Chapitre 3: Enfance

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Je rouvres mes yeux encore trempés de larmes. Je n'en peux plus de cette vie. Je crois que la vie a décidé de ne me donner aucune chance. Je crois que la vie m'as programmé pour m'autodétruire. Je crois que la vie a décidé que je resterais à jamais une incapable. Pourquoi est-ce que j'ai tant envie de prendre mon envol vers d'autres horizons?

Le sang coule le long de mes avant bras, puis termine sa course sur le carrelage de la pièce. Je me relève et reprend mes esprits. Comment est-ce que j'ai pu en arriver là? Ma vision reste brouillée de quelques larmes que j'essuie d'un revers de la main. Relève toi Flora, soit forte, fais comme si de rien étais. Âme à encore une chance de s'en sortir. Les médecins sont forts, il arriveront à la sauver hein...Âme est une battante alors elle va survivre.

Une pensée me traverse l'esprit. Et si elle ne se souvenais plus de moi? Et si tout les moments qu'on avais passé ensemble n'étais devenue que poussière dans sa tête? Ou bien pire, si en se réveillant, elle étais encore plus triste qu'avant? Après tout, elle a voulu mourir, elle a voulu tout abandonner, elle ne voulais plus être triste. Alors, en se rendant compte qu'elle est encore là, sera elle heureuse de voir ceux et celles qu'elle voulait quitter? Je pense que c'est ce qui me ferais le plus mal au cœur.

Et si...et si je faisais comme elle? Après tout, j'ai l'impression que plus personne ne tiens à moi sur cette planète à part peux-être elle. Je me redresse, attraper les premiers médicaments que je trouve et les sort de leur boite. Je prend un verre d'eau pour les avaler mais à cette instant je me bloque. Non, pas comme ça. Ce n'est pas sur que ça marche. Je repose les médicaments et attrape le couteau de cuisine accroché au mur. Je le prends, le tourne dans tout les sens. Est-ce que ça suffira à me tuer? Oui surement. Je pointe le couteau vers mon ventre, ferme les yeux. Je recommence à pleurer doucement. Quelque chose au fond de moi m'empêche de faire ça. Comme un blocage, une voix qui me dis, non n'abandonne pas.

Je repose le couteau et me sert un verre d'eau. Je ne peux plus rester là. Je ne veux plus vivre cette vie. Entre mes parents adoptifs qui ne me laissent aucune libertés, leur fils qui n'arrête pas de me lancer des phrases méchantes juste dans le but de me blesser au plus profond de moi même, en ajoutant que ma meilleure amie viens d'essayer de se suicider...Je n'ai pas été assez présente pour elle, j'aurais du voir qu'elle allais mal! J'aurais du comprendre que dans sa vie tout n'allais pas bien! Elle est comme moi, elle ne parle pas de ses problèmes. Elle dis qu'elle va bien mais au fond elle souffre.

Je reprends le couteau en main, mais je tremble tant qu'il tombe par terre. Je le ramasse et le repose sur son crochet avant de retourner dans ma chambre. Je m'assois sur mon lit et contemple les arbres aux feuilles orangées qui tombent peu à peu à cause de l'automne. C'est ma saison préférée. Même si c'est la plus mélancolique sans doute. Mais j'aime beaucoup voir la pluie tomber, les arbres revêtir leur plus belle couleur, c'est le retour des chocolats chauds, de la bonne odeur des gâteaux tout juste sortis du four, des feu de cheminée, des films à regarder sous un plaid. C'est aussi le retour des musiques tristes à écouter seuls quand on s'ennuie. Des musiques tristes qui parfois consolent, mais qui parfois t'enfoncent encore plus, te font pleurer, te font souffrir.

Je m'arrête un peu de pleurer quand je vois un petit rouge-gorge se poser sur le rebord de ma fenêtre. C'est l'oiseau que je préfère. Si petit, si mignon, si rapide pourtant, mais tellement beau. Je m'approche doucement de ma fenêtre, je ne veux pas l'effrayer. Le petit oiseau me regarde, piaille un peu, mais continue à me fixer. J'arrive à m'approcher tout près de lui quand il s'envole, faisant battre ses petites ailes dans le vent du matin. Je le regarde s'éloigner comme si cet oiseau étais mon seul ami. Je reste quelques minutes à la fenêtre regardant les oiseaux passer. J'aperçois au loin le petit rouge gorge de tout à l'heure posé sur sa branche. Il me regarde, comme tout à l'heure. Je souris. Cet oiseau a réussi à me rendre un sourire que je ne pensais pas retrouver avant longtemps.

Je retourne sur mon lit, m'allongeant pour regarder le plafond, sur lequel j'ai collé des étoiles qui brillent la nuit. Autrefois, ça me rassurais quand j'étais petite. Je ne veux pas les enlever car elles me rappelle mon enfance qui, malgré le décès de mes parents biologiques, à été plutôt joyeuse. A vrai dire, je n'ai aucun véritable souvenir de mes parents biologiques. Je n'ai qu'une photo de ma mère dans un cadre en bois verni. Elle est si belle; j'aurais tant aimé la connaitre plus longtemps. Mais la vie en a décidé autrement. En repensant à mon passé, un larme perle sur le bord de mes yeux. Non. Je ne peux pas tout quitter maintenant. J'ai vécu tellement de choses et j'ai toujours réussi à m'en sortir. Je ne mourrais pas aujourd'hui, ni demain, ni le jour suivant. Et même s'il s'avérait que Âme ne survive pas, je vivrais pour elle. Je vivrais la vie qu'elle ne peux pas vivre. Je serais heureuse pour que ma vie ne soit pas un échec. Je serais heureuse pour ne pas sombrer. Je serais heureuse de vivre.

Par amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant