Chapitre 1 - La maison aux fleurs

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Manque, absence, privation, incomplet, que des mots pour exprimer l'état de vide dans lequel j'étais il y a longtemps, au commencement de ma vie d'adulte. Je me nomme Kurapika, j'avais 22 ans au début de ce récit, je vivais dans un petit village isolé dans la campagne du nom de Rakuen, la vie y était si paisible, ces terres m'ont vu naître et je voulais y vivre jusqu'à ma mort suite à l'amour que je lui portais. A l'époque je débutais ma carrière d'écrivain dont je rêvais tant lorsque j'étais enfant.

La littérature m'a toujours passioné, la compléxité des scénarios, le développement des personnages et l'incroyable pouvoir que possèdent les mots, tout cela et évidemment beaucoup d'autres choses captivaient mon intérêt, ils ont le pouvoir de nous faire voyager dans divers lieux mais aussi dans notre monde intérieur et d'éveiller notre intelligence émotionnelle. Cependant, mes débuts dans ce milieu furent très durs, j'ai consacré beaucoup de temps à l'élaboration d'un roman policier qui n'a pas été très apprécié, mais je m'étais dit que cela était normal pour un début, je ne me suis pas découragé et je me suis lancé dans l'écriture d'un nouveau livre. Malheureusement, un autre évènement impacta grandement ma vie, ce fut la mort de ma mère à mes 21 ans.

Elle était la personne la plus chère à mon coeur, elle s'est occupée seule de moi, suite au départ de mon père ne voulant pas se projeter dans une vie de famille avec nous, j'ai donc décidé de me conduire en homme pour soutenir, aider et aimer ma mère comme elle le mérite. C'était une femme douce, toujours souriante, ne voulant jamais révéler ses faiblesses physiques et mentales pour éviter de me perturber, elle m'a toujours donné énormément d'amour, chaque jour à ses côtés était un pur bonheur, je ne pouvais espérer mieux, mais ces doux instants prirent fin lorsqu'elle décéda de surménage, elle travaillait durement chaque jour et mes nombreux petits boulots ne purent soulager son fardeau. Cette tragédie me brisa énormement, je n'avais plus la force de vivre de ma passion et même vivre tout court, mais si je ne me battais pas, j'aurais insulté sa mémoire et tout ce qu'elle a entrepris jusqu'à présent pour me permettre de vivre librement, c'est avec le coeur lourd que je continua à me maintenir en vie bien qu'il n'y ait rien qui puisse me satisfaire, rien à part mon amour pour Rakuen.

Tout mon entourage désirait quitter cet endroit, pourtant si chaleureux, pour les plaisirs illusoires des milieux urbains, mes camarades du sexe opposé me donnèrent toujours la même réponse à cette affirmation, elles voulaient partir pour se complaire dans le luxe, trouver un homme répondant à leurs exigences physiques et financiers, ces réponses pleines de cupidité me dégoutaient au plus haut point, cela renforçait mon désir de vivre ici et je me suis résigné à vivre seul après la mort de celle qui était un ange à mes yeux, enfin jusqu'à un autre évènement qui bouleversera mon existence.

On était en juin, le mercredi 17 précisement de l'année 1998, comme chaque matin, je me rends à l'unique boulangerie du village pour me procurer du pain, j'entre donc et converse avec le boulanger:

"Bonjour M.Tsukai"

"Bonjour Kurapika, comme d'habitude je suppose?" me répondit-il avec sa gaïeté naturelle,

"Oui bien sûr, je vous remercie" lui dis-je avec un faible sourire,

" Je te le donne tout de suite! Tiens, tu as appris la nouvelle?"
Sa question m'a surpris et me laissa perplexe:

" Non... De quelle nouvelle parlez-vous?"

"J'ai entendu dire que la maison à fleurs, celle se trouvant juste à côté de la tienne, a grandement intéréssé une citadine, elle a même décidé d'y emmenager avec son enfant, elle devrait arriver dans la semaine" me dit-il
Son annonce m'a grandement surpris, en général, les gens ne viennent pratiquement jamais vivre en campagne, de plus la nouvelle arrivante a choisi la maison en fleurs, on lui a donné ce nom à cause de l'abondance de fleurs ayant poussées autour en raison de l'absence de vie à l'intérieur, cette maison n'a pas logé de personnes depuis bien avant ma naissance,c'est assez étrange qu'elle choisisse cette maison plutôt qu'une plus neuve. Je réfléchis à tout ça et je me rends compte qu'elle et son enfant seront également mes nouveaux voisins, j'appréhende cela et espère ne rencontrer aucun problème avec cela, mais plutôt entretenir une bonne entente avec eux. Mon silence et mon expression de surprise inquiétèrent le boulanger qui s'empressa de briser la glace:

Ma douce lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant