Adore you |H.S| (CORRECTION EN PAUSE)

Chapter 62

HARRY

J'avais essayé ce soir, je m'étais battu avec moi-même, j'avais mis toute mon énergie, toute mon âme, ma force, mon courage. Mais rien, absolument rien ne pouvais changer la manière dont je me sentais, c'était comme sauter du haut d'un hélicoptère mais sans parachute, j'étais prêt, physiquement et mentalement, mais je n'avais pas cette assurance que me garantissait Amelia, c'était moi, contre tout le monde. Je lui avais parlé mais rien ne valait sa présence si précieuse, j'avais besoin qu'elle soit là, avec moi.

Assis sur mon lit, grattant les cordes de ma guitare honteux de mon incapacité à jouer un concert sans elle, je ne pensais à rien, le néant, un trou noir, c'était comme si l'on venait de me mettre une claque et que j'étais encore entrain d'assimiler l'action. J'avais du mal à en arriver à une concrète conclusion, c'était tellement flou pour moi. Je venais d'annuler un concert, un événement tout entier, parce que je n'étais qu'un incapable. J'avais déçu des milliers de gens, des personnes, mes fans... La déception avait touché tout le monde, tous mes fans, mes amis, ma famille, même Amy qui était à des kilomètres et qui ne devait même pas assister au concert. 

Bravo Harry, tu sais même décevoir les gens à l'échelle internationale, si c'est pas du talent ça.

Je posai la guitare sur le lit, en me retenant de ne pas venir l'exploser au sol. 

On arrête de jeter les guitares maintenant, pensai-je. 

Je me mis debout, me mettant à respirer de plus en plus bruyamment dans un crescendo au pic imminent, je jetai un coup d'œil furtif à l'instrument que je regrettai immédiatement puisque je ne pus me contrôler et attrapai la guitare par le manche avant de venir la frapper contre la table en hurlant, graduellement je massacrai l'objet avec force et folle conviction. Une vive douleur à la main me stoppa immédiatement, je serrai les dents en voyant le sang couler sur ma peau avant de continuer mon meurtre glaçant comme si de rien était.

Souffre Harry, ça te fera tu bien.

Essoufflé, je m'écroulai au sol en reprenant ma respiration et regardai l'état de ma guitare, c'était la guitare préférée de Amy, elle était détruite, à cause de moi. Je tirai mon t-shirt sur mon visage et me mis à pleurer, j'en avais marre de cette sensation, j'étais si impuissant et autodestructeur, je ne me contrôlais plus, j'avais tout perdu.

Je regardai ma main sur laquelle glissait une rivière rouge qui commençait à dessiner une fine ligne de son encre douloureuse coulant sur mon bras comme une larme de sang. En reniflant je me mis sur pieds et allai prendre une douche. Sous le jet d'eau je regardais le sang couler sur le sol blanc, ce contraste, cette tristesse incompréhensible et floue noyée dans cet océan de positivité et de clarté.

Trouvant l'eau trop froide à mon goût j'augmentai la température, petit à petit l'eau se faisait plus chaude, cela était terriblement agréable alors je fermai les yeux et laissai mes mains augmenter la température encore plus, c'était brûlant comme les enfers, et j'aimais ça. Un sourire ne cherchant qu'à être de plus en plus satisfait se glissa sur mon visage, ma main resta sur le robinet et continuait à rendre l'eau encore plus chaude, ma peau était en feu et je me mis à gémir.

Je ne ressentais même plus la douleur physique tellement la douleur morale était puissante.

Quand je reçus un appel qui m'échappa de mes dangereuses rêveries, j'attrapai une serviette et me couvris avant de courir chercher mon téléphone, c'était Amelia bien-sûr. En me voyant dans le miroir j'eus un sursaut, ma peau était devenue rouge et elle me piquait.

— Allo? dis-je avec de grands yeux car n'était pas le bon moment.

— Salut, tu vas bien? elle demanda soucieuse.