Chapitre 24

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Une dizaine de minutes plus tard, je suis traînée dans les couloirs de l'université. J'ai les jambes en coton et je n'arrive pas à tenir debout. Ce sont les deux garçons qui m'ont raccompagné qui me supporte afin de regagner ma chambre. J'ai peur. Je les entends faire des commentaires salaces mais je n'ai pas la force de répondre. 

Pourquoi ? C'est la question qui résonne dans ma tête. Plus nous nous approchons de ma chambre et plus mon coeur bat vite. Que va-t-il m'arriver ? Serai-je encore vivante d'ici demain matin ? On arrive rapidement devant la porte de ma chambre et je tremble de la tête aux pieds. J'ai peur pour la suite des événements.

- Ouvre la porte, ordonne Léo à son ami. Elle est ouverte.

Le garçon obéit et en effet, la porte est ouverte. Comment le savait-il ? Puis je repense à tout à l'heure. Il m'a embrassé la joue puis prise par la main. J'ai été tourmentée et déconcentrée et j'ai oublié de fermer la porte à clefs alors que j'y pense tout le temps. 

Est-ce que tout a été échaffauder à l'avance ? Est-ce qu'il comptait me faire ça en m'invitant à cette soirée lorsque nous avons bu un verre ensemble ? Avait-il déjà les idées mal placées lorsque je lui ai donné mon numéro ? Je ne comprends pas. 

Je prie intérieurement pour que Chelsea soit dans la chambre pour une raison X ou Y mais je sais que ce sont des espoirs vains. Elle est à la soirée de la fraternité d'Alec. Personne ne va venir me sauver et je suis incapable de me défendre dans l'état où je suis.

Je suis balancée sur mon lit comme une vulgaire poupée et Léo se presse de s'installer au-dessus de moi avant de passer sa main sur mon visage terrifié. Lorsque sa main descend le long de mon corps et qu'il relève mon tee-shirt dans le but de me le retirer, la réalité me frappe de plein fouet. Je commence à me débattre, bien que cela ne soit pas d'une grande efficacité.

- Arrête ! Qu'est-ce que tu fais ?

- Ne t'en fais pas, tu vas adorer ça.

Je continue de gesticuler mais je suis rapidement maîtrisée. Je me maudis d'avoir fait confiance à cet homme.

- Pourquoi ? finis-je par demander. Pourquoi me fais-tu ça ?

- Pourquoi ? rigole Léo. Eh bien parce que tu dois être la fille la plus naïve du campus. C'était tellement facile de te berner, un vrai jeu d'enfant. Il suffit d'être un peu gentil avec toi et tu craques. Franchement, tu crois vraiment que quelqu'un puisse être interessé par toi ? Tu es chiante à mourir. Tout ce que tu as, c'est ce beau corps, alors laisse moi en profiter.

Sa main remonte sur ma cuisse et je me remets à gesticuler, tentant d'ignorer la douleur qui s'est insinuée au fond de moi.

- Arrête, je t'en prie. Laisse moi !

Un bruit de chasse d'eau se fait entendre et Léo se détourne vers son ami, paniqué.

- Tu as dit qu'il n'y aurait personne ! s'exclame le garçon que je ne connais pas.

La porte de la petite pièce contenant un lavabo et des toilettes s'ouvre avec fracas, ce qui fait sursauter les deux garçons. Je relève la tête en m'attendant à voir Chelsea mais je tombe nez à nez sur un Hayden, le regard noir et les traits du visage crispés. Que fait-il ici ? Et dans les toilettes qui plus est.

- Je crois que la jeune fille vous a dit d'arrêter. Vous êtes sourds ?

La voix d'Hayden est menaçante et je sursaute de peur, bien contente que pour une fois, sa colère ne soit pas dirigée vers moi.

- Roh, ça va, ce n'est pas ta petite amie, tu n'as qu'à partir si tu ne veux pas participer, répond Léo d'un ton nonchalant.

Je jurerai avoir vu le regard d'Hayden s'assombrir à nouveau. Si son regard pouvait tuer, les deux garçons seraient morts sur le champ. Hayden perd toute envie de dialoguer avec mes agresseurs. Il s'approche et prend Léo par le pull avant de le jeter au sol comme s'il pesait le poids d'une plume. Je me sens enfin libérée et je me redresse pour m'assoir. 

Hurt like HeavenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant