Douce fleur ²

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🌸 

  

Pourquoi revient-il déjà ?

Je ne suis pas prêt.

Ce n'est pas possible. Que m'a-t-il fait ?

  

_ Vous en avez parlé avec elles ? demande-t-il, à peine accoudé au comptoir.

_ Je travaille encore, Général, soufflé-je, amusé de le voir si impatient.

_ Très bien, alors nous en reparlerons la prochaine fois.

_ Vous ne veniez jamais avant, souris-je, timide. Est-ce pour l'alcool et vos hommes que vous venez à présent si souvent ?

 

J'aime l'entendre dire que je suis important à ses yeux.

Cela flatte mon ego, apaise mon coeur, et me rend euphorique.

Que m'arrive-t-il ?

_ Pourquoi posez-vous cette question, alors que la réponse est si évidente ? place-t-il, sérieux. C'est pour vous que je suis ici, ma douce.

 

Un petit rire s'échappe de ma gorge, bizarrement très heureux de cette réponse, et ensuite, les joues s'échauffant doucement sous son regard devenu bouillant, je me calme.

_ Est-ce qu'au moins vous avez réfléchi à ce que je vous ai demandé la dernière fois ?

_ La dernière fois ? répété-je, perdu.

_ Vos lèvres, Hoseok ma douce, susurre-t-il, louchant affreusement sur celles-ci. Je veux au moins goûter vos lèvres.

_ Je ne suis pas une courtisane au cas où vous l'auriez oublié, soufflé-je, tremblant, nerveux, et quelque peu irrité.

  

   

Irrité, mais contre qui ?

  

Lui, nonchalant et sincère, ou moi, peureux et troublé par ce que je sais ne pas être correcte ?

_ Je suis le patron de cet établissement, je ne suis pas censé faire ce genre de choses, tenté-je de le calmer, pour la énième fois.

_ Ce genre de choses ? Comme aimer ? Désirer ? dit-il, un sourcil arqué, toujours accoudé sur cette haute table qui reste désormais ma seule protection face à cet homme étonnant et impressionnant. Voyons, tout le monde en a le droit. C'est bien vous qui me l'avez dit la dernière fois, conclut-il, en souriant tendrement.

_ Vous êtes décidément très fort en persuasion, placé-je simplement, le souffle irrégulier et la poitrine se soulevant légèrement plus vite.

_ Je suis bien obligé, vous semblez si hésitant. Pourtant, je sais que vous en avez envie vous aussi. Je le ressens. Vous êtes fiévreux à l'idée de tenter ces choses que le monde juge comme interdites, souffle-t-il, lisant en moi comme dans un livre ouvert. Je suis le plus haut gradé de la garde royale, personne n'osera me contredire. N'ayez crainte, si je considère que les choses sont correctes, alors elles le sont. N'ayez pas honte de désirer.

Recueil ²⁰²⁰ ↬ ᴹᵒⁿˢᵗᵃ ˣOù les histoires vivent. Découvrez maintenant