Samedi 01 novembre 2019

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Coucou, tu veux faire un tour dans un bar à jazz ce soir ?

C'est le message que m'a envoyé Samuel à 14 heures, et auquel j'ai répondu il n'y a que deux heures. Et depuis une heure, je choisis ma tenue. J'ai finalement opté pour un pantalon délavé et troué, avec un top fleuri. J'ai simplement remit mes cheveux blonds et relativement courts derrière mes oreilles (Lucie me les a coupé en carré en août), et je me suis appliqué du rouge à lèvres rouge. Samuel est venu me chercher à 19 heures et on est allés tous les deux dans un bar qu'il a trouvé récemment, réputé pour ses groupes de jazz excellents. On s'est assis à une petite table, on a commandé du vin (pas cher, on est tous les deux fauchés) et  on a écouté la musique qui résonnait dans nos oreilles en fumant. C'était une ambiance super chaleureuse, tous le monde souriait et parlait avec vivacité dans des débats.

« Alors, t'aimes bien ce lieu de rendez-vous ? », il m'a demandé en dégustant chaque couleur de la salle.

« Donc, c'est un rendez-vous ? », ais-je reprit d'un ton narquois.

Il a esquissé un sourire, comme s'il était démasqué, a tiré une dernière taffe avant d'écrabouiller sa clope dans le cendrier.

« Tu m'accordes cette danse ? », m'a t'il demandé en me tendant la main tout d'un coup.

Je n'ai même pas réfléchi, je lui ai donné la mienne.

« Avec plaisir. »

Il s'est levé, en contournant la table, et m'a emmené juste devant les chanteurs, où il y avait un espace libre. J'étais un peu gênée parce que les gens devaient se demander ce qu'on faisait, et puis il a pressé son corps au mien. Là, le reste n'existait plus parce que mes hormones étaient en totale ébullition, rien qu'en pensant à mes seins collés à son torse. Il m'a fait tourner sur moi-même, m'a prit dans ses bras, m'a lâché, a galeré quand même un petit peu. J'ai rajouté mes petits pas, et on a fini en rythme sur la musique, à fond dedans. Le pianiste, amoureux de son instrument, tapant sur ses touches avec passion, nous a souri et nous a fait un clin d'œil. J'ai éclaté de rire et on a dansé toute la soirée. Pleins de gens se sont même joint à nous. Je me sentais hyper bien, dans les bras de Samuel autours de toute cette populace qui partageait avec nous le goût du jazz.

« Regarde, ils sont tous là pour nous. », m'a chuchoté Samuel en me faisant tourner sur moi-même.

Quand on est revenus à notre table, on haletait tous les deux et on était bien contents de pouvoir s'asseoir.

« Alors ? », il m'a demandé le sourire jusqu'aux oreilles, très fier de lui.

« Pas mal pour un amateur. », j'ai dis pour l'enquiquiner.

Il a soufflé lourdement pour marquer ma bêtise et s'est écrié sur le champs :

« Tu mens ! J'ai dansé comme un Dieu. »

J'ai éclaté de rire et j'ai continué de boire mon vin, reprenant mon souffle. On est partis vers environ onze heures, et on a déambulé un peu dans Paris avant de retourner chez nous. L'air était assez frais, mais on vient de sortir de l'été du coup c'était une fraîcheur douce.

« Merci de m'avoir emmenée là-bas, c'était trop cool. »

« Tu n'étais jamais allée dans un bar à jazz ? »

« Jamais. C'est un bon début. »

« Avec le meilleur professeur. »

« Rêve toujours. », j'ai pouffé en lui donnant une tape derrière la tête.

On a continué de marcher, dans un silence plutôt confortable, jusqu'à ce qu'il dise :

« On rentre ? »

J'ai hoché la tête, et il m'a raccompagné à ma porte (ce qui est plutôt drôle, vu qu'il habite juste au dessus). J'ai ouvert ma porte, mais très sincèrement, je n'avais pas du tout envie de rentrer. J'avais envie de rester avec Samuel, qui me fait sentir si bien. Il me regardait, lui aussi. Son regard avait changé du tout au tout, et je sentais qu'il avait envie que je reste, lui aussi. Là, j'ai compris que je ne me faisais pas des films ! Ouf, parce que ça me stressais un peu. On n'a rien dit, je me suis juste appuyé sur ma porte d'entrée. Il me regardait dans les yeux, avant de parcourir mon visage avec son regard. Ça n'était pas gênant. En tant normal j'aurai été agacée de voir qu'on m'examine sous tous mes angles, mais il le faisait vraiment d'un ton doux. Alors j'ai souri et je l'ai laissé me détailler le pif et les sourcils.
Puis il a regardé mes yeux, ma bouche (comme s'il était pendu à celle-ci) avant de revenir à mes yeux. Il a avancé sa tête, doucement, et a fouillé dans mon regard pour savoir s'il pouvait m'embrasser. Dieu merci, parce que je sais que plusieurs mecs demandent s'ils peuvent nous embrasser. C'est hyper mignon, vraiment, mais notre jeu avec Samuel était surtout visuel et tactile, et je crois que parler aurait été de trop, comme rompre un certain charme qui s'était instauré.
Je suis certaine que, ma bouche déjà entrouverte, mes yeux qui n'attendaient que ça, l'ont vachement encouragé à m'embrasser. Mais j'ai quand même posé ma main sur sa joue, très tendrement, pour faire le premier pas et sceller nos lèvres. Les siennes avaient un goût sucré. Notre baiser était très doux, très mignon. Il m'a fait des chatouilli dans le bas du ventre. On a du s'embrasser comme ça au moins vingt secondes, et puis nous nous sommes décollés l'un de l'autre.

« Dors bien. », il m'a chuchoté, du rouge à lèvres accolé sur la bouche.

« Fais de beaux rêves, Dieu de la danse. », j'ai dis en rigolant d'un ton amusé, en ne comptant certainement pas lui révéler qu'il était rempli de maquillage.

Et même comme ça, il était quand même hyper sexy.

En refermant ma porte, j'étais dans un rêve. Vraiment. Je venais de passer une soirée incroyable, avec un mec qui me plaît. Même plus, sacrebleu, je ne sais pas ce qu'il m'a fait mais j'ai l'impression qu'il est plus qu'un simple petit kiff. Son baiser a réveillé tout mon romantisme, tout mon désir, et a ré-activé pleins de mécanismes dans mon body. Parce que clairement, embrasser des mecs que tu trouves mignon et c'est tout, c'est pas pareil. Du coup, je me suis direct empressée de tout t'écrire pour mettre du clair dans mes idées.
Ce que j'en conclus, et ce qui me ramène avec mon idée initiale, c'est que j'aime vraiment beaucoup Samuel. Ça ne m'aide absolument pas à avancer, mais au moins c'est certain.

The secret diary of OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant