Sentiments inavoué

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1425 mots
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La nuit fut longue pour Sanji qui en avait passé une bonne partie à pleurer, s'interrogeant sur la raison de sa douleur si profonde. Ce pincement si agaçant qu'il avait au cœur. Pourquoi son cœur lui faisait aussi mal ? Il ne comprenait pas. Les sentiments se mélangeaient en lui. La colère, le dégoût de lui-même, la tristesse, la déception. Tout ça se mélangeait, se succédait et s'embrouillait dans sa tête. Il était en colère contre Zoro, bien sûr, pour lui avoir une fois de plus infligé une telle humiliation, mais il était aussi en colère contre lui-même. Il ne pouvait tout simplement pas se pardonner de s'être fait ainsi piéger par le bretteur. Comment avait-il pu être aussi bête ?! Ses paroles, cruelles, raisonnaient encore et encore dans sa tête. Ce mot, ce simple petit mot, qui le définissait désormais aux yeux de l'épéiste. Ce mot qu'il refusait d'admettre, qu'il rejetait, qui le rendait indigne d'être l'adversaire de Zoro. Ce misérable mot qui lui avait définitivement retiré son statut de rival. Ce mot. Comme il pouvait le détester, surtout lorsqu'il était ainsi prononcé avec tant de mépris par celui contre qui il ne voulait perdre pour rien au monde. Faible. Voilà ce qu'il était et cette idée lui était tout bonnement insupportable. Etre ainsi traité de faible par celui que l'on considère comme son rival, il y a de quoi être brisé. Pourtant il savait que cette colère et ce dégoût de lui-même n'était pas la cause de cette étrange douleur au cœur.

La tristesse ? Pourquoi se sentait-il si triste ? Il ne comprenait pas. Il pouvait concevoir que cette double humiliation le mette en colère mais il ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle le rendait triste. Il était comme déçu que pour Zoro tout ceci n'ait été qu'un jeu. Triste de savoir qu'il s'était moqué de lui. Comment avait-il pu être aussi bête ? Le voir agir avec tant de délicatesse après s'être montré aussi violent, cela l'avait surpris. Pourtant il avait tellement aimé être ainsi entouré de tendresse, il s'était senti comme enveloppé d'amour. D'amour ? Comme c'était étrange de penser cela. Comme-ci cette tête d'algue était capable d'aimer qui que ce soit. Pourtant cette idée lui plaisait. Il aimait se dire qu'à cet instant, il avait été pris avec un amour infiniment doux. Mais cet amour si beau et délicieux qu'il eut été, était aussi fragile que du cristal, et Zoro l'avait brisé si facilement. Réduit en une poussière de minuscules cristaux qui s'étaient immiscés en lui et lui causaient autant de micro blessures impossibles à guérir. Il lui avait fait croire qu'il l'aimait mais tout ceci n'avait été qu'un vulgaire piège pour le détruire, et lui, naïf qu'il était, avait foncé dedans. Zoro avait joué avec ses sentiments. Il avait été manipulé si facilement. Cette douleur dans son cœur… il le sentait… il était brisé, le vert lui avait brisé le cœur. C'est donc pour ça qu'il était si triste, qu'il se sentait si misérable, qu'il se sentait si… Faible. Encore ce mot… Tout ça c'était à cause de lui… oui c'était de SA faute à ce marimo, tout ce qu'il ressentait était à cause de lui… C'était impardonnable ! Il devait payer ! Et cette fois pas question de lui rendre son humiliation… sa double humiliation. Non, cette fois c'est de sa vie qu'il devait payer. Luffy serait très certainement en colère contre lui après ça mais qu'importe, lui aussi avait un honneur, et cet honneur avait été souillé par cet être abject ! Pour laver son honneur il devait tuer Zoro. Non, le tuer était trop doux, Zoro devait souffrir et être brisé comme lui l'avait été. Il devait ressentir cette honte, il devait lui infliger la pire des humiliations pour celui qui se vente d'être le futur meilleur sabreur du monde. Le tuer serait beaucoup trop gentil, lui ôter la vie le ferait apparaître tel un martyre. Il devait le battre, tout simplement le battre. Une victoire écrasante !

C'est sur ces pensées tourmentées que Sanji finit par s'endormir.

Au matin, il n'avait plus qu'une idée obsédante en tête : battre Zoro à plat de couture lors d'un duel. Il devait le soumettre. Mais pas devant tout le monde, non pas tout de suite. Il fallait d'abord qu'il le batte sans témoin pour qu'il puisse le briser comme lui l'avait fait. Ensuite il l'humilierait en public, oui une fois que la volonté de Zoro serait brisée, il lui arracherait la dernière once d'honneur qu'il lui reste et la réduirait en miette devant tout l'équipage. Zoro devait être brisé au point de vouloir se donner lui-même la mort pour échapper à tant de honte, mais il ne lui permettrait pas, non il devait payer et il était absolument hors de question que la Mort vienne le délivrer avant que sa dette ne soit réglée. Sanji guetta donc le bon moment, il savait quand il devait agir et cette fois il ne se laisserait pas désabuser. Il allait frapper un grand coup dans l'orgueil de cet imbécile sans cœur.

Le soir venu, lorsque tous étaient couchés, Sanji monta sans bruit à la vigie, son idée de vengeance en tête. En s'approchant il entendit des bruits provenant de la salle où le bretteur avait l'habitude de s'entrainer. Il l'entendait vaguement souffler à travers la paroi. Mais lorsqu'il arriva à hauteur de la porte, les souffles s'étaient mués en murmures, comme si le bretteur discutait discrètement avec quelqu'un. Qui ? Qui était encore debout à cette heure ? Tout le monde était parti se coucher, alors qui entravait son plan ? Le blond capta alors ce que le sabreur disait. Il ne discutait pas, loin de là.

- Ooooh ! Sanji…. Mmmmh tu es si bon.

Stupéfait Sanji resta un moment immobile, incapable du moindre mouvement. Il écoutait la voix du vert qui répétait son nom encore et encore au milieu de gémissements. Il finit par réussir à bouger. Il s'approcha et regarda par de l'entrebâillement de la porte et il eut confirmation de ce qui ne laissait déjà aucun doute sur ce que le sabreur faisait.

Adossé contre le mur, offrant une vue de trois quart face sans le savoir à Sanji, Zoro, assis au sol, le pantalon baissé, se masturbait en prononçant le nom du cuisinier.

- Nnn… tu es si étroit…. Fit-il. Sanji… encore….

Le blond ne pouvait détacher son regard du spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Le vert avait les paupières clauses, la tête rejetée en arrière. Son torse, nu, luisait sous les rayons complices de la lune. Ses bras aux muscles parfaitement dessinés prenaient chacun une direction différente. L'un était tendu et lui servait d'appui, l'autre était replié entre ses cuisses. Cette main qui tenait son membre fièrement dressé, s'efforçait de le libérer de toute cette tension contenue en lui. A la vue de ces mouvement de vas-et viens, de cette main sur le sexe gonflé du vert, Sanji sentit son propre entrejambe devenir inconfortable. L'entendre ainsi prononcer son nom l'excitait grandement. Le désir monta en lui, ce sexe, il le voulait. Il lui faisait envie, il voulait le sentir en lui, il voulait sentir la main de Zoro parcourir son corps et ces mouvements qu'elle exerçait sur le membre du bretteur, il voulait qu'elle les fasse sur le sien. Il glissa donc sa main sous son pantalon et entrepris d'imiter ce qu'il voyait, calquant son rythme à celui de la main du vert. Fermant les yeux, ne se concentrant plus que sur les soupirs du bretteur, Sanji commença lui aussi à se donner du plaisir.

- Sanji… Mmmm… j'aime tellement ton corps…

Zoro… j'aime tes caresses... lui répondit mentalement Sanji.

- Ta peau si pâle… si douce…

Ton odeur, tes mains…

- Hun…Tu es si bon…

Ohh… Zoro prend moi…

- Plus vite Sanji… aaah encore…

L'écoutant et obéissant, le blond accéléra la cadence et alors qu'il se sentit venir, il entendit le vert jouir.

- Aaaaah ! Sanji…

Zoro ! Cria mentalement Sanji en venant à son tour.

- Je t'aime tellement… Si seulement tu pouvais m'appartenir.

A ces mots le blond se stoppa net et ouvrit les yeux. Il regarda stupéfait le vert, n'en revenant pas de ce qu'il venait d'entendre.

Est-ce que j'ai bien entendu ? Est-ce qu'il vient bien de dire qu'il… m'aimait ? Qu'il voulait que je lui appartienne ? Après ces choses horribles qu'il m'a dites hier ? En réalité… il... m'aime ?

Entendant Zoro se relever à l'intérieur, Sanji partit en courant, ne voulant surtout pas être surpris par le vert après ce qu'il venait d'entendre… de voir… et de faire.

Touche pas a mon mec!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant