I don't wanna be up, up no more

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Louis avait presque oublié à quel point une bonne douche était bénéfique. Il sentit ses muscles se relâcher sous l'eau, comme si la pression s'envolait de son corps endolori. Néanmoins, il demeurait l'appréhension de sa future discussion avec le blond. Il se doutait qu'il l'attendait au même moment, tapant probablement du pied comme il le faisait toujours lorsque stressé. Louis songea quelques secondes qu'il en connaissait beaucoup trop sur son ami et ses petites habitudes futiles. Comme si une partie de son cerveau était dédicacée à entreposer plein de petites informations inutiles sur Maxime...

Il n'y songea pas plus et laissa sa tête se vider. Il avait mal un peu partout, son corps lui criant d'arrêter tout; il ne pouvait pas. L'anxiété monta en lui à nouveau à la pensée de sa vidéo non terminée, mais il la chassa. Il n'y pouvait rien; pas avec Sora dans sa demeure.

Une dizaine de minutes s'écoulèrent et Louis fut son entrée dans le salon, fraîchement lavé et cheveux soyeux. Il observa la mine affaissée de son amie et fut empli d'un sentiment de culpabilité. Il connaissait bien cet air; celui que Maxime affichait lorsqu'il était inquiet. Sa colère de plus tôt n'avait été qu'un subterfuge involontaire pour masquer son inquiétude et sa peine. Le blond avait toujours été du genre à se soucier de tout le monde, voir un peu trop, et surtout de ses amis. Le plus petit réalisa que son collègue avait quitté sa maison pour venir dans la sienne, s'occuper de lui, même faire le ménage, alors qu'il devait avoir beaucoup à faire de son côté. Il sacrifiait son temps pour s'assurer que Louis allait bien, et lui insistait immédiatement pour travailler. Il se sentait si coupable.

Louis prit place aux côtés de son ami, regardant le sol. Il sentait son regard sur lui, mais ne dit rien, il attendait que son acolyte parle.

-Louis, tu sais quelle date on est?

Ledit garçon secoua la tête de gauche à droite, signifiant sa réponse négative. La voix de Sora était plus calme cette fois-ci, mais il ne leva toujours pas le regard.

-Tu vois? Tu perds la notion du temps. C'est grave! Qu'est-ce qui se passe avec toi?

Le franco-japonais prit quelques secondes pour réfléchir. Que dire? Voulait-il en parler? Comment expliquer ces sentiments en lui?

-Je suis fatigué, lâcha-t-il en un souffle.

L'incompréhension était claire sur le visage de Sora, tout comme l'inquiétude encore présente.

-C'est tout? Ça fait pas de sens mec. Si t'es fatigué, va dormir, pourquoi tu travailles autant?

Louis se gratta la nuque, cherchant ses mots alors qu'il croisa le regard doux de son homologue.

-Non mais, pas genre fatigué en mode je veux dormir, plus genre... Une inspiration, son regard s'éparpillant dans la pièce. Genre de tout. J'ai plus envie de travailler, je...Je m'amuse même plus à faire ce que je fais, tu vois? Mais je peux pas laisser tout tomber. J'ai du chemin à rattraper, j'ai pas été assez performant ou intéressant, je peux pas juste laisser mon travail aussi peu adéquat, je fais de la merde et...Et...

Ses mots ne venaient pas plus que ça, c'était si dur à expliquer. Un peu honteux, aussi. Il retenait son souffle alors qu'il regardait le sol.

-Tu veux arrêter?

-Non...Enfin...Oui, je...J'en sais rien...

Une main se posa sur son dos et le caressa doucement.

-T'aimes ce que tu fais? Fin, les sujets dont tu parles. T'aimes faire découvrir le japon aux gens?

-Bien-sûr! C'est super, mon public est pas le plus grand mais ils sont des amours et oui...

Louis tentait de se comprendre lui-même. Rien ne faisait de sens dans sa tête. Il aimait ce qu'il faisait, le sujet le passionnait, son public était super...Pourquoi n'était-il pas satisfait? Pourquoi vouloir arrêter et se sentir aussi lassivé?

-Tu te donnes trop, Louis. Ton travail est correct comme il est. Pas besoin de travailler jusqu'aux petites heures du matin et de prendre 8 tasses de café pour produire du bon contenu. Calme-toi, équilibre ton horaire pour avoir un temps de travail et un temps de repos convenable. Tu te sentiras mieux. Travaille moins fort, te stresse pas et ça va aller.

Ces mots touchèrent Louis en plein cœur, mais de la bonne manière. Il sentait toute la bienveillance de Maxime à son égard, sentait à quel point il tenait à son bien-être. Ses mots étaient plein de bon sens, et Louis se dit qu'il allait essayer. Maxime avait raison, il devait prendre soin de lui.

-Et je sais que ça te stresse, donc montons la ensemble ta vidéo, ce soir. Mais avant, repose-toi. Je vais t'aider. Je serai là pour toi.

Louis hocha la tête. Il se sentait bien moins anxieux désormais, et remerciait silencieusement son ami. Ça allait aller.

Mᴇʀᴄɪ °Sᴏʀᴏᴜɪs°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant