YOU AND I ও markhyuck

ᶠᶤᶠᵗʰ ᵉᶜˡᶤᵖˢᵉ

Enfin, les mois étaient passés, et le jour tant attendu arriva.

Le jeune prince se leva, empli d'une joie incommensurable, son sourire encore plus rayonnant qu'à l'habituelle.

Il observa les domestiques préparer un banquet ;

Assiettes aux couleurs d'or, boissons d'un rouge flamboyant, et plats tous plus succulents et éblouissants les uns que les autres.

Il regarda aussi ses parents. Sa mère essayant de détendre le roi qui n'arrêtait pas de donner de nouveaux ordres aux soldats.

Haechan avait compris que pour son père, ainsi que pour tous les Solariens, l'éclipse avait beau être un jour de fête, c'était aussi un jour de guerre.

Malgré les victoires continuelles du peuple du Soleil, il ne fallait pas baisser sa garde.
Un excès de confiance cause toujours une défaite.

Cependant, lui n'avait pas peur.

Peut-être parce qu'il ne voyait pas le sang couler, qu'il ne provoquait pas les cris incessants qu'il entendait, qu'il ne devait pas se battre corps et âme pour son peuple.
Oui, sûrement.

Mais peut-être aussi car il allait retrouver le petit Lunien et son sourire timide.
Oui, sûrement aussi.

Encore une fois, il vit son père partir, arme en main, accompagné de ses soldats.

Il soupira. À nouveau du sang qui allait couler pour rien.

Cependant, il retrouva son sourire quand la mélodie qu'il attendait joua à ses oreilles.

Il avait grandi. Il le remarqua grâce à la facilité avec laquelle il était arrivé en bas du château, comme la fois précédente.

Le jeune châtain eut une pensée pour Johnny, qui restait derrière la porte de sa chambre, surveillant qu'il reste en sécurité, et rit.

À toute allure, mais gardant sa discrétion, le prince suivit le rythme de la musique, brûlant son corps.

Aucun soldat sur le pont à la délicate tiédeur.

Le noiraud observa l'horizon galactique.

La mélodie frappant ses tympans, toujours plus forte, le rendait sourd de tout autre son.
Mais cela ne le gênait pas, bien au contraire.

Soudain, la chanson entêtante se tut et le cœur du Lunien s'emballa.

Il se tourna vers le jeune garçon qui lui souriait avec chaleur, une chaleur inhabituelle.

Il lui rendit un léger sourire que son pâle visage n'était pas habitué à donner et le monde autour d'eux semblait s'effacer.

-" T'as grandi Mark !

Le nommé scanna d'un regard sombre et pourtant tendre son vis-à-vis.

- Toi aussi à vrai dire.

Le châtain lui saisit la main et le fit s'asseoir.

- J'espère que tu n'as pas trop attendu, j'ai fait aussi vite que j'ai pu.
- Non ne t'inquiète pas, je suis arrivé il y a peu aussi.

Leurs mains étaient toujours entrelacées dans un geste d'innocence pure.

Au fond de son être, Mark se sentait différent.
Il se sentait tellement bien, tellement réchauffé, tellement plein.
L'autre en était la cause.
Il ne lui demanda pas s'il ressentait la même chose, car il avait l'ultime conviction que la réponse serait positive.

Encore cette sensation.

- Je ne comprends toujours pas le but de leur guerre. lâcha le Solarien.
- Mon père veut conquérir le Soleil.
- Je sais, mais pourquoi ?
- J'en ai aucune idée. J'ai déjà essayé de poser des questions mais il esquive à chaque fois.

Haechan souffla lourdement.

- On est sûrement trop jeunes pour comprendre.
- Je déteste cette phrase.

L'ébène rit discrètement.

- Moi aussi.

Ils se sourirent.

- C'est mignon tes mèches qui tombent devant tes yeux. dit avec une sincérité pure l'enfant du Soleil.

Mark ne put cacher ses joues devenant écarlates sur sa peau de porcelaine provoquant un sourire encore plus éblouissant chez l'autre.

- M-merci.
- De rien !''

Celui aux pommettes rouges regarda leurs mains qui ne s'étaient pas détachées et sentit son cœur battre un peu plus fort.

Il planta ses prunelles noires dans celles d'un marron chaud, et le pont semblait s'écrouler, les laissant flotter dans l'immensité intergalactique, alors qu'ils n'avaient pas bougé d'un pas, toujours assis dessus.

Soudainement, le Lunien cria.

Haechan vit alors la lance qui venait d'être jetée et la tache sombre qui se formait au niveau de l'épaule, sous les vêtements de son ami dont le visage était devenu plus livide encore.

Il était figé et observait la petite flaque qui commençait à se former au sol.

On vint le saisir par le bras et le ramener sur les terres de feu.