MODHE

LES RÈGLES

''C'est vrai vos caractères sont pareils mais ne dit_on pas que les semblables se repoussent ?''

RÈGLES À SUIVREZ

N°1 Ma maison, mon espace. Ne toucher ni déplacer, ni changer quoique ce soit.

N°2 Ma chambre, mon intimité. Ne y entrer sous aucun motif.

N°3 Ta chambre, ton espace (pendant ton séjour). Y rester le plus possible (on ne saurait faire plus discret, toi qui parlait de discrétion).

N°4 Si une heure tardive te trouve hors de cette maison, pas la peine de rentrer cette nuit là, ici n'est pas un motel.

N°5 RESPECTER VIGOUREUSEMENT LES RÈGLES.

À la base la liste était bien plus longue, mais il dû la modifier et contracter le plus possible après le départ de Warren, se mémorant sa dernière phrase :<<Une dette mal payée reste une dette impayée .>>

Il avait déjà fait le plus dur en acceptant cette hôte, réduisant ainsi une tâche sur sa liste. Pouvait_il se permettre de fustrer celle-ci et risquer qu'elle aille tout relater à Warren qui s'empresserai alors de lui dire qu'il avait mal payé sa dette et se fesant qu'elle restait impayée ?

C'est dans cette état de pensée qu'il rectifia la liste de règles bien qu'elle soit toujours assez stricte; Seulement s'il pensait fustrer ou même hurter Celeste il se trompait totalement. Elle parcourait la feuille du regard, sans jamais froncer les sourcils, preuve qu'elle ne trouvait rien de choquant à ces règles.

La lecture achevée, elle posa le bout de feuille sur la table.

_Je m'attendais à plus rudes, l'avoua_t_elle très ouvertement.

Plus rudes ...Et bien ce n'est pas parce qu'il n'y a que cinq régles que forcément tu ne suivra que cinq régles. Crois_moi tu en suivras plus de cinq et cela sans t'en rendre compte, pensa silencieusement Modhe. Fallait qu'il joue sur la transparence, personne ne viendra lui reprocher d'avoir fait respecter des règles qui ne figurent nullement sur le contrat de règle. La tactique était simple, au fur et à mesure il créerait des situations qui feront qu'elle soit obligé d'adopter des règles officieuses, Tant pis pour elle si elle ne savait faire preuve d'intelligence dans ces situations là.

_Je compte sur toi pour le répéter à Warren s'il venait à découvrir l'existence de cette liste, maintenant signe à la fin de la page.

Elle s'exécuta toujours tranquillement. Les hommes comme Modhe elle en avait rencontré des piles ; elle savait exactement comment se comporter avec eux mieux, elle savait comment les causer du tords sans efforts. La plupart du temps on la qualifié de femme froide, de femme rigoureuse. Warren lui avait souvent parlé de Modhe, de son caractère sanglant, de son attitude désinvolte, de ses manières désobligeantes. Et il se trouvait qu'elle aussi avait des attitudes impudentes, des manières indélicates, un caractère de feu.

_Je pense que le vouvoiement s'impose. Nous restons, expliqua t_t'elle, des étrangers l'un pour l'autre. C'est vrai nous avons un ami commun mais est-ce suffisant pour ce tutoyer ?

Ces derniers mots surprirent Modhe. D'aussi loin qu'il s'en souvenait c'est_elle lors de sa petite présentation qui avait commencé avec le ''tu''. Et de plus pourquoi la vouvoyerait_il? Ça ne restait qu'une femme banale, comme toutes celles qu'il avait rencontré jusqu'ici. Elle aurait été une patiente, une cliente, ou une tierce personne dans le service public qu'il se serait plié à cette fichue règle de la société qui veut que l'on soit ''poli'' en utilisant le ''vous'' vis à vis des personnes inconnues. Mais les circonstances fesait qu'elle ne répondait à aucune de ces catégories.

_j'sais pas trop à quoi tu penses , je me rappelle que c'est toi qui as commencé avec le ''tu'', et rassure toi si tu ne l'avais pas fait je l'aurai fait. Vouvoie_moi si cela t'arrange pour ma part je continue avec le ''tu''.

_Comme vous voulez, poursuivit_elle l'air de rien. Et si tout à l'heure j'ai joué la carte des familiarités, c'était pour rassurer Warren qui craignait une certaine tension entre vous et moi : <<c'est vrai vos caractères sont pareils mais ne dit_on pas que les semblables se repoussent ?!!.>> Tels sont ses propos .

Ah c'est donc cela. Lorsque Warren disait :<<Vous avez plus en commun que tu ne le soupçonne.>> Il faisait allusion à leur caractère pareil. Modhe sentit un petit sourire se répandre sur son visage ; lui qui songeait à calibrer ses mauvaises manières enfin de moins la fustrer, voilà qu'elle lui révélait qu'il n'avait désormais plus besoin de retinir le babare en Lui votré, plus qu'elle même d'après ses dires appartenait à la même classe, celle des babares.

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Deux babares dans une même maison...de quoi s'inquiéter n'est-ce pas ??!