Chapitre 3: Bibliothèque

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Aaaah...les rues de la forteresse... Bondées de monde, bruyantes, nauséabondes et interminables. On se croirait au centre commercial le jour des soldes. Les loups-garous sont si nombreux et si actifs qu'ils ne font pas attention à moi, leur Oméga. C'en est presque vexant. Seuls quelques enfants me montrent du doigt et leurs parents ne font que sursauter avant de reprendre leurs activités.

Je me demande bien ce qui les occupe autant.

Raaah foutue chevalière ! Elle m'a fait prendre le chemin le plus long !

-Pousses toi de là sale docile !!

Je me tourne vers l'origine de cette voix et vois un grand dominant gras aux yeux verts qui tien fortement le bras d'une blonde aux yeux gris. Elle serre un enfant contre sa poitrine.

Je m'approche et vois que des gens se sont agglutinés tout autour d'eux et demandent sans grande volonté au dominant de la lâcher.

-Ça va... Pas la peine d'en faire tout un plat...

-Ouais...son môme t'a juste volé une pomme... Allez, lâches-là...

-Allez on a du travail...

L'homme leur lance un regard noir et essaye de frapper l'enfant, mais c'est la fille qui prend le coup sur le menton et cri de douleur.

Je m'approche de lui alors qu'il profère des menaces. Quand j'arrive à 20,7 cm de lui, il lève la tête vers moi.

-Un autre docile ?! Fous le-

Il ne finira jamais sa phrase car je viens de lui briser l'arrête du nez avec mon poing. Dans un angle parfait pour qu'il tombe dans les pommes.

Son corps s'étale vulgairement sur le sol dans un bruit sourd. Les autres me regardent tous avec de grands yeux puis, voyant mes pupilles, ils les ouvrent davantage. Certains me montrent leurs cous, d'autres se contentent de baisser respectueusement la tête.

La jeune femme se redresse en gardant le dos courbé sans oser me regarder dans les yeux.

-M-Merci Oméga. Nous vous en sommes infiniment redevables.

-Ce n'est vraiment rien.

Je regarde le petit garçon qui me fixe avec de grands yeux la bouche entrouverte.

-Ne volés plus de pommes à ce gros cochon d'accord ?

Il hoche lentement la tête et j'ébouriffe ses cheveux châtains avant de m'éloigner. Quand je passe, les loups s'écartent en me félicitant puis retournent immédiatement à leurs activités.

Le respect a un goût indescriptible...

Après 20 bonnes minutes, j'arrive à la bibliothèque.

Elle est toujours aussi immense et toujours aussi vieille. Deux restaurants ont été ouverts sur ses côtés ce qui, par comparaison lui donne l'air encore plus vieille. L'enseigne "Bibliothèque Ancestrale" tombe en ruine. Il manque même le "e" de bibliothèque. Je devrais peut être la faire rénover.

-Paraît que tu as mis un dominant balèze KO.

Je me tourne vers la personne qui vient d'arriver à côté de moi.

Ses yeux sont couverts de lunettes de soleil, son oreille droite est percée et décorée d'un diamant qui luit au soleil, ses cheveux sont plus courts et il a abandonné son style efféminé pour un style classe et tendance. Bref il a bien changé.

Mais je reconnaîtrais Thomas entre mille.

-Il voulait frapper un enfant. Je me devais d'intervenir. Les nouvelles vont toujours aussi vite à ce que je vois.

-Oui, et encore plus avant la réunion annuelle.

Il illustre ses propos en montrant de la tête deux dominants qui ont l'air d'avoir une discussion très animé sur un docile qui a frappé un dominant, tout en transportant des caisses. Ils sont entendus par tous ceux autour d'eux. Ceux-ci se mettent à chuchoter et leurs murmures se font entendre par d'autres etc.

-Allez rentrons. Vaut mieux pas parler dehors.

J'hoche la tête en voyant une jeune femme brune chuchoter quelque chose à un homme, le regard vers moi.

Je suis Thomas jusqu'à une table après avoir salué la bibliothécaire qui me lance un regard mauvais. Vu ce qu'il s'est passé la dernière fois que je suis venu à la bibliothèque je peux comprendre.

On s'assoit... Ou plutôt JE m'assois. Lui se laisse vulgairement tomber sur une chaise en soupirant bruyamment attirant quelques regards. La chaise craque un peu sous son poids et il soupire à nouveau en retirant ses lunettes noires.

-Je suis totalement overbooké ! J'ai été nommé par les autres guérisseurs comme leur représentant à la réunion annuelle.

-Tu dois être honoré.

-"Honoré" ? Ils m'ont surtout refourgué le travail ! J'avais même pas le droit de refuser !

De nombreux "chut" se font entendre.

-12 formulaires à remplir allant de 100 à 500 pages, 2 rapports 2 à remettre à Amis qui va encore me crier dessus car je n'ai pas encore remis la participation des guérisseurs pour les travaux de la forteresse, soit presque un billon de dollars, plus une soirée gâchée à accueillir les représentants des autres meutes et toute une journée à parler du monde loup-garou. Franchement, pour être honoré, je suis honoré.

Il lève les yeux au ciel puis me sourit.

-Ne me suis libéré exprès pour toi ! On dit merci Tommy !

-CHUT ! S'exclament une nouvelle fois les gens autour.

-Rooh ça va hein ! Bon je disais. Je savais que tu viendrais me voir. Personne ne peut se passer de moi. Je t'ai manqué hein.

-Pas vraiment.

-Mais bien sûr !

-En fait, ton absence était plutôt bénéfique.

-Olala! Honey t'es tellement rabajoie ! Moi qui pensais que t'allais égayer ma journée.!

-Ah oui, moi j'ai bien supposé: Je pensais que tu allais me casser les pieds.

-Méchant !

-Ne n'ai pas le temps de jouer Thomas. Tu n'es pas le seul débordé par la réunion.

-Depuis quand tu prends tes responsabilités. Bon de quoi tu voulais me parler ?

J'entends le grincement de la porte de la bibliothèque et, ne prêtant pas attention, j'ouvre la bouche pour parler à Thomas. Mais avant aucun son ne sorte de ma bouche, je me fige totalement.

Wolf, ou la vie de mon mari.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant