Chapitre 15

916 66 0
                                    

AJA

La journée a été épuisante

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

La journée a été épuisante. Heureusement, la pluie qui nous a surprise a été relativement brève. Il est maintenant presque dix-huit heures quand nous quittons enfin les lieux. Je souffle de soulagement lorsque nous nous embarquons enfin dans la voiture de Délia en direction de sa maison. Installée sur le siège arrière, je m'allonge et sors mon téléphone pour répondre enfin au SMS de Côme. Après quelques échanges, on se met d'accord sur un lieu de rendez-vous.

_ 'Tu sais comment tu t'habilles pour ce soir ?' demande Délia en démarrant le moteur.

_ 'Pour ?' Demande-je en oubliant que personne n'était encore au courant de mon deuxième rendez-vous.

'Ah...euh non, mais je trouverai bien un truc sympa à me mettre sur le dos' me rattrape-je maladroitement.

La vérité est que j'accorde plus d'importance à mon second rencard qu'au premier. La vérité est que je suis trop fatiguée – ou peut être trop lâche ? – pour confronter Délia au sujet de Hugo. La vérité est que j'ai du mal à oublier Hugo. Depuis l'autre soir, ce dernier hante inlassablement mes pensées, et j'ai beau lutter contre cette attirance mais ce fut un échec. J'ai honte. Et ça m'irrite de savoir qu'il m'attire autant alors que je sais pertinemment qu'il n'y aura jamais rien de sérieux entre nous. Je ne veux rien de sérieux en ce moment. Je veux oublier le député, les préparatifs du mariage de Délia, Joan, les réflexions redondantes de tante Liv', ma vie d'expatriée en France. Bref tout. Et visiblement, il n'y a que Hugo qui me fasse m'évader. En même temps c'était tellement le calme plat dans ma vie que cette montée subite d'adrénaline me fait virevolter, planer, trembler, revivre. A l'instar d'un bucher réchauffant en pleine tempête de neige, je me laisse prendre au risque de me bruler, prisonnière de mon propre sort.

Pourtant je sais que je me mens. Ma mission initiale de le repousser sans me laisser prendre au jeu est en train de faillir à mon plus grand désespoir. Hugo n'est pas quelqu'un sur qui tu peux compter me somme ma conscience. A force d'étouffer ma raison sous un oreiller de plaisir sexuel, elle peine à tenter une énième tentative de plaidoyer pour me rappeler mes principes ou alors serait-ce pour me juger ?

Je l'envoie paitre lamentablement. Je la laisserai me juger plus tard.

_ 'Dans tous les cas, interdiction de sortir sans que Salomé et moi validions ta tenue.'

_ 'Reposes-toi Délia si tu ne veux pas arriver à la cérémonie avec des valises sous les yeux.' Tente-je pour forcer ses pensées à se focaliser sur une crise fabriquée mais suffisamment pertinente à ses yeux pour m'ignorer ce soir.

'Plutôt que de te focaliser sur moi, occupes-toi de te détendre quand on rentrera. Toi qui fatigues qui veut l'entendre avec ce fichu concept du beauty sleep, tu devrais suivre tes propres conseils.' Continue-je diaboliquement.

Je me redresse et pose délicatement mes mains sur ses épaules.

_ 'Arrêtes, tu veux que je m'endorme au volant ou quoi ?' Ricane-t-elle. Et plus sérieusement elle jette un regard bref à Salomé pour avoir son avis sur l'état de ses yeux. Elle me demande également de les inspecter à travers le rétroviseur interne.

Les Clichés du PlayerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant