Par amour

Chapitre 4: Raison de plus

Je me réveille sous ma couette. Je ne sais même pas quand est-ce que je me suis endormie. Un rapide coup d'œil sur mon réveil me fait prendre conscience que la journée est déjà bien avancée.

Ce soir, je suis censée sortir avec des amis à une fête. Vous connaissez, les fêtes d'adolescents avec de la musique à fond et quelques boissons un peu alcoolisées mais pas trop non plus. Ce genre de soirée où tout le monde drague tout le monde et où certaines personnes finissent à deux dans le même lit. Certaines personnes qui viendront à cette soirée seront accompagnés de leur petit ami ou leur petite copine. Moi non. Je lui parlerais par SMS, je devrais me justifier pour refuser qu'on me drague. Personne ne sais que je suis en couple. Les gens ne comprennent pas. Il ne cherchent pas à comprendre en fait. Je n'irait pas à cette soirée. J'ai autre choses à faire que de danser sur des musiques que je fais semblant d'aimer pour me sentir comme les autres.

Je ne prends même pas la peine d'envoyer un message pour dire que je ne viens pas, les gens ont l'habitude que je ne me présente plus à ce genre de soirée, et ils ne s'en plaignent pas vraiment. Je m'étires dans mon lit. Cette sieste m'as fait le plus grand bien, malgré que le réveil soit compliqué. J'aurais bien dormi encore un peu. Mais j'ai encore des devoirs pour demain. La 1ère est bien plus compliquée que la seconde, surtout avec les options et les spécialités. Je suis dans une relativement bonne classe, tout le monde s'entend bien, ou presque. Certains se détestent même. Mais dans la majorité, tout le monde est plutôt cool avec moi.

Je me suis fait plusieurs amis dès les premiers jours, enfin c'est plutôt eux qui sont venus vers moi, s'ils n'étaient pas venu me voir, j'aurais sans doute passé mon année à manger seule à la cafétéria. Je n'aurais jamais eu tout les délires que j'ai eu avec eux. Certains sont adorables avec moi à tel point que j'ai l'impression qu'on se connait depuis toujours. A vrai dire, si je ne les avaient pas rencontrés, je ne serais sans doute plus là. Je n'aurais pas supporté de rester encore sur terre. Mais cette époque est finie, du moins je le crois et je l'espère.

Je ne sais pas vraiment pourquoi mais depuis ce matin je ressent comme un vide, comme si on m'avais enlevé une partie de moi. C'est peu être à cause de l'annonce de ce matin...Je devrais peut-être aller finir mes devoirs puis me coucher directement après. Je ne veux plus penser à ça. Pas pour l'instant. Je n'ai pas encore réalisé ce qu'il m'arrivait je pense. J'attrape mon téléphone et enfonce ma paire d'écouteurs dans mes oreilles. Je met ma musique préférée, So Cold de Ben Cocks, et commence mes devoirs en chantonnant. Cette musique est triste, mais si belle à la fois.

Je décide de descendre dans ma cuisine pour essayer de manger quelque chose, mais on ouvrant la porte du frigo, mon petit frère, qui n'est pas mon frère de sang mais le fils de mes parents adoptifs, se poste dans l'encadrement de la porte et commence à me lancer des remarques méchantes comme à son habitude.
"-Alors la grosse pas trop dur de dormir toute la journée? Tu aura encore une fois rien foutu, pas étonnant que tu prenne du poids si tu passe ton temps à te prélasser. Je serais toi, j'arrêterai de manger comme ça il y aurais peut-être au moins un gars sur cette terre qui pourrais s'intéresser à une mochetée comme toi."

Vous avez un bref résumé de ce que je subi tout les jours. Je me suis presque habituée à ces remarques. Vous allez me dire que je ne devrais pas l'écouter. Je le sais, je ne devrais pas. Mais quand on vous répète sans arrêt que vous êtes moche et grosse, on fini par le croire. Je repose le yaourt que j'allais manger et m'approche de lui, avant de lui mettre une baffe bien méritée et de foncer m'enfermer dans ma chambre. Mon petit frère, qui comme d'habitude ne veux que m'énerver, décide de tout dire à mes parents adoptifs, qui décident de me priver de repas pour ce soir. Ça tombe bien, je n'avais pas envie de manger.

Dans ma tête une idée surgit d'un coups. Et si je partais? Et si je m'en allais avec quelques affaires rejoindre Âme, aller la voir, la prendre dans mes bras? Son frère m'as envoyé l'adresse de l'hôpital, car je voulais lui envoyer un cadeau. Je pourrais aller la rejoindre, j'aurais enfin le bonheur de la voir! Immédiatement, je prépare mes affaires. Quelques affaires pour me changer, se laver, plusieurs gourdes remplies d'eau. Je fourre tout dans mon sac, mon choix est pris. Je ne resterais pas plus longtemps dans cette maison. Mais mes parents vont se douter que je ne pars pas juste chez une amie et ils vont appeler la police directement. Je n'aurais pas le temps d'arriver là bas que je me serais déjà fait arrêtée. Alors je partirais cette nuit. Dès que tout le monde sera couché, j'enfourcherais mon vélo et je partirais loin d'ici, loin de mes parents adoptifs, loin de mon frère, loin de tout ces gens qui m'ont fait du mal, loin de tout. Juste proche de ma meilleure amie.