8~R. Lupin

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        Décembre 1979. Noël approche et James et Lily ont décidé de faire un grand repas au manoir. On est tous invité et je crois que tout le monde viendra. Sirius nous a même dit que Regulus pourrait venir faire un saut au manoir pendant les vacances, mais ça reste compliqué pour lui de venir nous voir. Déjà six mois qu'on a quitté Poudlard et bien que tout semblaient filer droit, les choses se sont gâtées rapidement. Les gens ont peur, et ça se comprend. Le ministère a décidé d'accélérer les formations d'auror pour avoir plus d'effectif. Les disparitions se multiplient, et la rumeur que le Mage noir en soit la cause se répands aussi vite qu'une histoire de couloir à Poudlard. James semble inquiet pour Euphémia. Lui, Sirius et Lily font tout pour réussir leur formation au plus vite, ils veulent partir sur le terrain et j'aurais aimé pouvoir les aider. Mais avec ma condition je suis déjà heureux de pouvoir vendre des livres à des gens qui pensent pouvoir échapper à la réalité avec une bonne histoire. Maëlle dit que même en étant en Australie, isolés dans une forêt à étudier les animaux, son maître d'apprentissage et elle peuvent sentir la tension dans le monde sorcier.

        En parlant de Maëlle, elle devrait revenir elle aussi, ça fait plusieurs mois qu'on ne s'est pas vu et je ne sais pas trop comment je dois réagir. Je suis heureux de la retrouver mais c'est étrange. Je ne sais pas comment expliquer ça mais c'est comme si quelque chose avait changé, comme si j'attendais une amie au lieu de ma copine. Mais trêve de bavardage, les livres ne se vendrons pas tout seuls. J'attrape une pile de bouquins et retourne dans les rayons pour les ranger. Le magasin n'est pas très plein, la peur des sorciers fait qu'ils évitent les attroupements, mais on continue d'avoir pas mal de clients quand même. Et heureusement parce que sinon, pas de salaire pour moi. La vie avance plutôt bien, je loue un appartement pas loin de chez mes parents, et je vais souvent voir James, Lily et Sirius chez Euphémia. Ils se sont remis de la perte de Fleamont, on voit encore leur peine quand ils parlent de lui, mais ils ont fait leur deuil et j'en suis heureux pour eux. Ils tournent la page petit à petit.

        Sinon je retrouve Peter et Morgan à Londres. Ces deux là sont devenus comme les meilleurs amis du monde en si peu de temps. Pourtant quand nous étions à Poudlard, ils n'étaient jamais ensembles, et quand c'était le cas ils ne se parlaient pas. Tant mieux pour eux s'ils sont amis, mais c'est vrai que c'était la surprise du début d'année.

-Excusez moi ? M'interrompt une voix que je reconnais immédiatement. Je cherche un vendeur à cicatrices.

-Maëlle ?! Je me retourne et suis surpris de la voir. Par Merlin mais quand est-ce que t'es arrivée ?!

-Hier soir, j'en ai profité pour aller voir papa. Elle sourit alors que je la prends dans mes bras.

-Tu es revenue pour la fête chez James et Lily ?

-Oui, et puis Magnus m'a donné mes vacances. Il dit que passer les fêtes avec sa famille est important, surtout ces derniers temps.

-C'est vrai qu'en ce moment les choses sont tendues ici. Euphémia dit que les rumeurs sur le Mage noir sont sûrement vraies. Ils ont même retrouvé des corps, une famille entière...

-Comme pour moi... Elle ajoute en baissant les yeux.

-Je suis désolé. Je ne voulais pas...

-Ne t'inquiète pas. Je sais que tu ne pensais pas à mal.

-Que dirais-tu d'aller manger une glace ? Ma pause est dans vingt minutes. Je change de sujet et elle sourit.

-Je trouve que c'est une très bonne idée. Je repasse dans vingt minutes alors.

        Elle repars et je me remets au travail. C'est étrange, le sentiment que j'ai quand elle est là. Je suis heureux, mais j'ai plus ce petit truc de quand on se voyait à Poudlard. Je... C'est trop bizarre, et j'ai pas envie de penser à ça. Vingt minutes passent et Maëlle revient comme promis pour aller prendre une glace. Ma pause n'est pas très longue alors on a pas vraiment le temps de se balader, mais elle me parle de l'Australie, de sa formation, des animaux qu'elle a rencontré. Ça se voit sur son visage que ce qu'elle fait la passionne et ça me rend heureux. Elle est toujours la même Maëlle, à s'émerveiller sur des trucs débiles, mais elle a aussi grandi et certaines préoccupations sont apparues. On passe un bon moment et on s'embrasse pour se quitter, mais là encore c'est différent. Je n'ai plus cette espèce de boule de joie quand nos lèvres se touchent, mais je fais comme si de rien était. J'ai peut-être juste pas fait attention, après tout ça fait quelque temps qu'on ne s'est pas vu.

A nos années d'innocencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant