Chapitre 4. Escalade.

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Thomas.

Le parfum de Hope était devenu une constante, un repère, et les jours où il n'en mettait pas, demeurait celui de sa peau, iodé et masculin.

Le souffle de Hope faisait enfler mes poumons.

La voix de Hope, familière et chaude, était le plus doux des sons à mes oreilles si sensibles, à égalité avec le ressac de l'océan.

Samedi, quand nous avons surfé ensemble, je me suis de nouveau souvenu que c'est grâce à lui que je n'ai pas sombré. Cependant, il me manque encore quelque chose. Après m'être avoué que je l'aime, je veux embrasser Hope Leighton.

Je voudrais qu'il soit amoureux lui aussi et mon intuition aiguisée me chuchote qu'il l'est.

Lorsque nous nous sommes dirigés vers les rouleaux, Hope a aimé que je le prenne par le cou comme il a pris mon cœur. Le toucher provoque désormais des déferlantes dans ma tête et dans le bas de mon corps. Mon épiderme est en fusion. Mon sang bouillonne, mes nerfs frémissent, mon rythme cardiaque s'affole.

À un moment donné, Hope s'est arrêté de marcher vers le Pacifique. Je savais qu'il me contemplait, et la façon dont il me contemplait. Il y a eu de l'électricité et des éclairs jusque dans mon aine.

Pourtant, je ne suis pas pleinement heureux de la façon dont nous avançons, tous les deux. Je sens qu'il ne me raconte pas tout à propos de Mallory, qu'il se retient, parce que c'est son jumeau et parce qu'il culpabilise. Je pense que Mallory lui fait plus de mal qu'il ne le dit, mais que Hope minimise les faits auprès de moi. Je le sens car ma connexion avec lui est élevée et qu'en ce moment, elle est bien plus puissante que celle qu'il a avec Mallory.

Hope.

Ce lundi matin, je pris soin de me lever après le départ de maman et d'Avery, grâce à mon alarme. J'avais fait un effort considérable pour paraître comme d'habitude tout le reste du week-end. Mallory, manifestement, souriait sans effort. J'avais dû être terne par rapport à lui, mais personne ne m'avait posé de question.

Dès que la porte se referma, j'allai boire vite fait un jus d'orange et manger quelques céréales arrosées d'un peu de lait. Puis je m'enfermai dans la salle de bain que je partageais avec Mallory, malheureusement. Je vérifiai d'abord mon corps. Toujours pas d'hématomes trop voyants, juste une contusion près d'un genou, et un bleu dans les côtes, à droite. Rien qui pouvait faire songer à un passage à tabac. Je mis ensuite un quart d'heure pile pour me doucher et m'habiller.

Lorsque je sortis, je vis que la porte de Mallory était toujours fermée. Je poussai un soupir de soulagement et rentrai dans ma chambre. Je résistai à l'envie de pousser le verrou et de mettre une chaise sous la poignée. En cas de retour intempestif de maman ou Avery, qui avaient le chic pour toujours oublier quelque chose, j'aurais du mal à trouver une explication convaincante à mon acte.

Je m'installai devant mon ordinateur, posé sur mon bureau. J'avais des cours en ligne à bosser. Bien vite, je m'immergeai dans mon travail d'étudiant en marketing. Quand j'entendis ma porte s'ouvrir doucement, je me figeai. Ce n'était ni maman ni Avery.

— Tu vas tomber, Hope, murmura une voix dans mon dos, aux intonations glaçantes. Tu as un putain de faux prénom. Hope (NDA: Espoir). Tu tomberas comme je suis tombé, y'a pas de raison, grinça Mallory.

Il me saisit soudain par mes boucles, et me tira la tête en arrière, puis me cogna le front contre le bureau, mais pas trop fort. Pourtant, j'eus l'impression qu'il s'agissait d'un crash, que j'étais au volant et que ma voiture s'écrasait contre un arbre. Même si j'explosais en plein vol, je tomberais en morceaux qui auraient en eux des souvenirs de Thomas. Et c'était tout ce qui m'importait. Mon équilibre, ma compensation.

L'un est mon double, l'autre mon trouble, roman édité, 5 chapitres disponibles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant