souvenir d'une nuit d'août

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En ce soir d'août, Alexander décida de sortir de chez lui. Il se sentait mal, son moral était au plus bas. Il était plus de vingt et une heure et elle lui manquait. Affreusement.

Il y avait pensé des centaines de fois : sauter d'un pont, se passer la corde au cou, boire jusqu'à ne plus se réveiller. Pourquoi pas même se vider de son sang. Les marques encore rouges sur son avant bras témoignaient de ses quelques tentatives. Après tout, qu'est-ce qui le retenait encore sur Terre ?

Son père qui le haïssait de plus en plus chaque jour ? Certainement pas. Sa mère qui le regardait détruire sa vie sans rien oser faire pour l'aider à s'en sortir, tellement elle avait peur de lui ? Non plus.

Charlie était la seule à le comprendre. Mais cela faisait plus de quatre ans qu'elle était partie alors à quoi bon rester si elle n'était plus avec lui ? « Autant la rejoindre » se disait-il. Mais quelque chose l'en empêchait. Il ne savait quoi mais au fond de lui, une petite voix le suppliait de rester.

Le jeune homme déambulait dans les rues de sa ville adoptive, bien loin de celle qui l'avait vu grandir. Il n'avait pas eu le choix de partir, mais jamais il n'aurait pensé un jour faire le choix de rester.

Tout simplement car il n'aurait jamais imaginé ce scénario.

À force de marcher sans regarder la direction qu'il prenait, Alexander se retrouva vite dans un quartier résidentiel à l'opposé du sien.

Il était déjà venu ici, une fille plutôt passable de son lycée habitait dans le coin.

Il continua dans la rue, regardant les lumières des fenêtres s'éteindre les unes après les autres. Il s'arrêta pour s'asseoir sur le banc d'un arrêt de bus, fixant sans le vouloir la maison en face de celui-ci.

Les minutes passèrent et cette lumière ne s'éteignait toujours pas.

Intrigué, le jeune homme leva la tête vers cette fenêtre en hauteur. Elle s'apparentait à celle d'une chambre, une grande chambre qui semblait être la seule pièce de cette maison où la vie régnait.

Il se concentra un peu et remarqua que la lumière qu'il apercevait provenait d'une lampe de bureau. Il vit également un jeune homme d'environ son âge, penché sur ce même meuble.

Mais qui donc pouvait travailler à cette heure-ci, en plein milieu de l'été ?

Voilà la pensée qui traversa directement son esprit à la vue de ce fameux garçon. Garçon qui venait tout juste de lever la tête et de diriger son regard vers la nuit, comme pour réfléchir.

À la vue de ce visage, le cœur d'Alexander ne put s'empêcher de faire un bon.

Ce garçon était beau. Vraiment beau. Il ressemblait à un ange, entouré par la lumière que diffusait sa lampe, se dit le jeune homme.

Ce visage lui parlait vaguement, mais il ne saurait mettre un nom dessus. Ils devaient sûrement fréquenter le même établissement.

Et sans s'en rendre compte, Alexander se mit à observer le garçon, jusqu'à ce que ce dernier aille se coucher.

Revenant peu à peu à lui, il décida finalement de rentrer chez lui pour faire de même. Mais durant tout le chemin du retour, il se retrouva dans l'incapacité d'oublier ce visage, ces traits angéliques.

Ce qu'Alexander ne savait pas à ce moment là, c'était que cette maison serait, quelques mois plus tard, en quelques sortes la sienne. Et que ce garçon qui commençait doucement à hanter ses esprits ne s'arrêterait jamais de le faire.

Car cet être, qu'il trouvait déjà angélique, n'était autre qu'Aaron, l'amour de sa vie.

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