Chapitre 8 : Le calme avant la tempête

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Nous attendîmes l'arrivée de Corinne, Esteban, Hugo et Lucie sans jamais reparler de ce qu'il s'était passé ce soir là. Le jour d'arrivée estimé par Esteban était atteint, nous nous attendions donc à ce qu'ils arrivent aujourd'hui. Je rejoignais Maxence dans le jardin quand il aborda le sujet.

- Au fait, on n'a jamais vraiment parlé de l'autre soir...

Je n'avais pas du tout envie de parler de ça. La perspective de l'arrivée de ma famille m'avait ramené en tête toute cette situation. L'angoisse d'être de nouveau découvert qui avait été effacée ces derniers jours était en train de remonter à la surface de cette piscine où j'avais tenté de la noyer.

- Heu oui c'est vrai...

Je pense que Maxence savait, percevait que je ne voulais pas en parler mais il continua tout de même.

- Tu sais comme moi, Lucas, que ça veut dire quelque chose. Enfin en tout cas pour moi. Je pense que tu l'as compris, en tout cas c'est une évidence, je t'aime moi.

Il avait dit ça sur un ton où l'on pouvait presque percevoir du reproche. Comme s'il pensait que je joue avec ses sentiments sans en avoir pour lui. Alors je me retournai vers lui et allai m'asseoir à côté de lui.

- Moi aussi Maxence. C'est évident non ?

- Bah je ne sais pas, ton attitude était bizarre ces derniers temps.

- Oui c'est vrai c'est pas comme si la situation l'était aussi. Et c'est pas comme si cette situation était stressante non plus.

Le ton ironique et sarcastique avait repris le dessus et je craignais d'être allé trop loin quand Maxence se mit à sourire. C'est la même réaction qu'il avait eu quand on s'est rencontré. Il souriait de la même façon. Et c'est là que je compris que sa bienveillance pour moi était à toute épreuve. Il savait que ce n'était pas méchant ce que je voulais dire, il lisait à travers moi comme dans un livre ouvert. C'est aussi là que je compris l'étendu des sentiments qui nous unissaient.

- Allez, t'inquiète ça va aller...

Il me prit dans ses bras et je me fis une promesse : j'allais me battre ! Je ne laisserai personne détruire ma vie et encore moins la sienne. Soudain, un bruit de voiture qui s'arrête se fit entendre depuis la rue, juste derrière le mur du jardin, puis un claquement de portière et, véridique, un bruit d'arme qu'on charge. Alors Maxence et moi nous saisîmes des armes qui nous avaient été données par Esteban et nous nous cachâmes dans la végétation du jardin, armes chargées au poing. La porte s'ouvrit lentement, un canon d'arme automatique entra en premier suivit par Esteban. Ouf, ce n'était que lui, les autres avaient dû rester dans la voiture. Mais comment signaler notre présence sans qu'il tire ? Je chuchotai afin de ne pas éveiller ses réflexes :

- Esteban... Esteban... Esteban...

A chaque fois un peu plus fort mais rien n'y fit. Alors je décidai de parler franchement :

- Esteban.

Il se retourna d'un coup prêt à tirer.

- NON, NON, NON, NON, ce n'est que nous !

- Ouf... Tu te rends compte que j'aurai pu tirer...?

- Oui mais comment tu voulais qu'on te dise où on étaient ?

- Laisse tomber ce n'est pas grave, tout s'est bien passé ?

- Heu ouais, ouais...

Ensuite Esteban alla chercher dans la voiture le reste de la famille et leurs affaires. Le reste de la journée se déroula plutôt agréablement, un peu comme les premiers jours où l'on était là. Ce pseudo bonheur continua ainsi pendant plusieurs jours. Environ une semaine après, quelques jours avant août, Esteban était parti faire des courses et, en rentrant, nous avait confié qu'il pensait avoir été suivit. Et voilà... C'était reparti... Nous commencions alors à penser qu'il serait bien de partir de nouveau en cavale afin de trouver une autre planque. D'un côté la mauvaise nouvelle était que les Libérateurs étant un groupe clandestin, ils étaient forcés d'utiliser l'illégalité, nous tuer, séquestrer etc, alors que la police pas forcément. Après on sait tous que c'est pas les plus réglos non plus. Bref, cette nuit là, j'allais me coucher avec un énorme noeud dans la gorge, j'en avais plus qu'assez de cette situation, je dormis très mal. Quand je me réveillais le lendemain, j'étais seul dans la chambre d'ami. J'en avais l'habitude, généralement Maxence se réveillait avant moi et descendait. Je descendis donc. Personne. J'étais seul en bas. J'allai dans le jardin. Personne. Je montai dans la salle de bain à l'étage. Personne. La cuisine. Personne. Les toilettes. Personne. La panique commençait à m'envahir. Je remontai dans ma chambre prendre mon arme et j'allai voir dans la chambre de mon oncle. Ouf, eux au moins ils étaient là. Alors je le réveillai et lui expliquai la situation. Corinne réveilla mes cousins et on se mit à le chercher partout. Au bout de 20 minutes toujours rien. Corinne partit voir à la plage et mes cousins et mon oncle prirent la moto et la voiture et partirent en ville pour le chercher. J'avais pour ordre de rester dans ma chambre, fenêtre et volets fermés, porte fermée, pas de lumière et rester dos au mur face à la porte en étant armée. C'étaient la meilleure position en cas d'assaut des Libérateurs. Au bout de 2 heures, tout le monde rentra. Et le constat était irrévocable et pour moi inimaginable, Maxence avait disparu.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 20, 2020 ⏰

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Je ne le saurai sans doute jamais (partie 2) : La FuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant