19 décembre.

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19 décembre

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19 décembre.

Il fait froid.

Leïla se frotte les mains devant le radiateur de la librairie. Elle est ici depuis deux heures, installée à une table en plein milieu des livres. Monsieur Serrin lui a proposé de venir travailler ici pour réfléchir au projet des footballeurs, auquel il a totalement adhéré. Il lui laisse carte blanche pour réaliser le club de lecture, et malgré ses nombreuses idées, Leïla n’est pas certaine que ce qu’elle s’apprête à entreprendre soit une excellente idée.

-Tu fais une tête de personne qui remet toute sa vie en question.

Leïla sursaute avant de soupirer en voyant Presnel. Celui-ci s’assied sur sa chaise--qu’elle a abandonnée pour se mettre près du radiateur.

-Dans quoi je me lance, là ? J’y connais rien.

Presnel rit.

-T’y connais rien en quoi ? En livres ? Je crois que t’as une chambre avec des meubles en livres tellement tu en lis. Tu fais des études de lettres. Tu t’y connais, Leïla.

-Mais personne ne va venir à un club de lecture, Presnel. On est en 2020. Plus personne ne lit de livres, et je ne parle même pas du fait qu’on est légèrement en pleine crise sanitaire.

-Confinement terminé, masques enfilés, je ne vois pas en quoi c’est un obstacle. Et il reste des gens qui lisent des livres, j’en connais plusieurs et pourtant, ils sont footballeurs.

Leïla lève les yeux au ciel.

-On peut pas savoir si ça va marcher.

-T’as raison, on peut pas. Alors quoi ? On essaie, ou on abandonne avant même d’avoir commencé ?

Leïla sourit.

-Alec est celui qui abandonne. Pas moi.

-Alors monte un club de lecture en béton et vis ta meilleure vie en l’animant.

Le soir, dans son lit, Leïla repense à cet échange. Presnel a raison : elle n’a rien à perdre à essayer.

Froid » GEORGEN ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant