Chapitre 04

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_ Putain Isa mets cette robe ! Elle t'irais à ravir.

_ Combien de fois devrais-je te rappeler que je ne veux pas avoir l'air d'une femme de haut rang comme toi ?

Les lèvres de la princesse Earth se fendirent en un sourire. Elle avait compris qu'elle avait encore beaucoup de choses à apprendre chez sa coéquipière car il y avait quelque chose de sidérant dans sa façon d'être.

_ Et puis, reprit-elle. Les robes ne sont pas faites pour les diablesses, ne trouves tu pas ?

_ Je dois avouer que tu as raison. Surtout que c'est ta fête d'intronisation.

Elle tint la main de son amie avant que cette dernière n'ait le temps de comprendre ce qu'elle faisait et la déposa sur sa tête.

_ Voilà comment on se fait des promesses ici. Retirer ta main de ma tête avant d'accepter ce que je vais te demander sera une véritable insulte, diablesse. Saurais tu faire ce que je vais te demander ?

_ Aurianne, s'il te plaît...

_ Préfèrerais tu donc insulter les miens que d'accepter tout simplement ?

La concernée esquissa un mouvement négatif de la tête, la Princesse des Hell sourit de nouveau et se dirigea vers un immense dressing. Elle revint vers Isabella et lui tendit un jean en cuire noirâtre et un top rouge reflétant le sang que verseront ses prochains victimes.

_ Sais tu que je commence à t'aimer meuf ?

_ J'ai peur que ça soit réciproque.

Elles riaient comme des bossues, ignorant les petites tapotements au niveau de la porte.

_ Maman, je peux ? Résonna soudainement la petite voix de Ibrahim.

_ Oui mon chéri. Répondit-elle calmement.

Isabella avait donné sa langue aux chats depuis qu'elle avait entendu la voix du fils de sa coéquipière car ce petit bout d'homme lui rappelait vaguement quelqu'un.
Il pénétra dans la chambre et comme à chaque fois qu'elle voyait Isabella, son regard se perdit dans la noiceur des yeux profonds de celle-ci.

_ Elle est belle, n'est-ce pas ? S'enquit Aurianne, remarquant la manière dont son fils contemplait la diablesse.

_ Oui maman, elle est magnifique.

_ Laisses moi te la présenter. Elle, c'est tata Isabella. Lui chuchota t-elle.

_ Ravie de vous connaître tata Isabella.

Elle avait encore échoué à retenir une maudite larme qui coula le long de son nez, mouilla ses lèvres pour s'écraser sur son haut. Tata ? Pourquoi... ? Pourquoi toute cette affection ? D'autant plus si soudaine...

_ Les larmes aussi ne sont pas faites pour les diablesses, Isa. Ibrahim est ton fils.

_ Je peux le prendre dans mes bras ? Se hâta t-elle.

_ Depuis quand demande t-on la permission pour embrasser son fils, sérieusement ? Bon moi je m'en vais. Rejoingnez nous quand vous aurez fini de discuter. Sois sage mon amour.

Elle embrassa son front et sortit. Le gosse se jeta dans les bras de la jeune femme sans que celle-ci n'aille le temps de dire quoi que ce soit.
La diablesse lui serra fortement tout en caressa ses soyeux cheveux bruns avec une tendresse déconcertante, à la manière dont Dylan aimait le faire à chaque fois qu'elle se sentait pas bien. Elle ferma les yeux comme pour savourer ce...

_ Ça me ferai très plaisir si vous me parliez de vous.

_ Y a rien de spécial chez moi, tu sais.

_ Je trouve que tout l'est. Vous êtes très belle et... c'est étrange mais quand je vous regarde, c'est comme si je vous ai toujours connu.

_ C'est toi qui a quelque chose de très sidérant jeune homme. Tu es trop intelligent pour un gosse de ton âge et très respectueux. Ta mère doit être une très bonne éducatrice.

_ Oui ma tante. Je vous laisse si vous me le permettez. Merci d'être là.

_ Je t'en prie...

Il s'en alla. Elle se perdit dans ses pensées pendant quelques longues minutes puis pénétra dans la salle de bain quand elle revint en elle. Elle déboutonna sa chemise et la fit glisser le long de ses bras pour ensuite la jeter par terre, ôta son soutien gorge et le laissa tomber, puis son jean jusqu'à ce que son corps soit dépouillé de toute espèce de couverture. Isabella pénétra dans la baignoire et s'enfonça au fin fond, laissant l'eau tiède la submerger. Elle sentait jusqu'au fond du cœur la douceur de cette eau et celle de son parfum enivrant.

Elle avait fini de se doucher une trentaine de minutes plus tard, elle sécha son corps ainsi que ses cheveux.

Qu'est-ce que l'eau pouvait être excellente berceuse.

Elle enfila le jean en cuire et le top rouge qui représentaient tellement de choses pour elle. Les femmes faisaient un "enterrement de vie de jeune fille" avant le mariage ? Ce soir elle allait enterrer son ancienne vie également avant de se marier au monde de la tuerie. Plus de pleurs, plus de peur, plus de sensibilité ni pitié. Elle ne comptait pas échouer cette fois-ci.

Elle se sentait forte et fière.

Elle enfila une paire de chaussure noir __ comme elle les aimait __ à talons aiguilles. Une grande boîte à maquillage était à sa disposition, elle prit juste l'eye liner pour en mettre deux traces sur chaque coin extérieur de ses paupières pour renforcer son look de diablesse.

Il commençait à faire nuit. Elle s'en rendit compte quand elle ouvrit la porte de la chambre de sa coéquipière.

Les lampes dégageaient une lumière pâle. Les baffles, une musique sereine et la déco faisait de cette fête, sa guise.

_ T'en as pris du temps diablesse.

Elle se retourna et vit le regard admiratif de la princesse qui la dévisageait comme une dégénérée.

_ Arrêtes de me regarder comme ça Aurianne. Ça va ?

_ Ça va pas du tout. Sa mère, tu risques de traumatiser mes pauvres invités.

_ Tu exagères un peu, non?

_ Sais tu garder un secret ?

_ Oui, vas y.

_ Si j'étais homo, je t'aurais épousé.

Isabella s'esclaffa à s'en péter son ventre alors qu'Aurianne restait neutre comme si elle ne venait pas de sortir la plus grosse bêtise.

_ Arrêtes de rire et suis moi. Putain ils vont pas s'en remettre...
Au fait, tu sais danser ? Reprit-elle en lui tenant la main et se dirigea vers l'ascenseur.

_ Je me débrouille pas mal, pourquoi ?

_ Parce qu'il y aura sûrement des mecs qui te proposeront une partie de danse, t'es trop bonne pour en échapper.

_ Mais ta tenue est plus apte pour danser.

_ Qui a dit qu'on ne pouvait danser qu'avec une robe ? Écoutes, on arrivera à destination dans quelques instants. Prête ?

_ Prête.

_ Bien

Elles étaient dans l'ascenseur à présent et arrivèrent bientôt devant la salle de réception. Un tonnerre d'applaudissements retentit dès que les portes électriques s'ouvrirent pour laisser apercevoir les deux jeunes femmes.

C'était le début de l'enterrement de l'innocence d'Isabella

𝔏𝔬𝔰 𝔇𝔦𝔞𝔟𝔩𝔬𝔰: Cœur Emprisonné Dans Une Sombre MélancolieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant