White book // Fred Weasley

Chapitre 13

Fred Weasley courrait presque.

Elle ferma simplement le livre.

Il marchait dans les couloirs aussi vite qu'il le pouvait.

Elle se leva.

Il arriva devant la bibliothèque.

Elle sourit à Madame Pince et fit demi-tour.

Il était tellement excité qu'il ne la vit pas.

Elle percuta un torse de plein fouet.

Il fut coupé dans son élan.

- Oh excuse-moi, dit-il sans vraiment la regarder.

Elle leva les yeux vers lui et le reconnus immédiatement. C'était l'un des jumeaux Weasley. Elle se l'était déjà pris auparavant, quatre jours avant plus précisément.

- Encore toi, sourit Liliane en regardant le rouquin.

Interloqué, il décida de baisser la tête. Il fut surpris, autant surpris que la dernière fois de la voir. Étonnamment, il pensa la même chose que Liliane. Encore elle.

- On ne fait que se rentrer dedans ces temps-ci, dit-il gêné. Désolé.

Fred était gêné. Oui. Il était gêné de se retrouver face à elle, encore une fois. Il était gêné en repensant les paroles que son ami lui avait balancé. « Elle ne s'appelle pas juste mini-Rogue ».

Il ne sait pas si c'est le sourire de la serpentard ou ses tendres yeux verts mais il la trouva instantanément moins dangereuse que ce que tout le monde prétend. Assez proche d'elle, il parvint même à apercevoir quelques tâches de rousseur sur son nez.

Il ne savait pas trop comment réagir. Et elle non plus, visiblement.

Elle était comme paralysée devant lui. Elle avait son regard planté dans celui du gryffondor et pour la première fois depuis longtemps, elle ne vit pas cette terreur habituelle. Il n'avait pas peur, contrairement à la dernière fois qu'ils s'étaient croisés.

- Je... Je vais y aller, avait-elle finalement dit, trouvant la situation assez gênante comme ça. Bonne journée...

Elle marqua une courte pause pendant laquelle elle sembla réfléchir. Fred comprit et lui sourit amicalement :

- Fred. Moi c'est Fred.

Elle ne répondit rien, se contentant de lui sourire. Il ne le sait pas, mais ce fut l'une des rares personnes à lui adresser la parole. Lui adresser un regard. Lui adresser un sourire. Elle ne comprit pas pourquoi il ne l'avait pas regardé comme tout Poudlard le fait. Elle ne savait pas ce qui avait changé. Mais elle ne préféra pas y penser.

Fred se retourna vers Madame Pince après avoir vu la chevelure rousse de mini Rogue - Liliane- disparaitre dans les couloirs. Il découvrit le visage de la bibliothécaire. Blanc. Livide. Blafard. Il cru un instant qu'elle venait de voir un fantôme ou pire, Voldemort.

- Tout va bien ? S'enquit-il de demander en s'approchant.

Elle secoua la tête et sourit, comme si cet évènement ne c'était jamais produit.

- Oui, tout va bien. J'étais... ailleurs.

Elle sourit doucement, ayant vu la scène se dérouler devant ses yeux. Elle savait pertinemment qui ils étaient. Elle savait que les écrivains du livre s'étaient rencontrés, sans faire exprès.

Il la trouvait tout particulièrement étrange aujourd'hui. Mais il ne dit rien. Il se contenta de prendre le livre qu'elle lui tendit. Il l'avait tellement attendu, ce livre. Elle avait attendu quatre jours pour lui répondre. Quatre jours qu'il revenait sans cesse à la bibliothèque. Quatre jours qu'il se demandait pourquoi elle ne lui répondait pas. Quatre jour qu'il était désagréable et quatre jours qu'il semblait même inquiet.

Il avait inquiété son jumeau et Lee, tellement il paraissait ailleurs.

- Ce livre te rend dingue, avait sourit Lee.

- Non je suis juste...

- Triste ? Inquiet ? Fâché ? Avait dit George en le coupant. Par Merlin, tu tiens à cette fille plus que ce que je croyais.

Et lui donc. Il s'en était aperçu. Durant ces quatre jours, Fred Weasley avait perdu de sa bonne humeur, de sa joie de vivre communicative. Il semblait ailleurs. Ron a même dit qu'il ressemblait à Hermione tant il cogitait. Il avait tant de questions en tête et maintenant qu'il a le livre en sa possession, il allait enfin avoir des réponses.

***

- Regarde-moi ce sourire, lança Lee en regardant son meilleur ami rentrer dans leur chambre.

- Ce sourire rime avec livre, ajouta George.

Fred ne put s'empêcher de souffler. Leurs remarques l'exaspérait.

- Alors, pourquoi t'a-t-elle nié pendant quatre longues journées ?

- Je ne sais pas. Je n'ai pas encore lu.

Fred s'assit sur son lit, en tailleur. Les garçons se moquèrent gentiment de lui et reprirent leurs occupations. George s'occupait de peaufiner un nouvel objet que lui et son jumeau avait crée tandis que Lee terminait un devoir à la hâte.

Cher sorcier,
J'espère que tu vas bien ?

C'était la première fois qu'elle lui avait écrit cette phrase.

J'ai mis du temps à te répondre. Tu as du t'en apercevoir, je pense. Je m'en excuse.

Il ne manquerait plus que ça, pensa Fred.

J'ai été prise de court. Ta question sur le bal d'halloween m'a travaillé l'esprit pour la simple et bonne raison que je déteste ces évènements.

Il ne put s'empêcher de sourire. Au fond, il s'en doutait.

Je ne suis pas ce genre de fille à s'extasier devant une danse, à m'imaginer au bras d'un beau et gentil sorcier et à apprécier la compagnie.

Je pense que tu commences à cerner ma personnalité : calme, solitude et livres sont mes trois mots d'ordre.

Il le savait. Il aurait pu parier 100 galions qu'elle n'aimait pas cette fête.

Mais bizarrement cette année j'ai envie d'y aller. Non pas pour les raisons que je t'ai cité précédemment car je ne serai jamais cette fille nunuche.

Un rire sortit par mégarde du corps du gryffondor. Il attira les regards curieux de ses acolytes. Ils chuchotèrent des « qu'est-ce qui te fait rire comme ça ? » qu'il préféra ignorer.

Mais j'ai décidé d'y aller car tu seras là.
Tu as changé quelque chose, ce livre a changé beaucoup de chose pour le moment. Tu me fais sourire à travers des lignes et rien que pour ça, j'irai.

Il ne s'attendait pas à une telle révélation si bien qu'il du relire deux fois ce paragraphe.

Je te mentirai si je te disais que je me réjouis. Mais d'un côté, j'ai envie de danser et de savoir que quelque part dans cette salle, tu me regarderas peut-être.

Voilà pourquoi j'ai si longtemps attendu avant de te répondre. Je ne savais simplement pas si j'irai à ce bal.

J'espère que je suis excusée ?

Il passa ses doigts sur les derniers mots de la lettre avant de sourire. Elle ne signait toujours pas ses fins de page.

- Alors, ça valait la peine d'attendre quatre jours ? demanda Lee sortant Fred de ses pensées.

- Oh que oui.