Chapitre 3

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Ses mots ne firent rien pour le rassurer, bien au contraire. Il avait beau lui dire qu'il allait bien, Alex pouvait voir que ce n'était pas le cas. Il se demandait s'il n'allait pas faire un malaise dans les secondes à venir, mais il n'avait pas grand chose pour l'aider. Valentin venait de manger, alors lui donner du sucre par exemple n'aurait aucun effet. Ça aurait pu être une allergie à quelque chose dans la nourriture, mais là aussi il était impuissant de toute façon.

- T'as vraiment pas l'air bien, tu devrais te reposer.

- Je reprends à 15 heures... J'irai me poser dans un canapé...

Sa façon de parler semblait si lointaine, Alex se demanda s'il avait même conscience de ce qu'il lui répondait. Il ignora le regard des autres et se permit de poser sa main sur le front de son collègue pour vérifier sa température. Il était chaud, mais ce n'était pas étonnant vu la rougeur de son visage. Ça ne semblait pas assez important pour être une vraie fièvre. Avec un peu de chance, ce n'était que passager.

Il lui indiqua qu'il allait déposer leurs plateaux, afin que Valentin ne soit pas encombré et s'éclipsa rapidement. Lorsqu'il revint, il vit qu'il avait posé son front sur la table et que ses yeux étaient fermés. Il en conclut qu'ils devaient bouger au plus vite pour qu'il puisse se reposer convenablement, pas en plein milieu du self.

- Ça va aller pour marcher ?

- Si je tombe, tu me rattrapes ?

Avec son aversion pour les contacts physiques, il eut envie de répondre "non", mais il se retint. Il était tout à fait capable de mettre ce détail de côté pour Valentin. Il ne répondit pas afin de ne pas le déconcentrer ou le perturber et le suivit dans le réfectoire. Il le voyait chanceler légèrement, mais rien qui attira l'attention des élèves et rien qui le poussa à initier un contact non plus.

Ils arrivèrent enfin et il ne s'autorisa à soupirer que lorsque son tuteur fut installé dans un canapé. Il alla pour prendre sa place sur une chaise peu éloignée, mais il lui assura qu'il pouvait venir à côté de lui et qu'il ne s'allongerait que plus tard. Alors c'est ce qu'il fit, bien qu'il aurait préféré qu'il se repose maintenant. S'il le pouvait, il viendrait faire un tour avant de repartir chez lui. Juste pour être sûr qu'il allait bien.

- Dis, tu as un copain ?

- Non plus.

Il lui avait déjà demandé s'il était en couple et lorsqu'Alex avait répondu négativement, il parlait évidemment de façon générale. Un homme, une femme et finalement peu importe le genre de la personne, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Quelle différence ? Il n'aimait pas un prénom, n'aimait pas des pronoms, il aimait une âme, une façon de penser. L'attirance physique finirait par venir avec.

Valentin ne répondit pas, n'ajouta rien, soupirant uniquement. Pourquoi souhaitait-il tellement connaître sa vie privée ? Il n'était pas contre en parler, mais que le sujet revienne à deux reprises en si peu de temps était surprenant.

Il changea complètement de sujet peu de temps après, demandant à Alex ce qu'il aimait faire de son temps libre. Ce dernier répondit qu'en dehors de la musique et de la lecture, peu de choses lui venaient en tête. Une discussion sur les livres en suivit et ils trouvèrent qu'ils avaient certaines similarités à ce propos. Simplement, l'un lisait en anglais et l'autre lisait beaucoup de livres d'historiens. Les histoires de science-fiction étaient leur principal point commun.

Mais Valentin mentionna aussi qu'il jouait de la musique et il n'en fallait pas plus pour piquer la curiosité du jeune professeur qui s'empressa de lui demander quels instruments. Il ne s'attendait pas à une si longue liste, qui le laissa sans mots. Il se rassura en se disant que beaucoup de monde devait réagir comme lui.

The Symphony of our LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant