Dessine-moi un ange ! (suite de Dessine-moi le diable) [gxg]

Chapitre 5. Prisonnière des ronces

Chacun de ses pas vers moi se font hésitant. Il est sur le point de paniquer mais je ne réagirai qu'en cas de difficulté. Je sais qu'il a envie d'affronter ses phobies et celle de l'eau est primordiale.

« Tu es bien sure que j'ai pied ? »

Mon froncement de sourcil lui fait bien comprendre que je n'ai pas toute la journée. Si je peux affronter mes peurs en me trouvant en bikini dans notre piscine, il peut me rejoindre à la petite profondeur. Leandro vérifie encore si ses brassards sont bien gonflés. Je me retiens de soupirer, je n'ai aucune patience et il m'en prend énormément. Se tenant au bord de la piscine alors que l'eau atteint à peine son torse, il me fixe.

« Tu crois que je peux enlever mes brassards ? »

Je souris ravie de son audace.

«
⁃ Bien sûr, je ne te quitte pas des yeux.
⁃ Il parait que l'on peut mourir juste en buvant la tasse.
⁃ Arrête de regarder la télé, Le'.
⁃ Tu promets de venir me sauver ?
⁃ Tu m'as déjà vue ne pas venir te sauver ? Je donnerai ma vie pour te protéger, tu le sais très bien. »

Les yeux de Leandro brillent de joie tout en ne me lâchant pas du regard une seconde. Une drôle d'atmosphère s'étend encore entre nous. Gênée, je lui rappelle sa question.

« Alors les brassards ? »

Il les retire non sans crainte tout en les déposant sur le bord de la piscine mais en me voyant croiser les bras, il les lance plus loin. Il s'avance vers moi incertain jusqu'à ce que je lui tente ma main et qu'il la prenne. Rassuré, il commence à se détendre petit-à-petit au point de presque en oublier qu'il est dans l'eau. On se met à jouer avec le ballon, je veille à contrôler mon jeu pour éviter toute situation problématique. On s'amuse et toute cette innocence me manquait. Il n'y a que lui pour me faire ressentir cela. 

Attaquée de toute part, je pleure de rire sous les chatouilles de Leandro. Il s'éclate d'avoir le dessus sur la situation, il finit par arrêter pour me laisser respirer. Je me positionne en étoile de mer et profitant du calme de l'eau. Leandro a changé, il ose de plus en plus de choses comme venir profiter de la piscine sans brassards et sans crier comme une fille à l'apparition d'un insecte. Je suis fière de lui, il progresse même s'il continue de douter de lui. Je sens son regard sur moi, je nage donc vers lui pour le rassurer. Il se met à rougir, j'écarte ses mèches venant lui chatouiller les yeux. Je me sens nerveuse par le geste que je viens de faire, l'atmosphère qui s'est modifié et la manière dont on se regarde. Il se colle doucement contre moi. Machinalement, je passe mes bras autour de son cou pour lui caresser les cheveux. Nos yeux ne se quittent pas, il en a vraiment des beaux. Sans nous en rendre compte, nos visages se sont rapprochés l'un de l'autre. Nos lèvres se frôlent, se caressent avant de se rejoindre doucement.

Un raclement de gorge nous fait nous écarter et quand je lève la tête, je tombe sur une chevelure rousse scintillant sous le soleil. Gladys Malow. Je sens mon estomac se retourner en la voyant nous dévisager de haut. Je ne peux plus la supporter, j'avais réussi à l'oublier un court instant et il faut qu'elle vienne m'emmerder même durant mes jours libres.

« Qui est-ce ? »

Tous les deux d'une même voix me posent cette question. Je rougis mal à l'aise tout en tendant la main vers mon essuie mal à l'aise du regard insistant de mon enseignante sur mon corps.