Aaron

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Alors comme cela mon vampire réclame son calice. Je ne l'aurais pas cru possible... J'espère qu'elle ne se sentira pas forcé même s'il semble que ses sentiments pour moi changent. Mes bras l'enlacent sans que je ne comprenne comment. Oui. Le vampire prend vraiment le contrôle.

-Je suis navré, Aréna, je suis impuissant face à lui. Il fait partie de moi, ce que je souhaite il essaye de l'atteindre.

Elle se redresse, m'interrogeant du regard. Je m'explique :

-Le vampire est en nous, c'est comme une seconde conscience. C'est pour cela que tu luttais et souffrais : tu luttais contre toi-même -du moins une partie de toi. Quand la partie humaine résiste à l'appel de son calice le vampire le prend comme un rejet, il ne comprend pas que je résiste pour ton bien. Pour lui tout est noir ou blanc, il n'y a pas de nuance comme pour les humains. S'il n'arrive pas à obtenir quelque chose, il mettra tout en œuvre pour l'obtenir quitte à reléguer la conscience humaine au second plan.

La nouveau-née fronce des sourcils le temps de tout analyser avant de replonger ses yeux dans les miens. Je ne peux m'empêcher de remarquer qu'elle continue de porter les bijoux que je lui ai offert.

-C'est assez particulier cette histoire de calice, non ? Mes parents et les chasseurs m'en avaient rapidement parlé durant ma formation sans entrer dans les détails.

-C'est la plus belle chose qui puisse arriver pour un vampire. Aurais-tu des questions ? Je me ferais un plaisir d'y répondre.

Après quelques secondes de silence, Aréna finit par hocher la tête et m'interroge sur tout ce qui lui passe par la tête, que ce soit par rapport au lien ou à sa nouvelle condition. Je lui enseigne donc tout ce que je peux savoir, illuminant son regard à mesure qu'elle retient tout.

Derrière son masque de froideur et son franc parlé se cache une jeune femme de 19 ans qui a perdu ses parents et grandit trop vite. Je brûle de haine face à cette guilde qui l'utilisait sans remords. La vie s'acharne sur elle sans raison, je me fais donc la promesse de la protéger. Aréna est une femme forte, drôle, attachante, magnifique et j'en passe. Elle peut protéger ceux qu'elle aime au péril de sa vie. Et c'est mon futur calice !

-J'ai une dernière question, murmure-t-elle.

Lui prenant la main gauche entre les miennes, je l'encourage par ce geste, sentant cette question comme importante.

-Pourquoi as-tu tué cette femme ? Demande-t-elle en plantant ses yeux dans les miens. Celle qui a tué mes parents.

-Parce qu'elle s'en ai prise à toi et je ne pouvais l'accepter.

-Je t'ai haï pour cela. Tu m'as empêché de redevenir humaine.

-J'avais prévu de te prendre sous mon aile et te guider. Mon sang t'a rendu forte et vampire à part entière.

-Je devrais te remercier alors ?

-Je n'en attends rien. Épanouie-toi, c'est tout ce qui m'importe.

-Et pour être ton calice ? Comment ça se passe ?

Ses joues se colorent de rouge alors qu'elle détourne le regard sur le parc maintenant désert. Je souri, attendri.

-C'est un peu cérémonieux mais il faut faire comme une sorte de vœux.

-Comme dans les mariages ?

L'améthyste me scrute, toute gêne disparut.

-Oui. Tu dis ton nom et prénom, de qui tu es l'enfant, ce que tu es et ce que tu accepte de devenir -en l'occurrence mon calice- et que tu me suivra.

À bout de souffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant