Chapitre trente-sept

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Il ne reste plus que Sindy, Aiden et moi. Nous ne parlons pas. La neige a cessé de tomber et les chants des oiseaux illuminent la journée. Sindy s'ennuie, que si son visage ne serait pas aussi parfait j'aurais dit qu'elle a sommeil. Je la dévisage sans savoir pourquoi. Elle a de longs cils noir recourbés. Et ses lèvres sont fines d'un rose pale. Elle ferme ses yeux un moment et je vois sa tête piquer vers l'avant, vers le vide. Je la retiens avant qu'elle ne tombe.

- Sindy ! m'exclamé-je, fais attention, tu vas tomber.

- C'est de votre faute, je me suis réveillée trop tôt.

- Eh bien va donc dormir !

- Bonne idée, comme si je n'y avais pas pensé, ironise-t-elle. Je ne dormirai pas là-dedans. Ils peuvent me tuer dans mon sommeil.

- Sindy, tu dois leur faire confiance, comment veux-tu qu'ils en fassent autant ?

Elle hausse les épaules. Aiden écoute notre conversation mais n'en prend pas parti.

- Bon, très bien. Rejoins-moi vite dans ces cas.

J'acquiesce.

Elle se lève et s'éclipse.

La ville n'est pas bien loin. Je me demande comment ma vie a pu avoir une tournure si improbable et impensable. J'imagine que maintenant je dois vivre avec avant de mettre la main sur la bague.

Aiden ne prononce pas un mot, je commence à me lever lorsque celui-ci me demande :

- Et toi, tu as peur ? Je me rassois aussitôt. Je le regarde un petit moment avant de répondre. Il a les yeux rivés sur le paysage.

- Nous avons tous peur, répondé-je, ça dépend de quelle façon nous y faisons face.

Il ne répond pas.

- Et toi ? demandé-je.

Il tourne enfin son regard dans ma direction. Je plonge mes yeux dans les siens.

- Non.

- C'est impossible, tu le nies, c'est tout, répliqué-je platement.

- Comment peux-tu le savoir ?

- Car tu l'as dit toi-même, tu ne montres pas tes faiblesses, par conséquent tu en possède.

- Alors pourquoi tu me poses la question si tu connais la réponse ?

Il ne montre aucune méchanceté comme il le faisait autrefois.

Je hausse les épaules et détourne le regard.

- Tu es devenue courageuse. Je suis surpris.

Il le dit simplement. Je souris, ne sachant quoi répondre.

- Et toi plus respectueux.

- Je n'ai jamais été autant sympa.

- Dois-je me sentir spéciale ?

Il me sourit. Je rougis. Il me regarde avec insistance.

- Nous allons gagner cette guerre qui dure depuis trop longtemps. Et tu auras l'occasion de voir ton père autant que tu le souhaites. Si la malédiction est levée, ça sera plus simple.

Il n'est pas conscient qu'ils n'ont pas le Snaker. Mais je ne peux pas le lui avouer. Ma propre vie est en jeu. Je baisse le regard déçu.

- Hé, c'est une bonne chose, me rassure-t-il.

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