OS - Un Brin de Romance

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- Diana ! Anne ! Venez voir !

Après avoir déposé leur bouteille d'eau dans le ruisseau qui coulait devant la petite école d'Avonlea, les deux amies rejoignirent Tillie, Josie et Jane qui les avaient appelées depuis la droite du bâtiment. Elles semblaient regarder quelque chose d'accroché au mur.

- Il semblerait que quelqu'un ait ressuscité le panneau d'intentions en affichant un mot à mon sujet, leur expliqua nonchalamment Josie quand elles arrivèrent.

Anne dirigea son regard sur le tableau de bois, où on pouvait en effet voir, épinglé, un morceau de papier avec écrit "Billy a raccompagné Josie après le match".

- J'en ai des frissons, avoua Tillie.

- C'est scandaleux, non ? commenta Diana.

- Ça le sera quand tout le monde saura que c'est toi qui as écrit le mot, affirma Jane, agacée, en se tournant vers Josie.

- Tu es d'une sournoiserie, Jane, je suis sûre que c'est toi qui as mis ça sur le panneau, l'accusa Josie. Je ne vois pas qui d'autre m'a vue rentrer chez moi avec Billy.

Pour toute réponse, Jane leva les yeux au ciel, sachant pertinemment qu'il n'en était rien. Décidément, si Josie devait devenir sa belle-sœur, elle ne le supporterait pas.

- Tout le monde sera au courant, bientôt ! s'exclama Tillie sans pouvoir dissimuler un brin d'excitation dans sa voix.

- Ceci dit, reprit Josie, je pense que c'est dans notre intérêt, car nous devrions revendiquer nos bien-aimés. Le temps presse.

- À notre âge, on devrait déjà toutes être promises à quelqu'un ! renchérit Tillie.

- Ce serait dommage de devenir une vieille fille, ajouta sournoisement Josie en glissant un regard à Anne. Est-ce que c'est de famille, d'ailleurs ?

Anne ne daigna même pas répondre, se contentant de lui jeter un regard exaspéré. Josie ne grandirait donc jamais. Anne, en revanche, se fichait bien des piques de Josie Pye depuis longtemps. Elle n'était plus la petite orpheline accablée qui était arrivée à Avonlea il y avait quelques années de cela.

Tandis que les filles continuaient de discourir sur leurs futurs prétendants, Anne fit un rapide bonjour à Ruby qui venait d'arriver, avant de s'éclipser pour entrer dans l'école. Il faisait froid dehors, et la discussion manquait de romantisme. Un panneau d'intentions ! C'était une aberration ! Y avait-il pire moyen de faire sa déclaration ?

Elle se défit de son béret et de sa veste avant d'entrer dans la classe, où elle aperçut Gilbert, plongé dans un livre de médecine. Elle avait quelques scrupules à interrompre sa lecture, mais elle avait envie de compagnie ce matin, et Gilbert était une charmante compagnie. Enfin, disons qu'ils s'entendaient plutôt bien dernièrement. De mieux en mieux.

- Bonjour ! l'aborda-t-elle en souriant.

Agréablement surpris, Gilbert ferma son livre et se redressa pour lui répondre avec le même sourire.

- Bonjour !

- Aurais-tu l'amabilité de me sauver de l'ennuyeuse conversation de mes amies ? plaisanta-t-elle. Bien que je les aime beaucoup, s'empressa-t-elle de préciser.

Gilbert eut un petit rire.

- Ce serait avec plaisir. Mais, si je peux me permettre, de quoi parlaient-elles pour que tu veuilles les fuir à ce point ?

- Le panneau d'intentions (elle mima des guillemets avec ses doigts) est de retour, expliqua-t-elle d'une voix exaspérée. Il semblerait que ce soit un endroit où on est censé déposer des mots pour notifier à quelqu'un qu'on l'a remarqué. Un moyen de faire une déclaration. Mais, si tu veux mon avis...

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𝐔𝐧 𝐁𝐫𝐢𝐧 𝐝𝐞 𝐑𝐨𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞 | 𝙰𝚗𝚗𝚎 𝚠𝚒𝚝𝚑 𝚊𝚗 𝙴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant