Quand l'amour est ta seule force

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Si je me sens aussi faible, c'est parce que je me suis endormi. Je peux vaguement dire comment, et pourquoi, mais me voilà dans un rêve où la vérité arrive déguisée. 
La nuit est étrangement lumineuse. Le ciel est noir, mais le sol est comme illuminé par quelque chose, je ne saurais dire quoi...  Je ne vois pas de végétation, ça me semble être un monde bétonnier où toute vie a été perdue. Étonnamment, je n'ai pas d'ombre, ce rêve est ennuyeux. Je m'attendais à un peu plus d'action, mais bon. Je ferme les yeux et je me retrouve dans un endroit fermé, une salle avec un bureau et des papiers. 
Sur un des papiers, il est écrit "destructeur" et "Canon". Le reste des feuilles, c'est une écriture illisible, l'encre a beaucoup trop coulée pour être lue. Bizarrement, il n'y as pas de stylo, ni de quoi écrire d'ailleurs...  Le bureau est troué de partout, il est sculpté au bout, on dirait des lances, c'est incroyablement fin. Enfin, sur la chaise il y a une petite balance dorée. Les deux contenants sont remplis de sable et sont égaux, du moins c'est ce qu'on dirait sans trop observer. En clair, il y a quelques millimètres de différence entre la gauche et la droite. La balance n'est pas équilibrée. C'est la gauche qui pose problème. Je ne l'avait pas vu, mais il y a une cuillère miniature derrière la balance. Je peux régler le poids et remettre la balance en état. Je prend la cuillère et m'apprête à enlever un peu de poids du côté gauche...

Orée - Réveille-toi cloque-man. 

On m'a réveillé de mon sommeil. Super. 

Orée - T'es encore endormi ? Tu veux que je te lance de l'eau froide ?

Manhattan - Non, ça iras. Pourquoi me réveiller ? 

Orée - Maman veux te parler.

Si elle est rentrée, il doit donc être 17 heures. 

Manhattan - D'accord.

Orée repart. Je me rend compte que je me suis endormi vers midi, sans manger. Tant pis, je descend au salon et m'installe sur le canapé, maman m'y attend avec Orée. Finalement il n'y as pas que maman qui veux me parler. 

Mère - Manhattan... Tu sais pourquoi je veux te parler, n'est-ce pas ? 

Manhattan - Hmm, parce qu'Harmony veux que je passe une semaine entière avec elle, le soir compris. 

Orée - Et tu en pense quoi, toi ? 

Manhattan - J'aimerais bien oui. C'est la première fois que quelqu'un m'invite à dormir une semaine à ses côtés, et si vous acceptez, je pourrais savoir ce que ça fait de vivre une semaine avec autonomie. 

Orée - Tu ne vois pas quelque chose qui cloche ?

Manhattan - Si... Maintenant que j'y pense, son grand frère est trop bizarre...

Orée - Pas comme ça... M'enfin, de quoi ? Son grand-frère-...

Mère - Le problème, tu le vois bien. Tu viens juste de te blesser, et sans ta grande sœur et l'aide de quelques uns, tu te blesserais continuellement. 

Orée - Grr... Tu m'a coupée la parole...

Mère - Désolée ma chérie, mais je veux aller droit au but. Manhattan, je suis pessimiste. 

Manhattan - Je ne désobéirais pas si tu dis non, c'est à toi de décider. La seule chose que ça m'apporterais, c'est un peu plus d'autonomie. Harmony habite à côté de l'école, donc il n'y as pas de routes à traverser. Si vous avez peur que je me brûle encore, il suffit de les prévenir, de leur donner des instructions précises. Et ce qui est sûr, c'est que je ferais pas de bêtises, concrètement, Harmony et moi allons passer la majeure de nos journée dans sa maison. 

Orée - Alors pourquoi vouloir y aller si c'est pour rester dans sa maison ?

Manhattan - Elle a dit que vous me couvez trop... Je crois que c'est plus une histoire de liberté qu'autre chose...

Mère - *Soupir*... Elle n'as pas tord, mais c'est pour ton bien qu'on fait ça. Mais si tu reste la plupart du temps dans sa maison, alors pourquoi pas ? De plus l'école est juste à côté. 

Orée - Collège, bandes d'idiots. Manhattan n'est plus un primaire. 

Manhattan - Je le vois plus d'un côté général...

Mère - Moi aussi. 

Orée - Pff... Alors c'est oui du coup ?

Mère - Oui, à condition que tu ne fasse pas de bêtises. Tu te tiens calme, droit, à carreaux, sois propre sur toi, si tu as un problème tu m'appelle...-

Manhattan - Je sais, je ferais tout pour être sage. 

Mère - Bien... Tu pars ce dimanche, c'est bien ça ? 

Manhattan - Certainement.

Mère - *Soupir*... Encore quelque chose qui va me stresser...

Manhattan - Je ne veux pas que tu te sente mal, tu peux refuser, ça ne fait rien.

Mère - Tu es adorable, mais ça me convainc encore plus de te laisser comme un grand. Mon petit garçon... 

Elle me câline... Cela fait des mois qu'elle ne m'as pas enlacé de la sorte. Je me sens privilégié, et je n'ai plus envie de quitter ses bras. Je ferme les yeux et une musique douce et plaisante murmure à mon oreille ses paroles, mes rêves ont souvent été sa proie. Maintenant, c'est une réalité enviée. La perfection, ce serait d'être allongés dans un lit avec des draps type minky, ce tissu a été mon enfance entière. La tendresse, la chaleur, la berceuse, et quelqu'un sur qui se blottir. 

Mère - Manhattan, tu t'endors.

Orée - Il ne sait pas le but d'un câlin, c'est quelques secondes, pas des minutes entières. 

Mère - Tu veux aller te coucher ? Je te réveillerais pour le dîner. 

Manhattan - Oui, je suis fatigué, et demain il faut que je me réveille tôt.

Mère - ...Tu ne retourne pas à l'école cette semaine, il faut que tu te repose, sinon ça va s'infecter. J'ai demandé des congés pour toute la semaine pour m'occuper de toi, d'accord ? Aller va te reposer maintenant. 

Manhattan - Hmm.

Je quitte les bras de maman. C'est dommage... Ce qui m'embête le plus, c'est comment je vais devoir rattraper une semaine de cours... La dernière fois c'était deux semaines, ça m'a demandé des heures et même si je ne sens pas la douleur, ma main s'est paralysée toute seule à force d'écrire... Je pouvais deviner qu'en réalité, je souffrais sans en être conscient.

Je vais me coucher avec le souvenir d'un chaleureux amour maternel.  

Le jour se lève dans la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant