Partie 2 : Résurgence

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"Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis."

- Victor Hugo


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Janvier 1900 - Lettre de Jane à Hannah.

"Ma très chère sœur,

Voilà plusieurs mois que je n'ai plus de tes nouvelles et cela m'inquiète. Dans ta dernière lettre, tu me faisais part de ta récente et heureuse condition et de la maladie dont semble souffrir ton époux. Qu'en est-il aujourd'hui ? Comment te portes-tu ? 

Pour ma part, voilà à présent un peu plus d'une semaine que Silvio Bronte, le cadet de Julian, me rend assidument visite. Je dois dire que nous nous entendons assez bien lui et moi. Il est gentil, cultivé, effronté et moqueur, tout comme moi !

Comme j'aimerai, ma sœur, que tu sois à mes côtés en ces temps si nouveaux pour moi. Mère et toi me manquez plus que jamais. Pour l'instant, nous ne pouvons guère parler de fiançailles, mais je crois savoir que notre cher Henri Lemieux, projette de rendre officiel tout ceci très bientôt. Me voilà flattée, tu peux aisément t'en douter, d'être déjà courtisée et presque fiancée, à l'aube de ma première saison mondaine !

Malheureusement, ce nouveau bonheur est entaché par la peine que je ressens à ton égard, du fait de ne pas avoir de tes nouvelles. Je voudrais que nous puissions nous voir, parler ensemble comme avant. Tu me manques tellement ma très chère Hannah. 

Mille baisers,

Ta petite sœur."


Février 1900 - Lettre de Hannah à Jane

"Ma chérie,

Pardonne-moi pour ce trop long silence. Si je ne t'ai pas écrit plus tôt, c'est parce que je n'y parvenais pas. 

Hélas, mon cher époux est parti... Il avait contracté la même maladie dont sont décédés notre frère, notre sœur et notre mère. Un jour, il a quitté la maison, à bout de force, pour aller se battre contre l'homme qui l'a élevé, afin de protéger celui qu'il considère comme son frère. Depuis, il n'est jamais revenu à moi. 

Le médecin que je visite régulièrement à Blackwater, m'incite à croire qu'il est décédé, car cette maladie ne connaît aucun remède. Pourtant, même si je sais qu'il a raison, je ne parviens pas à l'accepter. Il prétend que mon sentiment est légitime. Pour lui, il s'agit d'une phase très difficile du deuil. 

Tu l'auras compris, ma chérie, me voilà veuve ou présumée comme telle, moins d'une année après mon mariage. Aussi, si tu penses sincèrement trouver en Silvio, la personne qui te correspond tout à fait et qui peut te rendre heureuse, alors je t'incite à l'épouser. La vie est trop brève et trop incertaine, pour la gâcher en retardant des évènements heureux.

Par bonheur, l'enfant que je porte, semble être en pleine santé et devrait naître dans les semaines qui viennent. Je ne réalise pas encore qu'il est bientôt là. Je ne peux même pas dire que je réalise bien ma condition. 

Quand je me regarde dans le miroir, ce n'est pas moi que je vois, c'est notre mère lorsqu'elle était enceinte. Bien sûr, toi, tu ne l'as jamais vu ainsi, mais moi, qui suis l'aînée, je me rappelle très bien d'elle lorsqu'elle attendait William, James, Lilia ou toi. Je me souviens de l'excitation de père, de sa joie, mais aussi de son appréhension avant chaque naissance, puis de ses larmes de bonheur lorsqu'il recevait son nouveau-né dans ses bras. Comme j'aurai voulu que mon époux connaisse ce doux sentiment...

Je te souhaite à ton tour, ma chérie, de connaître un tel bonheur, une telle paix, que celle qui faisait le quotidien de nos chers parents. Tu as mon entière bénédiction, quel que soit ton choix de vie, ainsi que mon soutien. Je t'aime et je t'aimerai toujours, quoi que tu décides et quoi que tu deviennes.

Avec tout mon amour,

Ta chère sœur."



Red dead redemption : Une fin heureuse pour Arthur ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant