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3 décembre.
Il fait froid.
Un vent glacial souffle, et Leïla regrette presque d'être dehors à chaque fois qu'il frappe ses joues.
-Viens voir, Leïla !
La jeune femme quitte ses pensées pour essayer de retrouver d'où provient la voix de Presnel : elle rit en le voyant devant la vitrine comme un enfant.
-Qu'est-ce que tu as vu ? demande-t-elle en s'approchant, et elle se place à côté de lui, devant la vitrine. S'ils n'étaient pas masqués, leurs respirations feraient de la buée sur la vitre à coup sûr.
-Une peluche girafe, dit-elle, un peu perplexe, et Presnel hoche vivement la tête.
-Kayis a une passion pour les girafes en ce moment, c'est un super cadeau de Noël !
Sur ces mots, Presnel tire la porte de la boutique pour entrer. Leïla hausse les épaules et décide de le suivre. Elle sourit en le voyant en train d'échanger avec le propriétaire de la boutique. Comme à chaque fois qu'il parle de ses fils, Presnel a un grand sourire aux lèvres et les yeux qui brillent. En le voyant, heureux comme ça, elle regrette moins d'être sortie de chez elle. C'est vrai qu'il fait trop froid, c'est vrai qu'elle a hésité avant de revoir Presnel. Il est son ami, elle n'en a jamais douté, mais c'est aussi son ami à lui. Un ami en commun. Et même si elle sait que Presnel ne mettra jamais le sujet fâcheux sur le tapis sans être sûr qu'elle est d'accord pour en parler, Leïla a eu peur, en sortant de chez elle, que le voir lui rappelle trop de souvenirs auxquels elle n'a aucune envie de penser.
Quand elle sort de ses pensées, Presnel a acheté sa peluche girafe et lui raconte une anecdote sur son fils et sa nouvelle passion sur les girafes.
À ce moment même, Leïla se fait la promesse de voir Presnel régulièrement maintenant que le confinement est terminé. Elle a besoin de ça. Elle a besoin d'un rayon de soleil dans sa vie. Et si celui qui illuminait sa vie depuis plusieurs mois ne veut pas assumer ce rôle, alors tant pis.
