Chapitre 9

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Il croisa son regard et fit immédiatement un sourire, aussi involontaire soit-il. Se réveiller aux côtés de Valentin était un réel plaisir et savoir qu'ils ne reviendraient pas sur les évènements de la journée précédente était également incroyablement rassurant. Il se connaissait suffisamment pour savoir qu'il aurait fait la même chose si son aîné avait fermé les yeux : il ne se serait pas imposé, de peur de prendre une place qui ne lui était pas réservée.

Il observa l'homme à ses côtés sourire à son tour alors que ses yeux s'illuminaient. De son point de vue, Valentin était un véritable soleil, tout aussi brillant et nécessaire à la vie. Comment avait-il pu se passer de lui pendant toutes ces années ?

- Ça va ? Bien dormi ?

- Hyper bien. Et toi ?

- Je crois que j'ai jamais aussi bien dormi qu'aujourd'hui...

Leurs murmures alors qu'ils venaient d'ouvrir les yeux lui donnaient envie de vivre cela chaque jour. Il était bien peu raisonnable de s'attacher à lui de cette façon et de se projeter si loin dans le futur, mais il ne souhaitait pas abandonner ces sentiments qui le faisaient se sentir plus vivant que jamais.

Ils restèrent ainsi quelques instants encore, aucun ne souhaitant interrompre ce moment de tendresse qui n'aurait pas l'occasion de voir de nouveau le jour si facilement. Alex avait de plus une bonne raison de refuser de sortir du lit : cela voudrait dire rentrer chez lui bientôt. Peut-être que s'ils restaient ici pour toujours, aucune obligation n'arriverait à les atteindre. Le temps s'arrêterait pour eux, les laissant décider de leur futur et de ce qu'ils souhaitaient créer.

Malheureusement, ses vœux ne trouvèrent pas de réponse, personne n'en avait le pouvoir. Ils durent se lever après un moment à somnoler l'un contre l'autre et les douces caresses restèrent dans la chambre, attendant patiemment leur retour.

Alex s'était fait à l'idée de bientôt retourner dans son appartement froid et silencieux sans la présence de Valentin, mais ce dernier lui demanda de ne pas partir tout de suite. Il prétendrait rester à cause de son regard suppliant et de l'espoir dans sa voix. Ils avaient tous deux les mêmes envies, en l'occurrence ils s'accrochaient désespérément au moment qui leur était donné, par peur de ne plus jamais y avoir le droit. Alex ne fuirait pas, il avait fini d'ignorer ce qu'il ressentait et ce qu'il voulait simplement par peur d'être déçu. La porte d'entrée resterait fermée pendant un petit moment encore.

Ils enfilèrent des habits, juste assez pour éviter une gêne supplémentaire. Puis, il se dirigèrent dans la cuisine pour préparer le petit-déjeuner. Alex n'avait aucunement l'habitude de manger le matin, préférant garder un unique café dans son estomac. Ce matin-là, ou bien ce midi selon l'heure indiquée sur le micro-ondes, il fit une exception et trouva son bonheur dans de simples biscuits qui n'eurent pas son attention bien longtemps. Il les délaissa cependant pour une bonne raison : Valentin souhaitait se faire un véritable mini-repas. En l'entendant dire qu'il avait la mauvaise habitude de tout faire brûler à cause de son manque d'attention, il s'en occupa et mit de côté l'idée qu'un jour, ce serait peut-être leur quotidien.

Après ce déjeuner qui avait visiblement plu à Valentin, ce dernier lui proposa de retourner au lit pour regarder un film. Ils auraient pu le faire dans le salon, comme la fois précédente, mais ils savaient tous deux que du point de vue de leur relation, ils seraient plus à l'aise dans un lieu qui représentait déjà le confort et la sécurité. Alors ils furent de retour sous les couvertures bien plus tôt que dans son imagination.

Lorsque le film fut lancé et que l'ordinateur portable fut correctement placé, il eut le plaisir de sentir des jambes timidement se coller aux siennes. Décidant de ne pas le laisser faire un pas vers lui sans lui apporter de réponse, il se rapprocha suffisamment pour que leurs bras se touchent et qu'il puisse s'appuyer un peu sur lui. Il faudrait encore du temps avant qu'ils n'osent aller vers l'autre sans hésitation, mais ils étaient sur la bonne voie. Il fallait bien commencer quelque part de toute façon, il serait étrange que du jour au lendemain ils soient totalement à l'aise avec tous les contacts physiques qui venaient avec des sentiments réciproques.

The Symphony of our LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant