L'enfant de la Neige

Sous tension 1/3

« Yukiko n'a pas besoin d'un chien de garde, c'est une ninja redoutable. Marmonne finalement le brun, qui levait les yeux au ciel légèrement agacé par l'arrivée inattendue de cet étrange personnage. 

- Ce n'est heureusement plus d'actualité. Répond calmement le garçon dont toute l'attention était accaparé par les poignets de la jeune fille, toujours emprisonnaient entre les mains de son camarade.

- Je pense que cette décision lui revient de droit. Intervient alors Shikamaru, bien conscient qu'un simple malentendu risquait de faire dégénérer cet échange houleux en une effusion de sang. Cette idée ne lui faisait guère envie, et pourtant il ne pouvait se résoudre à abandonner son ami dans cette confrontation puérile qui n'aboutirait à rien de très constructif. 

- Dorénavant, mademoiselle a des prérogatives importantes, dont jouer au ninja ne fait plus parti. Ajoute le militaire s'en jamais laisser transparaître la moindre émotion sur son visage, excepté une vive lueur de dégoût qui animait ses yeux vairons.

- Comment osez-vous ! S'exclame avec véhémence le dresseur qui grinçait des dents à l'entente des paroles grossières de son interlocuteur dont l'impassibilité l'irritait encore davantage.

- Soyez raisonnable, et avouez que toute cette mascarade n'est pas digne d'une princesse de sang royale. Poursuit-il sur le même ton détaché, ignorant complètement la colère qu'il provoquait chez les deux jeunes ninjas.

- "Mascarade". Répète le brun d'une voix si froide qui laissait deviner la difficulté face à laquelle il était confronté devant la haine grandissante qui gagnait peu à peu l'ensemble de son corps, le faisant de temps à autre tressaillir sous la tension. 

- Auriez-vous une autre appellation à me suggérer ? » Interroge le garçon quelque peu distrait par l'attitude étrange de la jeune fille qui ne prononçait pas un mot, dont il n'avait pas encore croisé le regard puisque ses yeux demeuraient clos depuis son arrivée. 

 C'est ainsi que devant le peu d'intérêt que lui manifestait le militaire, Kiba finit par libérer son amie afin de s'avancer vers la source de son énervement, arborant désormais un air menaçant. Shikamaru restait en retrait, impuissant devant la réaction épidermique du brun dont il ignorait l'existence jusqu'à présent. En effet, sérieux adepte des blagues de mauvais goût, et d'une multitude de petites farces douteuses, Kiba n'hésitait pas à communiquer sa joie de vivre à qui veut bien l'entendre. Et cela lui permettait de profiter intensément de la vie dont il avait hérité, ne préférant jamais s'attarder sur des regrets et ce peu importe leurs nature.

La confusion troublait énormément le jeune Nara qui ne parvenait pas à réorganiser ses idées, le laissant sidéré devant la nouvelle facette inquiétante de son ami qui semblait bien décidait à en découdre avec le militaire dont il avait finalement accaparé toute l'attention.

C'était sans attendre la réaction immédiate de la jeune fille, qui venait s'interposer entre les deux garçons dans un mouvement maladroit. Elle ne comprenait pas davantage le comportement colérique du brun, que les paroles acerbes de l'autre. Submergée par l'inquiétude et l'incompréhension, une vive brûlure envahit de nouveau le haut de son visage au niveau de ses yeux faisant alors rougeoyer ses iris. 

Ne pouvant maîtriser ce sentiment de peur grandissant, elle n'avait pu retenir l'apparition de son don héréditaire, les kiroigan. Le souffle court, et le rythme effréné des battements de son coeur obligeaient la jeune fille  à haleter bruyamment sous les regards inquiets des trois hommes qui l'entouraient.

« Je vais partir avec eux aujourd'hui, et je vous promets de revenir dès que l'occasion se présentera. Alors comprenez bien que ce n'est pas un adieu. » Souffle-t-elle dans un murmure en adressant un léger sourire qui se voulait rassurant, à ses deux camarades qui semblaient avoir totalement oublié la présence désagréable du militaire trop préoccupé par l'état de leur amie.

  « Mademoiselle... Commençait le garçon aux vairons sur un ton désapprobateur. 

-Allez-vous contredire votre future reine ? Marmonne la jeune fille en fusillant le militaire de son regard rougeoyant, faisant aussitôt céder le garçon sous l'intensité de ses iris :

-Non, c'est évident. »

Ainsi elle laissait un soupire de soulagement lui échapper, heureuse d'être parvenu à apaiser les tensions même si c'était une question de temps avant qu'un autre ne vienne à nouveau déclencher les hostilités. Mais la douleur l'empêchait de réfléchir clairement, faisant rougir ses petites joues sous la fièvre qui la gagnait peu à peu tandis que des légères gouttes de sueur perlaient sur son front.

« Qu'est-ce que... Commence Shikamaru qui restait interdit devant la scène incompréhensible qui se déroulait sous ses yeux. 

-C'est quoi ? » L'interromps le dresseur encore plus déconcerté par la manifestation soudaine des iris rougeoyantes de son amie dont ils ignoraient encore l'existence. 

Incapable de construire une phrase cohérente en guise de réponse, elle se frottait les tempes en fermant les yeux complètement submergée par la douleur qui se faisait de plus en plus forte jusqu'à ce qu'une main brûlante vienne se poser sur son cou afin d'obliger la jeune fille à croiser son regard.

Gênée, elle remarquait enfin la proximité entre son corps et celui du militaire qui demeurait impassible et ce en dépit de l'état alarmant dans lequel elle se trouvait depuis plusieurs minutes. Ses yeux vairons scrutaient attentivement ceux de la jeune fille dont la brûlure devenait de moins en moins supportable, faisant trembler les membres inférieurs de son corps qui menaçaient de céder sous la pression.

« Alors c'est vrai, les kiroigan échappent totalement à ton contrôle. Commente le garçon en caressant distraitement la joue rosie de la jeune fille qui peinait à ne pas succomber au regard envoutant de l'étranger.

- Vous pouvez m'aider ? Murmure-t-elle d'une voix enrouée, en frissonnant légèrement sous la pression de ses doigts qui s'attardaient près de son oeil gauche, dont il détaillait avec sérieux la teinte éclatante qui s'en dégageait.

- Oui, à la seule condition que vous demeuriez immobile. Répond le militaire avec calme tout en relevant précautionneusement la manche gauche de son costume, afin de ne pas être gêné dans les mouvements qu'il comptait entreprendre très prochainement.

- Vous faites quoi là ! S'exclame Kiba sur la défensive, avant de s'approcher de la jeune fille qui avait cessé de trembler.

- Silence. J'ai besoin de calme. » Gronde le garçon en déposant son index entre les deux yeux de la princesse et prononce quelques mots à voix basse :

« Cinquième technique de scellement, apposition du sceau de contrôle. »