Sanguis Necessitudo

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5 avril 1704

Le printemps vient de commencer ce qui veut dire qu'en cette période de conflit les soldats, qui étaient en quartier d'hiver dans les villes réquisitionner, reprennent le chemin boueux des champs de batailles. Annecy n'a pas été épargnée par ce phénomène que cause les guerres, toutes une garnison française menée par le maréchal Anne-Jules de Noailles s'est installer en ville dès la fin du mois de novembre ; le maréchal et une vingtaine d'hommes on occuper l'ancien château des comtes de Genève, qui est dès lors une caserne militaire. Les soixante autres soldats ont élus domicile chez l'habitant, la cohabitation étant dure pour les gens qui accueillent créant parfois du grabuge et des violences. Fort heureusement, les beaux jours sont revenus et les citadins retrouvent un peu de leur tranquillité.

Cela va faire huit mois que Sophie-Rosalie porte en son sein l'espoir d'une dynastie, la grossesse se passe au mieux et la fringante nièce du cardinal Bernex a remplacée c'est grandes chevauchées au bord du lac par de tranquille balade en gondole sur le Thiou. La princesse se fatigue facilement et il n'est plus possible pour elle descendre les escaliers, pour les offices un moine, venant du couvent des Cordeliers à quelques pas de là, vient réalisé la messe dans la chambre sur un petit autel aménagé en face du lit, idem pour les diners et les soupers qu'elle prend sur une petite table carré semblable à celle du roi à Versailles. Francesco est très attentif à cette grossesse, il est toujours au petit soin pour sa maîtresse, il est sans cesse à ces côtés dans ses moindres déplacements, s'enquiert de ses moindres douleurs. Le comte de Tassant-Bailly, lui, n'est pas plus attentif il se complet agréablement dans les plaisirs de la chasse et les beuveries de tavernes.

 ***

Dans le petit salon de musique, Sophie-Rosalie, Joana-Maria, Mme de Bellegarde, Francesco, Clémence et Victoire profitent d'un bon moment au coin du feu à bavarder, à broder, à jouer du clavecin et à lire.

- Alors, ma chère comment va s'appeler cet enfant à naître ? (demande Victoire dans un sourire)

- Pensez-vous que ce sera un garçon ou une fille ? (s'enquit Clémence)

- Oh, je n'ai pas vraiment réfléchit au prénom, pour ce qui est du sexe de mon enfant il m'importe peu, qu'il soit garçon ou fille je l'aimerais tout autant. (répondit Sophie-Rosalie en caressant son ventre arrondit)

- Ce sera un fils ! (s'écrit Charles-Louis faisant irruption dans la pièce)

Soudain la musique s'arrête et l'atmosphère paisible devient lourde, tout le monde présent dans la pièce toise Charles-Louis d'un sombre regard. Le principal intéressé feint d'ignorer tous ces regards et en vient à son épouse en lui faisant une gracieuse révérence puis en lui baisant la main.

- Alors, comment va mon César ? (dit-il en posant les mains sur le ventre)

- Pour le moment, monsieur, cet enfant est le mien et il n'ira pas bien si vous me malmenez comme vous le faites en m'effrayant. (répond Sophie-Rosalie se remettant de ses émotions)

- Ah Madame, j'espérais une réponse moins agressive de votre part. J'en viens aux nouvelles, vous témoigne un peu d'attention et vous me renvoyer avec férocité comme un vulgaire laquais, sachez que je suis votre mari et que vous me devez le respect. (rétorque Charles-Louis)

Francesco se lève.

- Prenez garde aux mots que vous employez monseigneur, ils peuvent être aussi blessant que la lame d'une épée. (dit-il)

- Vous, vous n'êtes qu'un manant, disparaissez de devant ma femme ! Sinon je n'hésiterais pas à vous occire. (cria Charles-Louis en dégainant son épée)

Le Lion et le Lys. Chroniques au temps de la Guerre de Succession d'EspagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant