Concours #8 : texte

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     Pour le concours de Petit_coquillage sur Noël^^     


          Je flottais. Ou plutôt étais-ce la Terre qui n'avait plus de gravité ? En tout cas, je voyais de haut la rue où j'habite. Je dérivai, porté sans doute par le vent. Les lampadaires et les lumières des maisons qui s'échappaient par les fenêtres donnait au lieu une atmosphère plus que magique : simplement magnifique. La nuit tombait. Un crépuscule rouge-orangé mêlé de rose pâle teintait le ciel visible de derrière les immeubles de la ville. C'est à ce moment-là que je vis les torrents, en baissant la tête.

De chaque maison, de chaque endroit où un humain se tenait, de lui s'échappait un courant de lumière, mais pas de lumière comme on en voit le matin : c'était comme des milliers de minuscules petits points, voguant et tournoyant irrégulièrement. En me rapprochant, je constatais que la lumière arrivait à prendre des couleurs inimaginables, invisibles à l'œil nu, et surtout terriblement belles.

"Mais qu'est-ce que c'est ?" me demandai-je. Je n'en savais rien. Tout d'un coup, je me sentis attiré par une grande maison loin de là d'où sortait comme une énorme cascade de ces petits points. Alors que je remarquais que c'était la lumière qui me portais, je frôlais le sapin géant disposé au centre d'une place. Éclairé par de grosses guirlandes, tel une énorme entité bienfaisante et douce, l'arbre faisait jaillir comme par magie de la lumière, reflétant la lueur d'excitation qui brillait dans les yeux de tous les passants, de toutes les mères aux sacs chargé de cadeaux, mais le plus impressionnant, c'était les enfants.

Leurs yeux brillaient tellement ! Comme ils étaient adorables ! Attendant tous quelque chose en jouant. Ce quelque chose, je ne savais pas ce que c'était. Ce que je savais, c'était que cet évènement serait tellement incroyable, quand il adviendrait !

Je passai la place. Enfin, j'arrivai près de la maison. Je traversai la fenêtre et me posai en douceur sur le parquet. J'entendais des rires, des rires si joyeux, si vivants, que j'avais envie de rire à mon tour. L'air sentait bon la dinde. Enfin, j'arrivai au salon. 

          Devant un grand sapin, entourés d'emballages de cadeaux, deux enfants de quatre où cinq ans chantaient, jouaient, se réjouissaient. Le garçon avait reçu des Legos, la fille un petit ballon. Ce n'était rien du tout, mais les enfants ont une aptitude que les adultes perdent avec le temps : celle de se réjouir de tout. Leurs parents les observaient avec bonheur, et même s'ils étaient calmes en apparence, je sentais bien que l'excitation les gagnait, qu'ils avaient eux aussi envie de redevenir des enfants, juste pour partager la joie que les petits humains ressentaient dans ces moments.

Des enfants, il coulait une avalanche de lumière, virevoltant au vent, emplissant la pièce, si bien que je dus fermer les yeux un instant pour m'accommoder à l'aveuglant bien-être que ces petits dégageaient, que la maison même dégageait. En effet, chaque atome de ce foyer respirait la joie, chaque odeur ferait fondre en larmes même le plus baraqué des hommes. 

Des parents aussi sortaient des torrents de lumière, mais ceux-là étaient différents : c'étaient la lumière des enfants qui illuminait les parents, les baignant dans une douce aura de félicité.

Je souris. Maintenant, je savais ce qui se passait. Je savais ce qu'étaient ces particules de lumière. 

          C'était le jour de Noël. Ces courants de lumière... Partout autour de moi, c'était ces courants qui me portaient. C'était le bonheur qui me portait, qui me faisait dériver, qui m'attirait à lui. Toutes ces personnes, du plus petit des enfants au plus fort des adultes, tous portaient dans leur cœur l'esprit de Noël, inconsciemment ou pas. Cette nuit était spéciale, plus que Pâques, plus que le jour de l'An où que les vacances.

C'était Noël.

Et enfin, tout prit un sens lorsque la neige se mit à tomber.



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