𝑯𝒐𝒍𝒅 𝒐𝒏.

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Mot de l'auteur : Je ne suis pas particulièrement satisfaite de la fin de celui-ci, mais je le poste tout de même. Peut-être que dans quelque temps il subira une modification, pour une meilleure rédaction de cette fin - une qui me conviendrait mieux ? Enfin, on verra. En attendant, bonne lecture (sortez les mouchoirs).

*

Katsuki est là.

Il se tient debout parmi les nombreux gravats qui jonchent le sol, entre les corps des victimes innocentes qui tentent d'être maintenues en vie, ou ramener à cette dernière. Il n'ose même pas déplacer ses yeux sur le spectacle qui s'étend de parts et d'autres de lui. Le combat a été rude, et il n'est pas sûr qu'ils aient vraiment gagné tant les dégâts et les pertes sont importants. Mais d'abord, avant de penser à tout cela, il doit commencer par calmer sa respiration chaotique, vite. Cesser de penser au carnage qui se tient devant ses yeux, et toutes les horreurs que ses rétines ont pu voir défiler pour libérer ses poumons.

Automatiquement, une de ses mains vient se poser sur son cœur tandis que l'autre s'enroule autour de sa gorge. Le choc de la situation, le frisson désagréable qui le traverse, il tente de tout camoufler. Violemment, ses deux mains se resserrent comme des automates sur la partie du corps qu'elles tiennent. Il serre si fort qu'il manque de s'étouffer de s'arracher le cœur. Personne ne lui a dit que cela ferait si mal, que cela serait si douloureux. Personne ne l'a prévenu, pourquoi personne n'avait donc rien dit ?

Ses genoux lâchent et même la douleur de son corps contre le bitume ne suffit pas à lui faire retrouver sa respiration, ne suffit pas à contrer cette douleur qui s'empare progressivement de son être. Ses poumons peinent à se remplir d'oxygène et sa gorge le brûle affreusement. Cette situation doit être une blague, il pense, il hurle intérieurement. Une vulgaire putain de mise en scène, un exercice, comme au lycée. Une comédie. Une simple mission n'a pas pu tourner aussi mal, n'est-ce pas ? Ce n'est pas ce qu'il voulait.

— Katsuki ...

Son cerveau tilt. Il reconnaît le timbre de voix de Kirishima et rapidement il sent ses mains durcies par son alter qui tentent de lui faire lâcher prise sur son cœur et sa gorge. Le cendré n'essaie même pas de l'envoyer pâtre ni même de se débattre ; quelque chose au fond de lui remue si fort qu'il en perd sa force, son envie d'être en colère après les autres. Il se sent en colère contre lui-même sans pour autant comprendre pourquoi.

— Bro.

Leurs yeux se rencontrent, une lueur que Bakugo aurait aimé ne jamais discerner brûle au milieu de ses iris. Cette lueur lui retourne l'estomac, tête d'ortie n'est jamais triste à ce point.

— On y va. Tiens le coup.

Kirishima peine à parler, peine à garder ses yeux ancrés dans ceux de son ami. Et Katsuki peine à comprendre la situation, à comprendre ce qu'il lui dit. Ce ne sont pas ces mots-là qu'il souhaite, qu'il désire, qu'il veut entendre. Où est passé le timbre enjoué de son ami ? Sa voix si agaçante mais toujours joyeuse du rouge ? Pourquoi jusque dans les cordes vocales de son meilleur-ami la douleur s'infiltre-t-elle ? Pourquoi ses lèvres ne veulent-elles pas le délivrer ?

Tous les deux en semblent conscients, mais Eijiro ne peut se résoudre à tout avouer, ne peut accéder à la requête silencieuse du blond ; il n'en a pas la force, pas cette fois.

— Deku, putain.

Sa voix est plus brisée qu'il ne l'imaginait et, les pupilles de son meilleur-ami se remplissent d'eau plus vite que lorsque Denki lui a fait sa demande en mariage. Quel était ce bordel ?

— Où est Deku ?

Quand il prononce le surnom du vert, il a l'impression de louper quelque chose, de se briser le cœur lui-même. Son organe vital rate un battement, il a mal, là tout au fond, une sensation le tiraille. Définitivement quelque chose ne va pas mais il est incapable de mettre le doigt sur quoi – sur qui peut-être, mais c'est impossible pour lui de penser à cela.

— Ils s'en occupent, c'est promis, lui souffle le rouge. Tiens le coup, il ajoute doucement.

Kirishima voit douloureusement le visage de son ami exprimer la surprise. Le cerveau de Katsuki refuse de comprendre, refuse d'assimiler, il aurait dû s'en douter ; il tente de nier la vérité. Dans ses yeux, il voit qu'il tente de se protéger, d'espérer que tout ce que son corps lui envoie comme signal est faux, est mensonge. Il refoule les maigres informations qui pourraient le mettre sur le chemin de la vérité.

— Tiens le coup, chuchote-t-il comme une prière.

C'est la seule chose que trouve à dire Kirishima, aussi doucement qu'une prière, aussi tendrement qu'une promesse, comme un sortilège pour faire tenir son meilleur-ami qui semble sur le point de lâcher. Comme une barrière de protection pour l'aider à affronter la suite, pour l'aider à affronter les ambulanciers qui s'active autour du vert et qui d'une seconde à l'autre vont rencontrer le regard carmin de Katsuki.

Le regard du héros à l'alter explosif est attiré plus loin derrière, une tâche verte se détache de tout ce capharnaüm qui les entoure. Le rouge retient tant bien que mal ses larmes, parce qu'il sait ce que Katsuki va voir, alors qu'il voit son visage s'illuminer, qu'il est à deux doigts de rire de sa bêtise, à deux de s'insulter pour avoir osé penser une chose si incongrue. Si seulement cela pouvait vraiment être ça, une bêtise du cerveau de Katsuki en proie à un cauchemar, Eijiro donnerai tout pour que la réalité ne soit qu'un stupide cauchemar d'un imaginaire.

Mais la réalité est que c'est la vie de Katsuki qui n'est qu'à un doigt de se transformer en cauchemar.

— Tête d'ortie, pourquoi ...

C'est bien la première fois que le rouge perd ses mots devant son ami, bien la première fois qu'il hésite à lui répondre, bien la première fois qu'il ne veut pas lui révéler l'état d'Izuku.

— Eijiro, pourquoi Izuku ... Le trou dans sa poitrine, c'est quoi ?

Comme quelques minutes auparavant, les jambes de Katsuki le lâchent de nouveau et ses genoux retrouvent douloureusement le sol. Mais la douleur physique qu'il éprouve n'est rien face à celle qui semble s'accrocher autour de son cœur, n'est rien face aux larmes de son meilleur-ami complètement anéantit.

— Tiens le coup, est tout ce que peut ajouter le rouge tremblant à ses côtés.

La douleur n'est rien face à la vague de larmes qui lui montent aux yeux quand il comprend qu'Izuku le quitte petit à petit, qu'Izuku ne rentrera pas ce soir.

Ni jamais.

𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 𝐊𝐚𝐭𝐬𝐮𝐤𝐢 & 𝐈𝐳𝐮𝐤𝐮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant