Chapter 58

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Je la regardai partir impuissant, ma belle Amelia, si tu savais combien je suis désolé d'être ton éternelle source de déception. J'étais si coupable.

Une fois sortie de mon champ de vision je déglutis et baissai la tête honteux.

Harry ça va aller? fit Sarah.

Mouais... je vais aller m'assoir, je déclarai avant de me diriger vers l'immense sofa en U de mes pas maladroits.

Fichus champignons magiques, je commençais à ressentir leurs effets, j'avais complètement oublié que j'en avais consommé. La pièce tanguait autour de moi, j'étais comme dans un rêve. Je voyais du rose, du bleu, du vert, du jaune, des centaines de couleurs qui masquaient ma douleur.

Me yeux se posèrent sur une bouteille de vodka, elle avait des yeux et une bouche, elle me parlait, cela semblait si réel. Je mis ma main devant mon visage.

Salut! me fit la bouteille en verre.

Je me relevai soudainement et me précipitai obstinément jusqu'au balcon pour prendre l'air. Mon cœur battait à toute allure, mes mains tremblaient appuyées sur la rampe du garde fou.

Calme-toi Harry.

Je pris de grandes inspirations, l'endroit tournait, tout autour de moi les choses étaient amplifiées, la lumière m'aveuglait, les voix étaient terriblement fortes, j'avais l'impression de devenir fou. J'entendis un clic d'appareil photo dans mon dos et me retournai soudainement, et si on venait de me prendre en photo? Fausse alerte, c'était le bruit d'une canette de bière que l'on venait d'ouvrir. Je devenais parano, ça y est. Ma poitrine montait et redescendait de façon effrénée. Je serrai la mâchoire tellement fort que je crus qu'elle allait se briser.

Complètement désorienté et anxieux je me dirigeai vers la salle de bain pour me rafraîchir, j'ouvris le robinet et m'aspergeai le visage d'eau glacée avant d'appuyer mes mains de part et d'autres du lavabo de marbre. Je respirais bruyamment par la bouche, j'avais la tête qui tourne, la pièce était devenu un arc-en-ciel mouvant autour de moi comme une tâche d'essence sur du goudron. Je relevai le regard vers le miroir en face de moi et ma mâchoire tomba. Je pouvais voir ce qu'il y avait derrière ma peau qui était devenue transparente, de mes mains je touchai mon visage décontenancé. Qu'est-ce que c'est que ça?

Man, tu es entrain de devenir absurde.

Non non non, je devais rentrer. De mes pas incertains je sortis de l'appartement, j'avais l'impression que tout le monde me regardait, en même temps j'avais pas l'air très net à faire des zigzags tout en attrapant les murs. Une fois dehors, l'air frais me détendit et ma respiration se calma, incertain de ma capacité à conduire dans mon état actuel je sortis mes clés et déverrouillai la voiture. Pendant une vingtaine de minutes je posai ma tête sur le volant en essayant de retrouver mes esprits puis finis par démarrer l'engin, de toute manière l'hôtel était seulement à une vingtaine de minutes de route, je pouvais le faire.

Sur la route j'essayai de rester prudent et de reprendre le contrôle mais c'était impossible à supporter, j'étais tellement submergé par mes pensées et mes émotions que les sensations étrangères qui prenaient possession de mon corps ne faisaient que s'intensifier, j'étais très mal.

"C'est de ta faute" j'entendis comme un écho dans ma tête.

Quoi?

J'ouvrai la fenêtre et pris une grande inspiration en suivant avec attention les marquages au sol, ignorant les lumières déformées et aveuglantes que projetaient les lampadaires et les voitures autour de moi.

"C'est toi qui lui fait du mal" répéta la voix dans ma tête.

Je claquai la langue agacé après avoir un peu trop divergé sur la gauche avec le volant, reste dans la file, idiot. Je fis face à un rond-point et perdis mes moyens.

Adore you |H.S| (CORRECTION EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant