Voilà un nouveau passage ! Je préviens, il y a mention de la mort dans ce passage alors si vous n'êtes pas à l'aise avec cela, passez votre chemin.
Sur ce, bonne lecture !
***
Il courait dans les rues, il en avait besoin. Besoin pour ne pas crier mais aussi besoin pour arriver à temps. C'était à lui de le faire, pourquoi voulait-on lui prendre son rôle ?
Il entra en trombe dans le bâtiment et courut encore plus vite jusqu'à la salle. Sofie Smith était sur le point de rentrer dans la pièce quand il arriva. Lydia Swain, sa mère, était assise sur le banc à côté de la porte, accompagnée de Jonathan Smith. Il ne manquait plus que Christopher Swain pour qu'ils soient au complet mais, une nouvelle fois, il semblait avoir mieux à faire.
– Non ! Vous n'avez pas le droit de le faire à ma place ! Cria le jeune garçon en se plaçant entre la porte et Sofie.
– Alexander... tu ne devrais pas la voir. Tu n'es pas prêt... essaya Sofie.
– Pardon ?!
– Alexander, calme toi-
Mais le garçon coupa vite sa mère.
– Pas prêt ?! Parce que je l'étais peut-être jeudi ?! C'est pas vous qui avez trouvé son corps bordel !
– Alexander ! Tonna Lydia. Ne parle pas de cette façon !
– J'en ai rien à foutre de comment je dois parler ! C'est à moi de m'occuper de Charlie, elle me l'a demandé !
Le plus jeune perdait patience. Il ne devrait pas avoir à s'expliquer, pourquoi personne ne voulait le laisser faire ?
– Elle t'a demandé de t'occuper d'elle ? Demanda doucement Sofie, pour ne pas brusquer plus l'adolescent en face d'elle.
– Oui. Dans sa lettre.
– Alors entre Alexander.
Elle ouvrit la porte et la referma derrière lui, le laissant seul dans l'immense pièce.
Il s'approcha lentement du lit où reposait le corps de sa meilleure amie, vide de vie. Il s'assit sur le bord du matelas et prit sa main frigorifiée dans la sienne.
– Je te hais Charlie.
Puis il se pencha pour déposer ses lèvres sur son front.
– Autant que je t'aime. Tu n'aurais pas dû partir sans moi. On avait pas dit « à la vie, à la mort » ? Comment je vais faire sans toi, tu m'expliques ? Ta lettre ne suffira pas, j'espère que ça aussi tu le sais.
Il releva les yeux vers la petite fenêtre pour ne pas s'attarder sur le teint blanc du corps à ses côtés.
« Ne pleure pas ma mort Alexander. Continue de vivre. Aime. Alex, je veux que tu tombes amoureux. Je sais que tu le seras un jour. »
– Que je tombe amoureux ? La blague. Tu as vu ce que ça t'a fait l'amour ? Je ne veux pas connaître ça, quoi que tu aies pu écrire.
Son regard se perdit au loin, une nouvelle fois.
– Mais tu avais raison, les mecs c'est mon truc. Autant que les meufs. Désolé de ne pas t'avoir dit que j'étais bisexuel, je ne pensais pas que c'était un détail important. Je ne le pense toujours pas d'ailleurs.
Ses yeux revinrent se poser sur le lit, plus précisément sur le visage éteint.
– Bon, il serait temps que je m'occupe de toi, tu mérites la plus belle des tenues aujourd'hui, j'espère que tu l'aimeras.
Et Alexander s'attela à déshabiller puis rhabiller le corps mutilé de Charlie, pour la munir de son ultime parure. Il attacha à son poignet un bracelet qu'ils avaient fait ensemble, symbolisant leur amitié. Il lui mit aussi son joli collier avec le cheval, qu'elle portait en permanence quand ils étaient enfants, c'était son porte bonheur. Et une fois prête, il se releva.
– Tu vas pouvoir partir maintenant mon Porcinet. On se retrouvera un jour, je ne sais pas quand. Mais j'espère que tu m'accueilleras comme il se doit. Je vaux bien ça non ?
Il recula de plus en plus vers la porte, les larmes aux yeux.
– Adieux Charlie.
Et il sortit de la pièce sans plus de mots, reprenant le chemin de chez lui.
***
En ce soir de 16 février 2015, tout commença.
Un violent coup de poing qui s'abattit sur le mur.
Un hurlement de rage qui brisa le silence de l'absence.
Une larme qui coula sur une joue.
Du sang qui colora une peau pourtant si claire.
Une lumière qui s'éteignit.
Une vie qui disparut.
Un cœur qui s'emprisonna.
Un esprit qui se brisa.
Un adolescent désormais seul dans la nuit noire.
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à nos souvenirs
Kısa Hikaye《Leurs souvenirs sont grands, à tous les deux. Ils peuvent les partager, les découvrir, se les raconter. Mais ils connaissent toujours la fin de l'histoire : leur amour》