Budapest 2

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Gozsdu Udvar, la nuit. Oui, je suis avec elle. Nous étions dans un bar un peu plus tôt. Nous voulions jouer. C'est ainsi que l'on s'est retrouvé à la salle d'arcade de Gozsdu. Les néons sont bleus et roses. Un billet de 2000 forints contre de la monnaie : marché conclu. D'abord les courses de voitures. Ensuite un jeu de tir. Puis j'ai eu envie de lui chanter toutes les chansons d'amour que je connaissais. Mais elle aime l'électro. Et ce serait me dévoiler trop rapidement. Je veux la surprendre. Alors je prends sa main et nous sortons de la salle d'arcade. Je m'approche d'un bar karaoké. Elle secoue la tête. Mais je souris donc elle est partante. Je choisis bien sûr une chanson romantique : « Can't help falling in love ». Evidemment quand vient le refrain c'est elle que je regarde. Il n'y a qu'elle. Ses yeux pourtant sombres, transpercent tout, jusqu'à ma chemise.

Les gens affluent de tous les côtés, ils me saluent et me félicitent mais je les regarde à peine dans les yeux, c'est elle que je poursuis encore et toujours. Elle est accoudée à une table dans la pénombre, le regard sur moi elle rayonne et applaudit. Les néons roses et bleus soulignent l'angle de sa mâchoire dans une lueur violette translucide. Je rends la guitare et quitte l'estrade, des gens m'abordent mais je n'entends que les hurlements dans ma poitrine. Je me dirige vers elle, je saisis son visage et l'embrasse. Elle sourit au coin de mes lèvres, les gens trinquent de plus belle, la nuit est folle.

Nous sortons du bar karaoké et de Gozsdu. Nous avons entendu parler d'une soirée assez privée dans un hôtel non loin d'ici. La chaleur m'épuise mais tout va mieux avec elle. Dans le club les lumières scintillent bruyamment. Blanc. Noir. J'ai l'impression de la voir en quatre dimensions. Chaque mouvement est décuplé, chaque regard, chaque sourire. Une tension sexuelle intense me sert la gorge, me fait frissonner et palpiter. Dans son regard je perçois tout à fait la même chose. Et alors que la seconde chanson démarre et que nous ne nous sommes pas quittées des yeux une seconde, elle me saute au cou. La musique tamponne nos poitrines.

Elle aime l'électro.

Nous dansons jusqu'à nous perdre dans les méandres de la foule informe. Elle m'attire à elle et tout est trop agréable.

05 : 28, je lui appartiens, en entier et tant que ça dure. Nous foulons le parvis de la basilique tard dans la nuit ou tôt le matin, tout est question de point de vue.

Elle me prend par la main et souhaite danser jusqu'à ce que les premiers passants se montrent. La musique nous la ressentons, en jouer serait trop artificiel. Une heure et quart plus tard, alors qu'un gros monsieur installe son stand sur le marché nous partons nous coucher, main dans la main, face au soleil qui luit péniblement.

C'est fini.

L'amour me pénètre, mon cœur est défaillant. 

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