The Symphony of our Love

Chapitre 5

 Alex se sentit encore plus perdu que précédemment. Valentin lui avait alors menti ? C'était vexant, il avait toujours tout fait pour qu'il soit à l'aise et qu'il puisse parler librement. Dans un même temps, il pouvait comprendre la difficulté. Parler de son "crush" ne devait pas être simple et peut-être avait-il tout simplement peur qu'avec de telles informations, son identité soit révélée. Il soupira et décida de passer sur ce mensonge, de tout bonnement ignorer son existence.

Puisque son interlocuteur venait de s'enfuir dans la cuisine, cela lui donna le temps de réfléchir. Valentin connaissait l'homme depuis moins de trois mois, ce qui remontait forcément à la rentrée et donc à quelqu'un de nouveau dans l'établissement. Il rencontra cependant un problème dans sa pensée : il était le seul nouveau professeur. Cela lui avait été dit, il le savait. Il essaya quand même de faire un résumé des informations qu'il avait : cet homme était comme lui, il venait de temps à autre ici et était au lycée. C'était également un professeur. Beaucoup de coïncidences.

Impossible, il y avait peu de chances pour que la réponse soit réellement ce qu'il avait en tête. Mais son collègue venait de fuir, ne le regardait plus, il lui posait beaucoup de questions sur sa vie amoureuse et sur ce qu'il attendait de quelqu'un. Tout ne pouvait pas être qu'un hasard.

Il sentit son visage chauffer, prenant sans aucun doute des couleurs et son ventre se serra. Il ne souhaitait pas faire un pas en arrière et redevenir timide, mais ne venait-il pas de tout lui avouer ? Alex ne pouvait pas même lui offrir une réponse, il n'avait aucune idée de ce qu'il souhaitait, de ce qu'il pouvait et voulait lui donner. Il n'avait absolument aucun argument ou sentiment contre, mais tout cela était encore bien incertain. Il décida alors de ne pas réagir, de ne rien concrétiser. Il avait déjà expliqué à Valentin ce qu'il attendait, lui avait dit que tout le monde avait sa chance à condition que la personne fasse le premier pas.

Il prit le temps de se calmer, profitant que son aîné traîne dans la cuisine. Lorsque ce dernier revint, il lui fit un sourire innocent qui reçut une réponse similaire.

- Nan, je vois pas. Tu me tiens au courant de toute façon ?

- Oui, je te dirai. Mais puisque ça fait peu de temps, je suis pas sûr de ce que je ressens alors j'ai le temps avant de faire un pas en avant.

Il laissa Valentin changer le sujet bien rapidement, pour leur intérêt mutuel. Continuer sur un tel sujet alors qu'ils savaient désormais tous deux qui était le principal concerné était trop dangereux. Regarder un film cependant, cela ne l'était pas. Ils se décidèrent sur un titre bien connu que pourtant Alex n'avait jamais vu et son collègue lui promit même de lui prêter les livres s'il appréciait. Pour sûr, il finirait par les lui voler, il était un grand lecteur.

Ils s'installèrent chacun sur leur moitié de divan et le jeune professeur jeta un coup d'oeil à Valentin. Il semblait mieux se porter et ne donnait pas l'impression d'être au bord du malaise. La fatigue se lisait encore sur son visage, mais ce n'était en aucun cas surprenant. Il avait affirmé plus tôt qu'il avait passé une mauvaise nuit et qu'il avait été hanté par le même cauchemar plusieurs fois. Alex espérait surtout qu'une activité si calme et qui ne demandait aucune réflexion allait le pousser à se reposer et peut-être même à fermer les yeux. Il ne ferait pas de commentaire si cela arrivait.

Ses souhaits trouvèrent réponse, puisqu'alors qu'il regardait le film, il sentit quelque chose contre sa cuisse. Il dévia son attention avec curiosité et son regard se posa sur la tête de Valentin. Il serrait encore un coussin entre ses bras et il avait visiblement glissé jusqu'à poser le haut de sa tête contre la cuisse d'Alex. Ce dernier resta interdit quelques secondes, avant de finalement faire un doux sourire. Ne souhaitant pas le réveiller, il ne dit rien et reporta son attention sur le film. Il ne se rendit compte que trop tard que sa main était plongée dans les cheveux de Valentin, avec lesquels il jouait inconsciemment.