Pour le concours de Plume_de_Quartz. On devait faire un texte du point de vue de Gerboise décrivant sa rencontre avec Nuage de Jais. La date limite est demain, donc j'ai un jour pour écrire ce truc 😂😅
Bonne lecture.
[ATTENTION : La scène dans le livre se déroule pendant un orage, mais je ne m'en suis souvenu qu'après avoir terminé mon texte. Et je n'ai plus du tout le temps (et la motivation) de tout refaire ! Ce sera donc différent du passage du livre.]
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Quelle magnifique journée !
Le soleil du matin posait ses chaleureux rayons sur les feuilles des buissons, couverts de rosée, entourant la grange. Seul bâtiment de Bipèdes qui se dressait aux alentours, seule tache grise dans le paysage naturel, elle se dressait, fière et imposante.
Le chant des cigales était la seule perturbation dans le silence qui entourait le bâtiment.
Aucun vent pour agiter les hautes herbes. Aucun couinement de proie.
Tout était calme... Sauf ce chat à l'intérieur de la grange.
Ce chat, noir et blanc, venait de rater la quatrième souris de sa matinée. Ce chat était d'une humeur particulièrement exécrable à cause de ça, et avait décidé de sortir se calmer un peu : les stridulations des insectes l'apaisaient toujours.
Ce chat, vous vous en doutez, c'était moi. Gerboise.
Et je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui, mais ça craint !
Quatre souris ! Quatre ! Je ne sais pas si vous imaginez, mais quatre souris, ça aurait pu me faire le petit-déjeuner et le déjeuner, au minimum. Et comme une cervelle de moineau, je les ai laissé passer ! Maintenant, mon ventre gargouille comme un monstre sur le Chemin du Tonnerre.
J'ai VRAIMENT envie de les déchiqueter, ces souris, quitte à manger de la bouillie de proies. Je suis sûr de les avoir vu ricaner avant de se terrer dans leur trou, bien à l'abri de ma faim. Elles me NARGUENT, ces petites...
Inspire, expire. Inspire... expiiiiiire... Calme-toi...
Je lèche mon poil noir et blanc en bataille et reprend contenance.
Ça devient embêtant de vivre seul : je commence à me parler à moi-même...
Je sors de la grange et me couche dans mon coin préféré, un endroit toujours ensoleillé, et j'écoute les stridulations. Il règne à l'extérieur une chaleur presque insoutenable, malgré la saison des feuilles mortes qui approche. J'ai l'impression de cuire sous ma fourrure !
Vous vous rappelez, j'ai mentionné plus haut que les cigales m'apaisaient ? Eh bien là, pas du tout. Je bouille toujours d'une colère accentuée par la canicule : cette fois-ci les insectes n'arrivent pas à me calmer et ne semblent qu'aggraver mon humeur.
Bon. Autant chasser, puisque je n'arrive pas à me détendre.
Je me relève et m'enfonce dans les herbes hautes qui bordent la grange, bien décidé à trouver des proies moins méfiantes, ou en tout cas plus aptes à se laisser attraper. Un mulot, peut-être. Ou un lapin ? Qu'est-ce que ça serait bon ! Je savoure déjà son tendre goût juteux dans ma gueule...
Mon estomac gargouille de plus belle. Comme je baisse mes yeux bleus, agacé, un mouvement discret au coin de ma vision m'interrompt dans mes pensées.
Là ! Une musaraigne ! Je m'accroupis aussitôt et avance à petit pas lents, pour étouffer les vibrations de mes pattes sur le sol.
Ma proie grignote un insecte qui se tortille par terre. Elle est minuscule, mais c'est mieux que rien.Je suis à deux coussinets de l'attraper. Il me suffit de me propulser vers l'avant et de lui croquer la nuque...
Un craquement retentit dans un arbre proche et la musaraigne s'enfuit.
-Mais c'est pas VRAI !
Je me redresse et grogne fort, le poil tout ébouriffé, en direction de l'arbre. Il me semble distinguer une forme féline, perchée sur une branche fine.
Là, j'en ai vraiment MARRE. Je ne sais pas qui est ce chat qui vient de me ruiner ma chasse, MAIS IL VA M'ENTENDRE !
Je me dirige vers ce grand chêne très feuillu, que j'escalade d'habitude quand je me sens d'humeur. Or là, je ne suis vraiment pas d'humeur. Je crache à l'intention du chat perché :
-Hé, toi ! Oui, c'est à toi que je te parle, dans l'arbre ! Tu viens de me faire rater ma CINQUIÈME proie, alors tu as INTÊRET à avoir une bonne excuse pour avoir fait fuir ma musaraigne ! Descends immédiatement !
Un silence.
Enfin, le coupable dégringole du tronc et se poste à bonne distance de moi. Je peux sentir sa peur maintenant : il est terrorisé. C'est un tout petit chat noir avec une tache blanche sur la poitrine, il respire fort et il tremble tellement qu'on dirait qu'il a des milliers de souris vivantes dans le ventre.
Et, détail que je n'avais pas remarqué avant : il sent le Clan du Tonnerre.
Ma colère s'évanouit aussitôt. Enfin, presque : j'avais quand même très faim. Vu sa taille, il doit avoir moins de six lunes, le pauvre...
Il y a un petit blanc, où on se contemple tous les deux. Je suis plutôt gêné de m'être énervé contre ce petit chaton des Clans, il est minuscule ! Il n'a sûrement pas fait exprès de faire fuir ma proie.
Je me racle la gorge. C'est le soleil ou la honte qui me donne aussi chaud ?
-Hum. Salut, gamin. Qu'est-ce que tu fais là ? C'est quoi ton nom ?
Le petit chat ne répond pas. Il a l'air prêt à s'évanouir à tout moment.
-Tu sais, tu peux me répondre. Je vais pas te manger, même si j'ai le ventre vide.
-Nu-nu-nu...
Je ne connais pas tellement les Clans, mais je suis quasiment sûr que "Nununu" n'est pas un nom de chat sauvage. Aussi j'attends la suite :
-Nu...Nuage de... Jais. Nuage de Jais.
-Tu es un apprenti ?! Je pensais que tu étais un chato... Euh, je veux dire...
-Oui, j-j-je suis plutôt p-petit par rapport aux apprent is d-de mon Clan...
-Et pourquoi tu n'es pas à ton camp, d'ailleurs ?
-Euh... j-je... me suis enfui.
-Enfui ?! Mais p...
On entend un borborygme. Je jette un coup d'œil exaspéré à mon ventre avant de réaliser que c'est celui de Nuage de Jais qui gargouille.
-Oh, tu as faim toi aussi ? je dis. Je t'aurais bien donné de quoi manger, mais je n'ai rien attrapé... Et ça, c'est aussi un peu de ta faute, j'ajoute en pensée, toujours un peu énervé.
-Euh... (Nuage de Jais fait un petit pas en arrière.) J-je crois qu'il y a une souris par...
Il se fige, oreilles dressées, et bondit dans les herbes sèches. Quand il se redresse, une souris bien dodue pend de sa gueule.
-V-voilà.
Quoi ?!
-Mais comment tu...
Là, j'étais vraiment stupéfié. Il avait attrapé une proie en deux secondes alors que j'y avais passé au moins une heure ! C'était quand même plutôt vexant. Je réponds malgré tout :
-Waow, tu es vraiment doué ! Et si on allait manger à la grange ? Tu m'expliqueras un peu tout...
Toute ma fureur oubliée, je pose ma queue noire sur son épaule. Il a le réflexe de reculer, mais reprends un peu confiance quand je lui souris. Il était plutôt drôle, dans son genre...
Je sentais vraiment qu'il allait me plaire, ce gamin.
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Bon, voilà.
Plume de Quartz avait dit "pas de limite de mots", donc bon... X)
On sentait que j'étais pressée sur la fin quand même ?