Chapitre 3 - Lydie, c'est toi ?

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J'ai pu commencer à me repérer mais aucune trace de cette fameuse fille. Les cours sont finis je rentre chez moi, ma mère est venue me chercher ce soir après avoir quitté plus tôt du travail pour aller faire des courses. On discute mais nos conversations restent très vagues, je n'arrête pas de repenser à cette fille. Ma tête collée à la vitre et mon regard vide, je replonge dans mes souvenirs. En plus je n'ai vu cette fille que de dos, ça pourrait être n'importe qui. On arrive à la maison après une bonne demi heure de route. Je descends et ma petite sœur est là pour m'accueillir. Elle est touchante avec ses dessins de moi d'une exactitude... incertaine. Elle me fait toujours sourire cette petite chipie. Je lui fait un câlin et je monte dans ma chambre, attrape mon carnet de dessin et essaie de me souvenir de cette fille pour en faire un croquis. Cheveux mi-longs, blonds, avec une petite broche sur le côté droit. On dirait vraiment toi Lydie. Après le repas je me mets au lit. Enroulé dans ma couette avec mon pyjama je commence à sombrer dans le sommeil.

Premier réveil de la nuit, encore ce cauchemar, à croire que mon cerveau n'arrive pas à accepter ton départ. Peut-être parce qu'on ne sait toujours pas exactement ce qu'il s'est passé ce fameux jour ? Sûrement. J'ouvre mes yeux mais ne voit rien, il fait trop sombre. Je suis transpirant dans mon lit. J'attrape la boîte de mouchoirs qui est posée sur ma table de nuit, en tire un et essuie mes yeux, inondés de larmes. Comme à chaque fois, je pleure. Te voir tomber encore et encore est trop difficile à supporter pour moi, j'ai beau tout essayer pour te sortir de là tu restes condamnée à tomber dans le néant. Je repose la boîte et me rallonge sur le dos. Le silence règne dans ma chambre, la lumière de la lune est filtrée par mes rideaux, on ne voit qu'un mince filet de lumière. Alors que je referme mes yeux pour tenter de finir cette nuit au calme, une voix m'interpelle.

-Matt..., murmure une voix de femme.

Je me relève brusquement cherchant à savoir qui m'appelle. Je me précipite hors de mon lit et ouvre ma porte, mais tout le monde dort à la maison. Je referme ma porte et reste dans cette posture quelques secondes.

- Matt... trouve moi..., geins cette même femme.

- Si c'est une blague c'est vraiment pas drôle !

Ma main, toujours accrochée à cette poignée, commence à trembler. Je dois rêver c'est ça ! Un rêve lucide, mais oui ! Je dois être conscient que je rêve. Cependant, en regardant ma main, je constate que je n'ai pas un doigt en plus ou en moins et j'arrive parfaitement à lire l'heure sur mon réveil. Hors on m'a toujours dit qu'on ne pouvait pas lire dans un rêve ou qu'on avait quelque chose qui clochait. Je décide de me pincer pour être sûr. Aie ! Définitivement je ne rêve pas alors que se passe-t-il ? Soudain mon sang se glace, mes muscles se raidissent et mes poils se hérissent. Cette voix. Je n'y avait pas prêté attention. Je la reconnaîtrait entre mille. Cette voix douce mais si particulière... Je lâche la poignée, les yeux écarquillés, ma respiration s'accélère. Ça ne peut pas être elle, je dois halluciner. Je me retourne lentement tandis que mon rythme cardiaque devient de plus en plus bruyant au point où j'ai la sensation que tout le quartier peut l'entendre. Je reste bouche bée face à ce que je vois. Une silhouette se tient assise sur mon lit, les mains sur les genoux, la tête baissée et les jambes croisées. Le mince filet de lumière l'éclaire à peine mais je discerne un petit truc brillant dans ses cheveux, une broche.

-Lydie ? C'est toi ? Comment ?

Je suis choqué et ne comprend pas ce qu'il se passe. Mes jambes feignent de lâcher, je sens que je vais faire un malaise.

-Trouve moi Matt... je n'ai pas beaucoup de temps..., la silhouette se lève et me fait face.

J'aperçois de grosses tâches sur ses vêtements, on dirait du sang au niveau de sa tête et de son torse.

A mes côtésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant