𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 𝐊𝐚𝐭𝐬𝐮𝐤𝐢 & 𝐈𝐳𝐮𝐤𝐮

𝑵𝒐𝒕 𝒈𝒊𝒗𝒊𝒏𝒈 𝒊𝒏.

Mot de l'auteur : Et bien voilà, pour clôturer cette année on terminera sur un petit KatsuDeku, plein d'espoir, plein d'amour. En vous souhaitant, un bon début d'année ! Faites attention à vous !

*

C'est sûrement à ce moment-là, que je me suis rendu compte que j'avais perdu mon temps et pas qu'un peu, en réalité.

C'est quand ils ont sauté à trois, que j'ai su que j'avais fait plus de mal que de bien dans ma vie et que bon, pour un futur héros, ça la foutait mal quand même. J'étais maintenant assez grand pour m'en rendre compte, j'avais plus de recul sur les choses désormais. Inutile que je ne continu à me cacher derrière cette excuse, celle que je me servais moi-même tout le temps : « Je le fais pour lui. ».

Non, depuis le début, c'est pour moi et moi seul que je le fais. C'est pour ma propre personne que je m'acharne sur lui. C'est pour mon amour-propre que j'ai passé mes années de collège à lui faire manger la poussière. C'est pour ma fierté que je ne pouvais m'empêcher de rire comme un pauvre demeuré lorsqu'il criait, encore et encore, tout haut qu'il allait devenir un héros alors qu'il n'avait pas d'alter. C'est uniquement dans mon intérêt que je lui porte autant de haine, parce que même sans alter il avait plus l'air d'un héros que moi.

Il y avait tant d'autres façons de lui faire réaliser la vérité, de lui montrer un autre chemin. Tant d'autres mots à employés pour le convaincre d'abandonner ce rêve dans lequel il allait en ressortir écorché. Tant d'autres actions à accomplir pour le rendre heureux, pour lui faire comprendre que d'autres rêves étaient aussi dignes que celui de héros.

J'ai perdu mon cœur et perdu mon âme, dans ces moments-là. Je n'avais rien d'un héros, rien d'un humain.

Pourtant, je savais que c'était mal. Rien que la peur qui se créait dans ses yeux quand je m'approchais de lui, me suffisait à comprendre que j'abusais, que j'allais trop loin, que je dépassais les limites. Mais je ne cédais pas, je ne pouvais pas du moins, pas tant que je ne l'aurais pas entendu prononcer son abandon total. Je voulais être son héros et non pas qu'il devienne celui des autres, je voulais qu'il ait besoin de moi, je voulais qu'il ne soit jamais blessé par la réalité, cruelle, des choses.

J'ai choisi inconsciemment, de devenir le méchant de l'histoire et j'ai fini par l'être totalement, volontairement. Parce que plus j'avançais dans cette entreprise, plus je savais, j'avais conscience de ce que je faisais, mais je n'ai pas reculé, n'ai pas changé, n'ai pas tenté d'employer une autre méthode. Pour quoi faire ? J'étais si bien lancer après tout, la machine était en marche, comment aurais-je pu faire marche arrière ? Quitte à faire quelque chose, autant le faire jusqu'au bout après tout. Je n'avais pas grillé toutes mes chances d'amitié et de pardon avec lui, pour rien.

Dans cette œuvre, j'en ai perdu mon esprit et mon objectif. Au fond, celui que je voulais sauver, c'était Deku.

Et pourtant ... Qui l'aurait cru, que ce foutu nerd se serait jeté sur un monstre pour me sauver la peau alors que j'étais celui qui était censé le sauver ? Qui aurait cru, que ce bon rien serait venu volontairement aider son bourreau ? Deku était hors normes. Comment pouvais-je le sauver s'il faisait des actions si insensées ? Comment ne pas craquer, briser ce cinéma que j'avais instauré pour ne pas se jeter à sa porte et tout lui avouer, et lui apporter ce soutien qui aurait dû être mon choix dès le départ ?

« Tes yeux appelaient à l'aide, Katchan. », Deku les tiens le crie chaque jour depuis tes quatre ans.

Il était évident que je ne pouvais pas m'arrêter en chemin, évident que je devienne plus fort pour le protéger, pour ne plus céder. Je me devais de m'endurcir, pour ne plus avoir cette envie constante de tout lui révéler, cette envie de faire tomber le masque et de reprendre là où tout s'était arrêté entre nous.

Cette fois, je vais être plus fort, jusqu'à l'échec cuisant de ma vie : mon enlèvement. Parce qu'ils pensaient que j'avais l'étoffe d'un méchant, d'un vilain alors que j'étais juste le héros de l'ombre de Deku. Parce qu'ils pensaient pouvoir me recruter, agrandir leurs rangs de par ma présence All Might en a fait les frais. Parce qu'ils pensaient pouvoir me retourner le cerveau, j'ai compris que j'avais perdu mon temps à vouloir faire fuir Izuku, que j'avais perdu toutes chances de finalement partager plus que de l'amitié avec lui.

Parce que les vrais méchants de l'histoire, pensaient que j'avais tout pour jouer le rôle du méchant. Et c'était vrai, j'en avais tout l'étoffe du méchant. J'avais forgé mon comportement pour, je voulais donner cette impression à ce foutu nerd. Qu'il me craigne, qu'il me fuit et ça n'avait jamais fonctionner, parce qu'il avait continué à me suivre, à me protéger de loin, à m'admirer et à me sauver, encore.

Deku avait risqué sa scolarité, son rêve, pour moi, son bourreau stupide.

Enfin bon, j'aurais dû m'en douter. Ce type avait traversé toute une forêt les bras en miettes pour prévenir que c'était après moi qu'ils en avaient. À demi-inconscient, c'est en direction de ma position qu'il avait foncé pour me protéger, pour les empêcher de me cueillir. Et c'est le désespoir total que j'avais vu dans ses yeux en passant le portail. J'aurais bien dû me douter qu'une fois ses bras remis, il se serait précipité à ma rescousse pour me sauver les miches, accompagné ou non, accord des professeurs ou non.

Pas manqué, il avait sauté comme un dément, me créant une ouverture parfaite pour m'enfuir. Il aurait pu être à la place de Kirishima que je lui aurais attrapé la main, mais voilà, j'étais celui qui avait créé cette situation, que créait ce sentiment d'inconfort en lui lorsque l'on parlait de moi, lorsque je traînais dans les parages. Néanmoins, il était là tout de même, sourire aux lèvres de m'avoir sauvé sans utiliser son alter pour se battre, sans attirer de vrais problèmes à ceux qui l'accompagnaient.

Mon amour pour lui est peut-être foutu, je m'en suis peut-être rendu compte trop tard, après trop d'années à être son bourreau. Il n'empêche qu'aujourd'hui d'un simple saut, il est celui qui m'a sauvé sur toute la ligne. Transpirant de détermination, il n'a pas failli un seul instant, n'a pas pensé que c'était peut-être dangereux pour lui. Il est, sans aucun doute, plus héroïque que je ne le serais jamais, avec son alter apparu comme par magie.

Alors, même si je le déteste pour m'avoir menti toutes ces années, pour m'avoir – inconsciemment – obligé à perdre mon humanité pour le sauver ... Il est temps de faire les choses bien pour que tout s'arrange.

Et je me dois d'être aussi persévérant que quand je lui faisais manger la poussière. Je ne pourrais rien lui dire, rien lui révéler et surtout ne pas être véritablement à sa hauteur tant que je n'aurais pas redoré mon blason, effacé mon ardoise. Peu importe qu'il ait déjà tout oublié, moi, depuis nos quatre ans, ses yeux larmoyants ne cessent de me hanter.

— Katchan, faisons de notre mieux cette année aussi !

Je ne céderai pas.