Alors que je me remettais tout doucement de la mort de ma mère, un événement changea de manière radicale notre pays. Le 17 Janvier 1920, prit effet le dix-huitième amendement qui interdit à l'échelle nationale, la production, l'importation, le transport et la vente de boissons alcoolisées. Le but de cette réforme : éviter la perversion de la jeunesse dans les déboires de l'alcool et limiter la criminalité. Et bien on peut dire que l'État s'était planté en beauté parce que Chicago, comme toutes les grandes villes américaines, ne respecta guère cette mesure!
En effet, des milliers de bars clandestins furent créés dans tout le pays et surtout, la mafia devint quasi inarrêtable. Pire, elle dirigeait le pays. Chicago devint en quelque sorte, la capitale du péché, comparable à "Sodome et Gomorrhe"... Cette année, 1920, changea à tout jamais nos vies. Chacun choisit sa route : Giovanni partit à Los Angeles pour tenter sa chance à Hollywood, Ciro qui s'associa avec Pasquale ouvrit un bar clandestin avec l'accord de Johnny Torrio et Colosimo, Tony quitta le boulot de son père et commença les paris clandestins et la vie de mafioso car au fond, l'argent facile l'avait toujours attiré. Je n'approuvais pas son choix, détestant la Mafia, je ne cessais d'essayer de le dissuader mais il était libre de ses choix et je ne voulais pas qu'on soit en désaccord. Pour ma part, je travaillais en tant que docker près de Chicago river.
Je n'étais pas encore prêt pour m'entraîner. Il fallait que je retrouve une vie stable avant et Dome' le savait bien. Chaque soir, quand je terminais le travail, je passais devant le salon de coiffure de mon oncle et je voyais cette fille, Laura. Je n'osais pas allez lui parler alors je me contentais de lui sourire et elle faisait de même. De temps en temps, nous nous croisions et on se saluait brièvement, nos regards se croisaient, plongeaient l'un dans l'autre, et je sentais que tout n'attendait que le moment ou j'engagerai la discussion. Je savais qu'un jour je devrais tenter quelque chose, mais, à ce moment là, je... J'avais trop de choses à remettre en ordre dans ma tête. Je n'étais juste, pas prêt.
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Un soir en rentrant du boulot, Tony vint me voir à l'appart que je louais près du salon de coiffure de mon oncle, car il savait que je n'avais pas trop le moral. Il m'invita alors au bar clandestin de Ciro et Pasquale pour me changer les idées. Il m'avait acheté un costard tout neuf pour l'occasion. Malgré le fait que je n'étais pas un grand fêtard, je finis par accepter car j'avais besoin de penser à autre chose. On était le 16 février 1920, ça faisait presque quatre mois que j'étais revenu à Chicago et je devais bientôt reprendre l'entraînement avec Dome'.
Arrivés dans le bar, il était vingt-trois heures trente à peu près. Il y avait pas mal de gens et tout le monde était bien habillé. Ciro et Pasquale nous réservèrent une table en première loges pour pouvoir profiter au mieux des différentes animations de la soirée. Je peux vous dire que les soirées dans ce bar, comme dans tous les autres bars clandestins à cette époque, n'étaient pas très catholique ! L'alcool, les filles, la musique, tout était complètement fou et tout le monde venait en profiter. Les parents laissaient leurs enfants dormir à la maison pour pouvoir s'amuser, les jeunes venaient danser et boire alors qu'ils n'avaient pas l'âge, les mafiosi venaient se pavaner, les filles portaient des tenues pour le moins osées... bref, la morale avait disparue. Pour vous dire, même des curés et des policiers venaient profiter de ce genre de fêtes débridées.
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Jusqu'au dernier round
Ficción históricaCette histoire suit l'épopée de Gennaro Figaricci, jeune immigré Italien vivant à Chicago dans le années 1900, dans le quartier de la Little Italy (quartier pauvre et violent au début du XX ème siècle). La mafia, le racisme et la cruauté mêlés à...