Chapitre V: Cassettes sucrées

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À Gotham, l'heure était grave. Batman et Gordon se retrouvaient dans une nouvelle enquête. L'incendie n'était, bien évidemment, passé inaperçu aux yeux de personne. Tandis que l'asile criait à l'accident, "des preuves prouvant le contraire" ont été trouvées. Enfin, c'était ce que hurlaient les journaux de Gotham. Car la réalité était bien plus dure. Il n'y avait aucune preuve valable, sinon les regards suspects que se lançaient les deux camps. Le département d'enquête décida malgré tout de jouer la carte du bluff.

Batman inspira profondément tout en posant un carton sur une table vernis de noir.

Alors pourquoi tant d'acharnement sur l'asile ? 

L'asile était accusé d'une chose bien plus grave. Et une chose entraînant une autre, l'accident devint, aux yeux des autorités, purement intentionnelles. Arkham venait s'ajouter à la longue liste des corrompus de Gotham.

Bruce avait la désagréable sensation que l'incendie était l'élément déclencheur de quelque chose de bien plus grave. Le héros imageait l'incendie sous la forme d'une goutte d'eau venant faire déborder un vase et le faisant valser, laissant échapper des vagues d'eau sur Gotham. Il finit par interpréter les litres d'eau comme des révélations.

La première goutte d'eau apparut quelques heures après l'incendie.
Le Joker avait été conduit à l'hôpital. Un médecin avait immédiatement appelé Gordon après les premiers soins d'urgence. Le Joker portait de graves blessures de maltraitance et souffrait de malnutrition.

Rien de surprenant venant d'un criminel qui passait ses journées à provoquer et cela n'aurait pas même fait lever un sourcil à Gordon si le prince des clowns s'avérait avoir des tendances sadomasochisme. 

Or, le fou se trouvait en isolement lors de l'incendie. 

Après avoir interrogé quelques infirmières d'Arkham - qui étaient présentes à l'hôpital pour aider la vague de blessés - le médecin avait découvert, que le Joker se trouvait en isolement durant ses trois derniers mois.

- Déjà trois mois depuis notre dernier affrontement, murmura Batman.

De plus, toujours douteux, le médecin était alors partie voir les autres patients qui se trouvaient en isolement peu avant ou durant l'incendie. Il fut sidéré de voir qu'aucun autre patients ne portaient des blessures comparables à celles présente sur le corps du fou.

Batman inspira longuement avant d'ouvrir le dossier généreusement "offert" par Gordon. Le dossier comportait des photographies du corps du clown. À chaque image, un post-it figuré indiquant l'interprétation du médecin sur les blessures.

Des hématomes faisaient le tour de chacun de ses poignées : a été attaché par des cordes un long moment pour une raison inconnue, disait le post-it.
Ses genoux étaient complètement ouverts : a été un long moment à genoux.
Des hématomes semblables à ceux de ses poignets se trouvaient autour de ses chevilles : a aussi été attaché aux chevilles.

Batman serra les poings. Il y avait d'autres images.
Des images du torse du Joker recouvert de bleu et de son dos tailladé et brûlé à de nombreux endroits.
Batman revint sur l'image des jambes du fou. Ses cuisses étaient parsemées de fines coupures. Le médecin avait écrit -d'une écriture illisible- sur le post-it prés des taillades : automutilation. À partir de la seconde où son cerveau absorba cette information, Bruce savait que ce mot le hanterait à jamais. Le Joker se mutilait.

Le héros jeta son masque et passa une main sur son visage. Il essaya de se souvenir si ses taillades étaient présentes lors de leur dernière "confrontation". Si elles l'étaient, jamais il ne les aurait ratées.

Madness Eyes [Réecriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant