Le lendemain, après la lourde étape de la communication pré-petit déjeuner, Aurélien et Guillaume retournèrent au studio.
Sur le chemin, Aurélien écoutait Guillaume raconter combien il avait apprécié sa nuit dans les bras de Léo, à juste dormir et s'offrir de la tendresse.« Mec... J'me sens jamais aussi bien que quand elle est dans mes bras. »
Aurel' sourit, ravi d'entendre ces mots de la bouche de son ami.
« Solia est au courant pour ton mariage ?
- Ouais.
- Elle à réagit comment ?
- Je sais pas. C'est elle qui en a parlé la première. J'arrive pas à savoir si elle est vraiment heureuse pour moi, ou si elle est triste pour ça ou pour autre chose. Ça fait si longtemps, j'ai l'impression de plus être capable de la comprendre. »Guillaume soupira lourdement.
« Vous avez vécu des trucs assez fort, et ça s'est pas super bien fini, si ça avait commencé...
- J'crois que le problème est là, c'est que ça a jamais vraiment commencé... C'est bizarre parce que du coup j'aurais pas eu à craindre sa réaction pour mon mariage, genre... j'aime ma meuf, pourquoi j'ai peur de blesser ma pote, tu vois ? J'vais enfin pouvoir me poser, construire une famille, ces trucs là de la vie normale tu vois ? J'ai pas de questions à me poser. Mais vas y, j'ai entendu Solia pleurer toute la nuit parce que j'arrivais pas à dormir, et... »Silence. Aurélien passa sa main sur son visage, dans un soupire.
« Et putain... j'avais juste envie qu'elle s'arrête... pas dans le sens où ça me cassait les couilles tu vois, mais dans le sens où... peu importe ce qu'elle avait, j'avais juste envie de porter toute sa peine pour qu'elle ai plus rien à subir. »
Guillaume observa son ami sans rien dire, mais un léger sourire passa furtivement sur ses lèvres avant de laisser place à son inexpression habituelle. Ils arrivèrent enfin au studio.
Pendant ce temps là, dans l'appart des filles, Léona prenait sa douche, pendant que Solia, perchée sur une chaise, tentait d'attraper une boîte.
La chaise trembla, et Solia tomba, dans un bruit fracassant. Mais elle avait réussi à saisir la boîte et à la sauver dans sa chute.C'était une boîte ronde, style boîte a chapeau, noire. La rouquine frotta ses membres douloureux avant de se relever et de s'installer dans le canapé.
Elle ouvrit la boîte et en saisit le contenu.
Des centaines de post it.
Chacun d'entre eux était un mot d'Aurel, laissé sur l'oreiller avant qu'il parte pendant que Solia dormait.
Certains n'avaient rien de mots d'amour, comme par exemple « je me suis autorisé à prendre une douche, pense à racheter du gel douche », mais d'autres étaient emprunt d'une tendresse méconnue. « Désolé de partir si vite, j'aurais aimé rester plus longtemps », « Ne m'en veut pas de t'avoir laissé dormir, tu étais si paisible », « j'ai laissé des croissants dans la cuisine, passe une bonne journée, courage, t'es la meilleure ! ».
Solia relisait ces mots, assise en tailleur sur le canapé, quand Léona sorti de la salle de bain en se séchant les cheveux.« C'est quoi tout ça ? »
Elle se saisit d'un des post-it et le lu.
« Attends... Il t'as écrit un mot à chaque fois qu'il partait pendant ton sommeil ? Et tu les as tous gardés ?
- Oui, et non, je n'ai pas les premiers, au début je les jetais. »Solia avait retrouvé le sourire, même si il semblait nostalgique.
« Cette époque me manque. Mais aujourd'hui, il va se marier dans quelques mois, et moi... j'ai jamais été capable de passer à autre chose, tu sais ?... Alors qu'on a jamais été ensemble. On a jamais été que des amis.
- Je sais bien. Mais... c'était beau comme ça, tu crois pas ?
- Évidemment que c'est beau comme ça. Mais... moi aussi j'aimerais aimer quelqu'un. Entre toi et Guillaume, ça a l'air si évident.
- M-moi et G-Guillaume ? Je... non. Je vois pas de quoi tu parles. On est pas ensemble. Ni maintenant ni jamais. C'était juste... agréable de se retrouver comme avant. C'est tout. Il peut avoir les meufs qu'il veut, je m'en tape. »Léona se leva du canapé pour aller dans la cuisine. Esquive caractéristique de sa gêne. Elle se prépara un verre d'eau. Indice numéro 2 : elle est dans le déni.
Solia leva les yeux au ciel mais ne releva pas plus.« Sincèrement ? J'aimerais bien qu'on réussisse à se faire un week-end tous les quatre avant la sortie de l'album de Gringe et le mariage d'Aurel, c'est un coup à ce qu'il fasse un gosse apres et que ça soit foutu. »
Léona hocha la tête et réfléchi vaguement avant de proposer une solution :
« On a qu'à aller en vacances tous les quatre pendant 4 jours par exemple, genre on se prends un Air B&B, et comme ça on fait comme avant, pendant 4 jours.
- C'est une grave bonne idée ça.
- Je leur envoie un message alors. On irait où ? A Deauville ?
- C'est trop fréquenté. Mais sur la côte c'est cool, y'a la mer. Mais au pire on risque pas de beaucoup sortir.
- t'as raison. Bon, je leur écrit et on avisera. »La brune rédigea un message à Guillaume pour lui expliquer le projet et lui demander si c'était envisageable pour eux.
La réponse ne se fit pas attendre : c'était dans deux semaines ou rien.
Les filles jubilaient. Le Air B&B fut réservé dans la foulée.Au même moment, Orel et Gringe avaient retrouvé le sourire. Une panne technique avait suspendu le tournage, alors l'ambiance n'était pas super, mais la proposition des filles avait eu le don de les remotiver.
Deux semaines plus tard, il seraient plongé quelques années en arrière, quand les quatre colloc ne savaient plus vraiment où était réellement leur « chez-eux ».
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J'ai tendance à bloquer. [Fanfic Bloqués]
FanfictionDeux fois deux colocs. Léona et Solia. Aurélien et Guillaume. Quatre glandeurs. Quatre cerveaux en ébullition. Et toujours la même question à la con : Tu ferais quoi si t'étais riche ?