La cavale des sentiments (TOME 2) [TERMINE - A CORRIGER]

JANSSEN - CLARA

La voiture s'arrêta devant le poste de police et les deux inspecteurs quittèrent l'habitacle pour aller à leurs bureaux. Clara entra et salua la policière qui tenait l'accueil et deux-trois autres collègues au passage. Elle s'installa à la chaise de son bureau, constatant le dossier de leur suspecte numéro un. Henri s'approcha de son bureau et posa ses fesses sur le coin de ce dernier.

-Lisa Raw, vingt-cinq ans... New-York. Elle est déjà recherchée pour le meurtre de Megan Logan, à New-York. Ancienne patiente d'un hôpital psychiatrique, elle aurait tué la femme de sa psy avant de prendre la fuite.
-Au moins, on sait que ce n'est pas son premier meurtre.
-Ni son deuxième visiblement.
-Une tueuse en série ? C'est rare chez les femmes.
-Mhmh... Mais je ne m'avancerai pas sur le "tueuse en série". La première serait une fille qu'elle aurait poussé au suicide mais elle ne lui a rien fait et on ne peut pas non plus écarter l'hypothèse de l'auto-défense, tu l'as dit toi-même Janssen.
-Je l'ai dit sans savoir qu'il y avait d'autres cadavres à la liste. Cette fille serait vraiment malchanceuse que de tomber sur des gens mal intentionné à chaque fois, tu ne trouves pas ?
-Parfois, la vie s'acharne... Même si je dois avouer que je suis plutôt d'accord avec toi. Ca me semble surréaliste que ce ne soit que de la défense à chaque fois. On devrait peut-être prévenir nos collègues new-yorkais.
-Peut-être.
-Tu n'as pas l'air convaincu...
-J'ai juste pas envie qu'ils reprennent l'affaire. J'ai envie de bosser avec toi et cette affaire m'intrigue. J'ai envie de comprendre ce qu'il s'est passé. Mh, j'y pense... Une meurtrière en série qui prendrait la fuite comme un enfant, en laissant ce genre de traces..? 
-Mh... C'est vrai qu'ils sont plus méthodiques que ça, les femmes encore plus.
-Exactement et je te l'ai dit, notre scène ne ressemble en rien à un meurtre prémédité.
-Il faut qu'on creuse plus profond. Je vais demander si on a accès au dossier du premier meurtre. Ca nous donnera peut-être quelques pistes.
-Ca me semble être une bonne idée. On en saura sûrement plus sur sa façon de procéder si c'est une récidiviste qui aime ôter la vie des gens, fit Janssen avant de soupirer. Je vais me prendre un café. T'en veux un ?
-Mhmh, dit-elle simplement. Merci.

L'homme se releva et alla donc dans la salle de repos, se servant un café puis un deuxième tandis que Clara lisait attentivement le dossier. Il revint et posa le gobelet devant sa collègue.

-Tu trouves qu'elle ressemble à une meurtrière ? demanda-t-elle en lui montrant la photo.
-Je dirai que non mais tu sais très bien que ça veut rien dire. Même une gueule d'ange peut-être le pire des monstres... fit-il en observant donc l'image avant de reposer les yeux sur sa collègue.
-Je sais... Je me disais juste qu'elle avait pas la tête de l'emploi... 

Un silence s'installa, Clara prenant une gorgée de son café alors que Henri l'observait lire sans dire un mot. D'un coup, le visage de l'inspectrice changea.

-Quelque chose d'intéressant ?
-Elle aurait eu une relation avec sa psy.
-Elle a tué la femme de sa psy avec qui elle avait une aventure ?
-C'est ça...
-Mh, ma foi, ce ne serait pas la première fois qu'on verrait un crime commis par amour. 
-C'est sûr que le mobile est tout trouvé... Se débarrasser de la femme pour avoir son amante rien que pour elle.
-Exactement.
-Mh, elle l'aurait tué par balle. La scène n'était pas nettoyée non plus... Et elle a prit la fuite, en tout cas, personne ne l'a vue. Aucun témoins, seulement un voisin qui aurait appelé pour un coup de feu.
-On devrait peut-être essayer de contacter cette psy. Peut-être qu'elle pourra nous donner des informations utiles. On saura si elle est dangereuse au moins.
-C'est une bonne idée, je vais voir si je trouve son numéro.
-Bien. On commence déjà à avoir des petites pistes. Vois avec elle si il y aurait une raison pour qu'elle soit venue ici. Peut-être de la famille, des amis...
-Ses parents vivent à New-York et il n'est fait mention d'aucun ami qui aurait été interrogé. Je vais quand même creuser l'info mais il est possible qu'elle ait juste fuit à l'autre bout du pays en pensant qu'on ne viendrait pas la chercher là.
-C'est pas impossible. Il faut qu'on vérifie toutes les hypothèses possibles. Plus vite on rassemblera toutes les infos qu'on peut avoir la concernant, plus vite on évitera qu'un nouveau cadavre nous tombe dans les mains.
-Je suis d'accord. Mmh... Essaie de trouver d'autres personnes qui peuvent être contactées qui la connaisse. Je vais m'occuper des parents et de la psy. Ca te va ?
-C'est parfait. Je m'en occupe de suite. Je te préviens dès que j'ai quelque chose qui pourra nous être utile.
-D'accord. Pareil de mon côté.

L'homme s'éloigna et s'installa à son bureau, commençant les recherches tandis que Clara regardait l'heure. Deux heures du matin. Il était donc cinq heures à New-York. Elle décrocha son téléphone et composa le numéro des parents qui était référencé dans le dossier. Une sonnerie... Deux... Trois... Quatre... Pas de réponse. Peut-être qu'ils dormaient encore. Ce n'était pas impossible vu qu'il était très tôt. Elle tenta ensuite avec la psychiatre mais le numéro n'était plus attribué. Du coup, elle n'avait d'autres choix que de retenter les parents mais toujours rien.

-Bonsoir. Je m'appelle Clara Wright. Je suis inspectrice à la police de Los Angeles. J'aurai besoin de quelques informations au sujet de votre fille, Lisa. Pourriez-vous me rappeler à ce numéro dès que possible ? Merci, bonne soirée.

Clara se leva de son siège, terminant son café avant de s'approcher d'Henri. Elle passa une main sur son épaule, glissant vers son torse bien qu'elle faisait attention à ce que personne ne les voit. 

-Tu trouves quelque chose ?
-Pas encore, soupira l'homme. Cette fille est vraiment solitaire. Elle n'a pas l'air d'avoir des amis en tout cas...
-J'imagine qu'être envoyée en psychiatrie pendant cinq années, ça a dû défaire son cercle social. Peut-être que les familles de ses premières victimes savent quelque chose...
-Ce serait écrit dans le rapport avec les dépositions.
-Mh, c'est pas faux mais peut-être un détail qui leur aurait échappé..?
-On peut toujours vérifier, fit Henri en continuant de chercher des personnes qui auraient pu être en contact avec Lisa.

Clara hocha la tête et elle retourna à son bureau, cherchant le moindre indice tout en espérant recevoir un appel et après une vingtaine de minutes, son téléphone sonna. Elle répondit à l'appel et c'était eux. Enfin ils allaient en savoir plus sur cette meurtrière qui courait toujours dans la nature.