Chapitre 5

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Arrivé à la prison de joliet, j'avais l'impression que Dieu m'avait puni en m'envoyant en enfer ! Tout était horrible : les prisonniers, les gardes, la bouffe, bref... c'était pire que la mort ce foutu trou à rat. Impossible de ne pas devenir fou dans ce mouroir. Impossible de repartir sans aucune séquelle, c'était comme être torturé inlassablement. Aucun répit, jamais de pauses, jamais de vacances...

Je me souviens encore du premier jour. En sortant de la voiture des flics, la première chose que je dû faire : me déshabiller à l'entrée de la prison avec les autres nouveaux prisonniers, enfiler cette horrible tenue à rayures noires et blanches et ensuite, une fois que cela était fait, on nous accompagna directement à notre cellule. Joliet était une prison immense comptant plus de mille détenus en 1913. La prison avait une allure de maison hantée plus épurée et plus grande. L'ambiance qui s'en dégageait générait beaucoup d'inquiétude. Mais ce n'était rien comparé à ce qui s'y passait... Ce lieu sale, sombre et sévère était plus qu'une prison, c'était l'endroit où l'on refusait l'accès à l'espoir. La prison était coupée en deux partie : l'une pour les prisonniers de plus de vingt et un ans et l'autre pour les prisonniers de moins de vingt et un ans. J'étais évidement avec les mineurs. Malheureusement, ça n'a pas changé grand chose à mon séjour là-bas, loin de là...

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Dans ma cellule, j'étais avec deux autres gars. Le premier, lui aussi était Rital. Pasquale Tornelli, qu'il s'appelait. Il était âgé de dix-neuf ans, originaire de Palerme en Sicile et à l'âge de cinq ans, il avait immigré à New York et y avait vécu pendant douze ans avant d'être envoyé en prison à l'âge de dix-sept ans ans pour un braquage de banque à Chicago qui avait mal tourné. Le deuxième s'appelait Marcus A'lamar Winston. Il avait dix-huit ans. C'était un Afro américain du quartier de Bronzeville à Chicago. Lui, on l'avait envoyé en taule pour avoir donner une raclée à un Irlandais de bonne famille au milieu du marché du centre ville parce que ce dernier c'était moqué de sa couleur de peau. J'ai envie de dire, pas étonnant venant d'un Irlandais... Enfin bon... revenons à nos moutons, ou plutôt, à notre prison...

Mes premiers jours en prison furent très difficiles... Tous les soirs lorsque je m'endormais, les larmes coulaient sur mes joues. Je n'arrêtais pas de penser à ce que je venais de faire et je m'en voulais terriblement. J'avais beau prier, supplier Dieu, rien ne pouvait changer quoi que ce soit à ma situation. Personne sur Terre n'était capable de ramener le mec que j'avais tué à la vie, et je serais obligé de vivre avec ça le restant de mes jours. Un poids très lourd qui me musclerai, me fortifierai mais aussi, m'userai jusqu'à la fin de ma chienne de vie...

Ce sentiment de culpabilité m'empêchait de dormir et même de manger ou de parler avec mes compagnons de cellule... Je pensais aussi à ma mère et ça me faisais un mal de chien. J'avais tout gâché. J'essayais de faire passer mon silence pour celui d'un gros dur associable plutôt que celui d'un jeune homme perdu, ne trouvant plus de sens à rien et prêt à s'effondrer. Les dernières paroles de ma mère résonnaient dans ma tête chaque seconde et je les ressentais comme des coups de poignard en plein cœur. Des coups lents mais violents, des coups précis mais brutaux, une douleur juste assez forte pour me donner de violents maux de ventre et des nausées, mais pas assez puissante pour me dévorer totalement ou me mettre K.O. à cent pour cent ; Juste de quoi continuer à subir...

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Joliet était connue pour être une prison très violente, brutale, sans compromis, incisive, impitoyable et malheureusement, j'ai pu en faire la terrible expérience, et plus d'une fois... En une semaine, je n'avais pas adressé un seul mot à qui que ce soit. J'étais seul avec mes pensées. Chaque jour était long et toujours avec le même programme : réveil à six heures, travail éprouvant à l'extérieur jusqu'à midi, à midi pause de quarante-cinq minutes au réfectoire avec tous les prisonniers et ensuite, l'après midi, de nouveau travail à l'extérieur jusqu'à dix-sept heures et ensuite, la douche et le repas du soir à dix huit-heures au réfectoire et le coucher à vingt heures et ça tous les jours, jusqu'à la fin de l'incarcération.

Jusqu'au dernier roundOù les histoires vivent. Découvrez maintenant