Chapitre II.

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Année 791.

Gisla n'avait cessé de marcher depuis le matin, elle s'était levée à l'aurore alors que tout le monde dormait et n'avait pas arrêté de déambuler dans le château. Passant d'abord par les cuisines, elle avait croisé le cuisinier et son apprenti. Elle s'était préparé son déjeuner matinal qu'elle avait avalé d'une traite avant de repartir comme elle était venue.

Elle avait ensuite pris le temps de discuter avec le personnel du château. Gisla prenait plaisir à découvrir la vie de ses valets, les gens l'appréciait pour cela, d'être à leur écoute et qu'on s'intéresse à eux. Ils compatissaient pour elle d'être marié à un tortionnaire, ils savaient que son sort n'était malheureusement pas différent du leur.

Mais ce jour-là, ce n'était pas pour en apprendre plus à leur sujet qu'elle leur posait des questions, plutôt que pour se changer les idées.

Le soleil avait décliné et à présent, elle faisait les cent pas dans sa chambre sous les yeux de Liliola qui la priait de s'arrêter.

« Ma Dame, asseyez-vous. Vous portez un enfant, tous ces efforts son mauvais pour lui.

- Justement, c'est de cet enfant qu'il s'agit. Je vais bientôt accoucher. Et si c'était encore une fille ? Je ne supporterais pas qu'on m'en prive de nouveau. Je pourrais fuir ?

- N'y pensez pas. Le roi enverrait la garde. Même à cheval ils vous rattraperaient en quelques heures, voir en quelques minutes avec moins de chances.

- Oui mais...

Gisla baissa les yeux et constata avec horreur qu'elle venait de perdre les eaux.

« Oh non, non, non, pas maintenant »

- Je vais chercher des linges propres et de l'eau et envoyer quelqu'un chercher la Nonne Agnès.

Le Roi Éric, réveillé par des cris, se leva de son lit, furieux. Il se dirigea en direction de ces derniers et poussa violement la porte de la chambre de sa femme en arrivant devant.

« Quels sont ces hurlements, j'espère que l'excuse est bonne ou je vous ferais pendre. Mon sommeil est précieux » cria le Roi.

- Ma Dame la Reine est en train d'accoucher, lui appris Liliola.

- Enfin ! Envoyez quelqu'un me prévenir lorsque mon fils sera née.

- Bien mon Seigneur, dit-elle en s'inclinant respectueusement.

Le Roi referma la porte et retourna dans sa chambre.

Agnès, placée entre les deux jambes de Gisla voyais la tête qui commençait à sortir.

« Poussez Gisla, je vois la tête, poussez »

La Reine poussa de toute ses forces, encore et encore en tenant fermement la main de

Liliola, qui elle, ne la sentais plus mais supportais pour sa Reine.

La Reine finit par accoucher et la Nonne Agnès et examina le bébé pour voir s'il était en bonne santé. Et à pars une tache de naissance sur la cuisse droite rien n'était à signaler. Puis elle posa le bébé sur la poitrine de sa mère. En le voyant, Gisla se mit à pleurer. Mais pas de joie, ni de douleur, mais à cause de ce qu'il était, une fille.

« Je ne veux pas que tu meures aussi » pensa-t-elle.

Gisla se leva avec difficulté, elle souffrait mais prenais sur elle. Elle voulait sauver la vie de sa fille.

L'héritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant