Journal Du Cadet.

7h, 21 novembre 1976.

Je sors de l'infirmerie. L'entraînement de Nott n'a pas si bien fonctionné, je me suis pris un cognard dans l'épaule gauche au début du match par ma propre équipe. Je crois que c'était de la part de Duncan mais comme personne ne l'a vu même pas Bland, je ne peux rien prouver. Résultat, j'ai joué le match avec l'épaule de travers, j'ai même attrapé le vif d'or avec.

Je suis plutôt fier. Surtout que je l'ai vu très tôt dans le match. En plus l'insupportable Brennan n'a rien vu. Elle s'engueulait avec je ne sais quels joueurs de Serpentard donc elle n'a pas fait attention à  ma descente en piqué au pied des anneaux de son équipe.

Une heure et demi de match pour attraper le vif d'or mais on a perdu parce que notre fichu capitaine est nul mais nul. Il a laissé passer une tonne de buts. Honteux. D'habitude il est plutôt bon. C'est d'ailleurs en partie grâce à lui que Serpentard ne finit pas dernier du classement. Je ne sais pas ce qu'il sait passé, je ne l'ai jamais vu jouer aussi mal. Et puis quand Rosier a été blessé par Meadowes, par un cognard lui aussi, Nott a dû le remplacer. Enfin il s'est pris pour celui qui allait renverser la situation. Il a quitté les anneaux et s'est pris pour un poursuiveur. Avery et Sampson se sont reposés sur lui comme si c'était la nouvelle tête du trio des poursuiveurs. Ils n'ont fait aucun effort pour compenser l'absence de Rosier.

Donc avec un Rosier envoyé à l'infirmerie, Nott qui a quitté les anneaux et nos chers poursuiveurs qui fouttaient rien, le chemin était dégagé pour que les Poufsouffle mettent un très grand nombre de points. 240 en une heure. Honteux encore une fois. C'est si humiliant. Le pire c'est qu'à la fin du match, Nott s'en est pris à nous tous. Nous accusant d'avoir mal joué, seulement c'est lui qui n'a pas gardé sa place de Gardien. Mais personne n'a osé moufter. Un silence de mort régnait dans les vestiaires.

Je me suis changé et comme mon épaule me faisait encore très mal je suis allé à l'infirmerie. Quand je suis arrivé Rosier dormait déjà et madame Pomfresh ruminait sur la violence du Quidditch dans son bureau. J'ai toqué, elle s'est retournée et quand elle a compris pourquoi je venais elle a fait une grimace de mépris digne de mère.

Elle m'a gentiment remis l'épaule en place puis m'a installée dans un lit non loin de mon coéquipier. J'ai aussi remarqué le batteur de Poufsouffle qui s'apprêtait à sortir. Je crois que Avery ou Sampson lui sont rentrés pendant le dernier quart d'heure. Aucun autre joueur de Poufsouffle n'était à signaler. Nos batteurs avaient décidé que j'étais une cible plus marrante.

Avant le souper, la porte de l'infirmerie s'est ouverte pour laisser passer Sirius. Le bougre venait voir son petit frère. J'avais pas trop l'air cabossé et j'espérais sortir le soir même mais Pomfresh est obsédé par les incidents de Quidditch et essaie de garder les joueurs le plus longtemps possible sous son giron.

Sirius s'est approché, essayant de se cacher de Rosier. Il a tiré les rideaux autour de mon lit puis m'a fait un baiser sur la joue ce qui m'a surpris. Je n'ai pas trop l'habitude des marques d'affections gratuites mais ça m'a réchauffé le cœur.

Il a commencé : " Comment vas-tu ? Désolé pour la défaite !

- Ça va bien, j'aimerai sortir d'ici. Elle n'est pas de mon ressort, moi j'ai rempli mon rôle.

- Ah oui, ça on a bien vu ! James était surexcité par la manière avec laquelle tu as dupé Brennan. Il a parlé de ça une bonne heure. Moi ce qui m'inquiète plus c'est pourquoi l'un de tes coéquipiers t'as visé avec le cognard. Ce que tu as aurait pu être beaucoup plus grave !

C'était agréable de ressentir de l'inquiétude dans sa voix.

-J'ai vexé l'un de mes coéquipiers et il a ligué une partie de l'équipe contre moi. C'est un peu tendu en ce moment dans les vestiaires.