Dis-moi 1/3

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« J'espérai te trouver ici.  » 

Allongée sur la sculpture en pierre représentant le troisième Hokage, une jeune fille aux cheveux d'un bleu qui rappelait la couleur azuréenne de l'océan Indien, observait les alentours en silence. En guise de réponse, un faible sourire en ignorant l'arrivée soudaine du quatrième du nom qui arborait son éternel sourire bienveillant. 

Elle n'était pas particulièrement proche de ce dernier, mais lui vouait un véritable culte. En effet, il était le créateur mais aussi le détenteur de plusieurs techniques ninjas redoutables. Mais ce personnage incroyable rappelait à la jeune fille qu'elle devrait bientôt abandonner ses rêves de pouvoir servir utilement le Hokage en tant que ninja. 

En une seule matinée, ils ont balayés d'un simple revers de la main des années d'entraînements acharnés, obligeant cette dernière à assumer des responsabilités dont elle ne voulait pas. Loin d'être superficielle, elle se voyait déjà porter des robes somptueusement ridicules afin de se pavaner devant des inconnus. 

Mais cette situation résultait entièrement de sa propre volonté. Ainsi son entêtement la mettait de nouveau dans une position délicate, avec deux hommes prêts à tout pour l'empêcher de se défiler. Une seule question semblait persister dans son esprit, la faisant sombrer dans une profonde mélancolie : comment allait-elle faire pour se soustraire à ses nouvelles obligations ? 

« Je suis vraiment désolé, mais le village ne peut pas s'impliquer dans ce contentieux, il doit se régler en interne... » Avoue l'éclair de jaune de Konoha, avant de s'asseoir près de la jeune fille qui acquiesçait, comprenant que les enjeux étaient bien trop importants pour risquer de déclencher un conflit qui gagnerait rapidement les autres villages.

« Mon obstination est responsable de cette situation, mais l'ignorance m'empêchait d'avancer...  

-Tu avais le droit de savoir.

-Oui, mais à quel prix ? 

-En tant qu'homme, je ne peux que détester cette position injuste dans laquelle tu te trouves, mais en tant qu'ancien Hokage je constate que tu es l'unique héritière d'un trône et que sur toi seule repose l'avenir d'un peuple tout entier.  

-Je ne voulais pas de ça pour mon avenir... » Finit-elle par prononcer d'un souffle presque inaudible tandis qu'une larme solitaire venait dévaler à toute vitesse sa joue, jusqu'à disparaître sous le doigt du garçon qui venait d'interrompre son élan.

Surprise par ce contact, elle l'observait gênée du coin de l'oeil et c'est ainsi qu'il lui adressait un sourire franc avant d'ajouter d'une voix douce :

« Pour ce qui est de l'avenir, personne ne peut le prédire mais en revanche ce que tu peux faire c'est rendre possible celui dont tu as envie.

-Comment ça ? 

-Si tu deviens reine, qui sera au-dessus de toi ? » 

-Personne, je suppose. 

-Alors qui pourra t'obliger d'épouser le rouquin, ou de ne plus voir tes amies ? 

-Personne. » Comprenant enfin où voulait en venir son aîné, elle laissait un soupire de soulagement s'échapper d'entre ses lèvres. Ses muscles commençaient à se détendre, c'est ainsi que le blond se redressait heureux d'être parvenu à apaiser quelque peu les tourments de la jeune fille.

« Tu sais, Kakashi avait pour mission de te dissuader d'enquêter davantage sur ton passé, il devait t'empêcher par tous les moyens de te rendre à cette réunion. Mais je pense qu'il avait de bonnes raisons de ne pas employer la force même si ce n'est pas l'envie qui lui manquait. Ne lui fait pas regretter sa décision, Yukiko. » Sur ces derniers mots, l'éclair jaune de Konoha finit par la saluer d'un signe de la main avant de disparaître soudainement.

À l'entente de son nom, un sentiment de culpabilité oppressa violemment le coeur de la jeune fille l'obligeant à se remémorer leurs échanges passionnés. D'abord avec le souvenir de son souffle mentholé, puis la douceur de ses caresses contre sa peau brûlante, et enfin la pression de ses lèvres sur les siennes. Des frissons parcouraient alors l'ensemble de son corps, ne pouvant se retenir d'émettre un léger gémissement plaintif lorsque la réalité finit par rattraper son fantasme.

Évidemment, le jônin était toujours distant et mettait tout en oeuvre pour ne pas croiser son élève. Alors pourquoi culpabiliser-t-elle autant à l'idée de quitter le village pour assumer le rôle dont elle avait hérité le jour de sa naissance ? 

Consciente de ses nouveaux devoirs, elle se refusait à quitter le village sans explications de sa part, c'est donc d'un pas décidé qu'elle se dirigeait vers le domicile de son sensei à l'écart des rues commerçantes. Mais sa confiance nouvellement acquise finit par s'évaporer en même temps que son souffle lorsqu'elle se figeait sur le seuil de la maison, incapable de décider à frapper pour annoncer sa présence. 

« Qu'est-ce qui t'amène ? » Demande finalement une voix rauque derrière elle, permettant à la jeune fille de retrouver ses esprits, de nouveau prête à lui faire face.

« Je veux savoir... avant de partir... vous...  » Commence-t-elle maladroitement, sans parvenir à s'exprimer clairement devant le l'indifférence que manifestait son aîné, absorbé par cette même lecture perverse qui le suit depuis des années.

« Si tu veux me dire quelque chose, allons à l'intérieur.  » Intervient alors le garçon toujours impassible, préférant éviter les regards indiscrets de ses voisins bien qu'ils ne s'aventurent pas aussi loin en temps normal.

Dans le salon, la jeune fille se mord la lèvre inférieur pour ne pas dire quelque chose qu'elle pourrait regretter la seconde d'après, mais comment attirer l'attention de son aîné qui semblait bien décidé à ne pas croiser son regard. Se maudissant intérieurement de ne pas pouvoir juste tourner la page et l'oublier, pour quelles raisons s'obstinait-elle à aimer ce garçon qui l'ignorait depuis maintenant une bonne semaine ? 

 Se maudissant intérieurement de ne pas pouvoir juste tourner la page et l'oublier, pour quelles raisons s'obstinait-elle à aimer ce garçon qui l'ignorait depuis maintenant une bonne semaine ? 

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« Je vous aime. » Souffle-t-elle finalement dans un murmure, surprenant le jônin qui laissait échapper son chef-d'oeuvre de ses mains, le laissant s'écraser sur le parquet dans un bruit sourd.


L'enfant de la NeigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant