COLORFUL LOVE - l.t + h.s

CHAPITRE 16 ; LOUIS

James Arthur - Train Wreck

J’ai laissé Harry derrière moi. J’ai aussi laissé Maria mais je pense qu’elle a à peu près compris pourquoi j’étais comme ça. Le bouclé, lui, il n’en sait rien et je m’en veux un peu de le laisser comme ça, alors que je sais que je ne le reverrai pas tout de suite. Mais je ne peux pas lui dire maintenant, c’est encore trop tôt. Moi même je ne m'attendais pas à ce que ça recommence,alors c’est quelque chose que je préfère rester dans le silence pour l’instant. On verra si ça change.

Je suis sur le chemin du retour, je ne suis plus très loin de la maison, et j’ai une sensation à la gorge qui me dérange. Mes mains tremblent alors que je marche en soufflant et inspirant un peu plus fort que d’habitude à cause de l’angoisse. Je n’ai pas mon puff près de moi, je sais que c’est pas une très une bonne idée, mais à l’instant même je ne contrôle plus rien de ce que mon corps décide de faire. Alors même si ma respiration s’accélère, je n’y peux pas grand-chose. J’essaie de garder un peu de contrôle jusqu'à la maison, mais je sais que c’est en vain parce qu'une fois que je serais rentré ça sera pire.

Je franchis les derniers mètres qui me séparent de la maison avec une boule au ventre quand j’aperçois sa voiture. C’est réel, il est là. La mauvaise sensation qui me suit depuis quelques jours n’était pas anodine et je le savais, j’aurais dû m’y préparer. Je souffle tremblant, avant de mettre la clé dans la serrure et de la tourner pour ouvrir la porte d'entrée, ce que je fais une seconde après.

Je mets un pied dans la maison avant de m'arrêter et de retenir mes larmes quand j’entends sa voix. T’es si peureux Louis, ce n’est même plus marrant. Je souffle pour gérer tout ça et je ferme la porte derrière moi quand je suis complètement rentré. J’avance lentement jusqu'au salon, puis je cherche mon puff des yeux avant de le trouver près de la télévision. Je m’approche vite et je l’utilise avant de le remettre à sa place et d’inspirer un grand coup pour me donner le courage de continuer mon chemin jusqu'à la cuisine, d’où proviennent des voix que je ne reconnais que trop bien. 

J’avance jusqu'à la porte de la cuisine avant de m'arrêter quand je les aperçois.Ils sont accoudés sur la table haute, ils parlent ensemble et ma mère a un sourire que j’aimerais lui enlever pendant que la personne en face d’elle à un léger sourire qui me fait froid dans le dos malgré tout. Je ne montre pas ma présence, plus tard c’est et mieux c’est.

Mais ma mère décide de tourner sa tête au même moment et elle sourit encore plus en me voyant, ce qui fait tourner la tête de l'autre personne et j’ai envie de fondre en larme en le voyant face à moi.

-« Louis, te voilà enfin ! J’espère que ça a été chez Maria, désolé de t’avoir appeler mais je voulais te faire la surprise. »

Elle a l'air tellement heureuse de me dire ça que je souris faussement en la regardant, puis mon regard revient sur la personne que je ne voulais plus revoir de toute ma vie. Et lui il sourit réellement, d’un sourire mauvais que je hais si fort. J’ai envie de courir en haut et de m’enfermer dans ma chambre,mais voyant ma mère perdre peu à peu son sourire en nous voyant si silencieux, j’ouvre enfin la bouche, sans grande envie, pour dire un mot que je déteste.

-« Papa. »

Il se lève pour être vraiment en face de moi alors que j’ai envie de me foutre en boule sur le sol, mais je reste debout devant lui, essayant de rester impassible quand sa voix résonne dans la cuisine pour la première fois depuis quelques années déjà.

-« Louis. »

Ma mère sourit puis elle vient passer un bras autour de ce qui me sert de père et moi je reste là, devant eux. Je ne veux pas me joindre à leur étreinte, je veux juste monter dans ma chambre et pleurer jusqu’à m'endormir de fatigue. Mais ma mère n’en sait rien et je sais qu’elle trouverait ça bizarre que je m’enfuies dans ma chambre sans raison valable de son point de vue. Alors je reste là, n’attendant pas du tout impatiemment la suite des événements.