𝐖𝐚𝐬𝐡𝐢𝐧𝐠 𝐩𝐫𝐨𝐛𝐥𝐞𝐦

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Katsuki Bakugo avait un problème de taille dans sa vie, un handicap majeur qu'il tentait à tout prix de dissimuler aux autres, bien trop honteux pour en faire la confidence de vive voix. Une faiblesse qu'il ne pouvait se permettre d'avouer, sans mourir de honte dans les secondes qui suivraient ..., et ce n'était pas faute d'avoir déjà essayé. La réaction de sa mère avait suffi à le refroidir d'en faire part à quiconque.

Le grand et incroyable Katsuki, celui qui se faisait appeler Dynamight, celui qui prétendait au futur titre de héros numéro un du Japon, qui ne faisait qu'ouvrir sa bouche à tout bout de champ sur ses nombreux talents et ses dons innés ne savait pas faire une putain de machine à laver. Après Midoriya Izuku, cet objet était le deuxième à lui tenir tête, le deuxième à l'humilier régulièrement, à le faire se sentir faible et profondément débile. S'il vouait une haine certaine et inébranlable à Deku, il vouait la même à cette foutue machine. Un vieux tambour qui tourne encore et encore sur lui-même, qui lave en même temps les vêtements comme un crétin, avait raison de lui depuis des années maintenant.

Pourtant, sa vieille folle de mère lui avait maintes et maintes fois montrer comme procéder, comment faire et quoi utiliser. Elle, qui détenait – après lui – le record d'impatience, avait pris le temps de lui expliquer encore et encore chaque bouton, leur signification et pourquoi il fallait ou non, appuyer ici et là en fonction des situations et de ses besoins. Après plusieurs tentatives qui s'étaient toutes soldées par un échec, il se disait tout de même que ce n'était rien ..., qu'il se devait de persévérer, qu'il loupait forcément une manœuvre, un bouton, une instruction ou qu'il oubliait quelque chose. C'était obligé, il n'y avait pas d'autres explications à ses yeux.

Mais rien. Malgré ses efforts – au moins autant que Deku pour contrôler le One for All – ses vêtements ressortaient toujours de cette machine en piteux état. Katsuki les avait retrouvés en lambeaux, parfois décolorés ou encore trop petits. Autant vous dire que lorsqu'il s'agissait de ses fringues préférées, il explosait littéralement et se retenait à grande peine de défoncer l'objet. Merde alors, cette foutu sorcière avait oublié de cocher cette case à sa naissance, et ça commençait à faire un putain de paquet d'oubli. La machine à laver, la patience, la gentillesse, la modestie ... Heureusement qu'il savait cuisiner, putain.

Alors quand All Might et Aizawa ont pointé leurs sales tronches de professeurs dans son salon et leur super proposition – sur ordre du proviseur – de faire intégrer l'internat à tous les étudiants de Yueï, Katsuki a vu son monde s'écrouler. Partir d'ici et ne rentrer que rarement les week-ends, signifiait forcément qu'il allait devoir se débrouiller pour son linge ... ? Qu'il allait devoir montrer aux restes du monde sa plus grande faiblesse. Parce qu'entre nous, impossible pour lui de ne pas se faire choper avec des vêtements décolorés ou trop petits. Et fouineur comme était les autres – là, il visait Kirishima en particulier – quelqu'un allait bien finir par le voir galérer devant une machine ou comprendre le problème en jetant un œil à ses vêtements.

Oh putain. Katsuki voulait se terrer dans un coin, il détestait cette situation. L'internat de Yueï, c'était bien sympathique, bien cool comme proposition, mais ça le mettait dans une merde pas croyable. D'ici quelques semaines – c'est-à-dire une fois qu'il aurait épuisé son stock intégral de vêtement – le cendré serait mort de honte au fond d'un trou. Qui le laisserait devenir le meilleur des héros alors qu'il n'était même pas fichu de faire tourner une putain de machine à laver sans rencontrer le moindre petit problème ?

Personne, merde.

— Katsuki, mange.

— N'me donne pas d'ordre, la vieille.

Sa mère lui envoya sa cuillère en direction de son visage, objet qu'il s'amusa à esquiver de justesse avec un sourire suffisant juste pour l'emmerder un peu plus. Seulement, la sorcière ne semblait pas avoir dit son dernier mot, puisque comme lui, elle plaqua une copie de son sourire sur ses lèvres.

𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 𝐊𝐚𝐭𝐬𝐮𝐤𝐢 & 𝐈𝐳𝐮𝐤𝐮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant